04 juin 2024

L'Arabe du futur Tomes 4 à 6

de Riad Sattouf

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Ce départ pour l'Arabie Saoudite annoncé par le père en dernière page du tome 3, c'en était trop! C'est ce qui a fait basculer les choses, la mère dont on observait depuis le début avec étonnement l'extraordinaire tolérance, décide qu'elle n'en fera pas plus et retourne en France auprès de ses parents. Les trois premiers tomes montraient une enfance au Moyen-Orient sous l'autorité d'un père erratique et incompréhensible et dans des conditions difficiles, les trois derniers nous montreront une adolescence et un début dans la vie en France tout aussi difficile avec un père lointain mais au pouvoir de nuisance encore fort.

Tome 4 (1987-1992) : La famille est revenue en Bretagne auprès de la grand-mère maternelle et de Charles, son compagnon sympathique. La père qui se vante pourtant d'être très bien payé en Arabie Saoudite (mais est-ce vrai? Il ment tellement!) leur verse une pension alimentaire à peine suffisante pour nourrir sa femme et ses trois fils qui ont cependant trouvé une petite location. Le père a investi dans "un compte rémunéré à Jersey" qui va faire leur fortune.



Riad fait encore des allers et retours pour trouver à chaque fois un père plus intégriste et moins cultivé et qui n'envisage pas de s'installer en France. Il y vient parfois voir sa famille, mais il ne s’y plait pas. Riad se coupe les cheveux et cesse d'être l'angelot aux boucles blondes pour devenir l'ado qui fantasme sur les héroïnes de BD. Sa passion d'enfant pour le dessin se confirme. Le tome 4 se termine dramatiquement par l'enlèvement de son plus jeune frère par le père qui l'emmène en Syrie.

Tome 5 (1992 – 1994) : La mère complètement désemparée ne peut que constater qu'elle ne parvient pas à récupérer son tout jeune fils. Elle se lance dans les tentatives les plus désespérée, se tourne même vers les voyantes et autres charlatans, fait le siège de tous les ministères possibles, envoie des dizaines de lettres à tous les personnages auxquels elle songe, fait même un pèlerinage... sans résultat et elle sombre dans la dépression. Riad, un peu négligé pas l'ambiance de désespoir, développe des tocs et finit ses années de lycée où il découvre les émois et les complexités du sentiment amoureux... Le second frère, Yahya, apparaît souvent en arrière plan mais les liens entre Riad et lui semblent très flous. Riad a réussi avec le temps à établir le contact avec son petit frère en anglais, par les réseaux sociaux mais c'est pour l'entendre dire qu'il veut rester en Syrie qui est un grand pays et lui demande à lui, de le rejoindre.

Tome 6 (1994 – 2011) : Riad poursuit ses études et entre dans les écoles d'art. Il s'oriente assez vite vers la bande dessinée. Il travaille énormément mais constate qu'il va être très difficile d'en vivre. Il est toujours en relation lointaine avec son petit frère mais n'en parle pas à sa mère pour ne pas lui apprendre que loin de vouloir rentrer, il leur demande toujours de venir le rejoindre. Riad se lance dans une psychanalyse onéreuse mais bénéfique qui lui permet de mieux gérer tout ce qu'il a vécu.


Il s'introduit peu à peu dans le monde de la BD. Son père a pris une seconde épouse en Syrie avec laquelle il a eu deux enfants. Les grands-parents vieillissent et commencent à s'éteindre. La mère n'a jamais refait sa vie et est toujours restée dans l'attente du retour du fils qu'on lui a arraché. Finalement, Riad apprend la mort de son père qui n'est jamais devenu riche ou respecté et réalise que cet homme velléitaire et chimérique qu'il a même soupçonné un temps d'être un espion tant on était dans l'illogique, était plutôt malade mentalement.

Si le décor et l'ambiance ont complètement changé par rapport aux trois premiers volumes, ces trois tomes sont pourtant tout aussi captivants, et la saga se termine par un tome 6 passionnant. Alors, SURTOUT, si vous lisez l'Arabe du Futur, lisez-le jusqu'au bout. C’est une excellente biographie dessinée. Cinq étoiles d'un bout à l'autre.


5 commentaires:

  1. Je n'ai pas encore lu cette BD dont j'ai tant entendu parler. Le dessin ne m'attire pas trop. En revanche, le sujet est intéressant.

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    1. Je pense que tu t'habitueras vite au dessin qui est très expressif et oui, ça vaut le coup d'être lu.

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  2. Tout est intéressant. dans le dernier tome j'ai aimé aussi les premier pas de l'auteur comme bdiste

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    1. C'est vrai. Chaque tome apporte ses éléments captivants et la saga se termine en acmé.

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  3. Dans le dernier tome, il évoque en quelques cases comment il est devenu "compagnon de route" de Charlie Hebdo. Il leur avait dit être incapable de dessiner de la caricature politique, ils lui ont proposé de dessiner, avec son propre style, une chronique, et ça a donné "La vie secrète des jeunes" (collaboration entre 2004 et 2012, publication en 3 volumes en 2007, 2010 et 2012).
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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