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05 mars 2021

  Avec des mains cruelles 

de Michel Quint

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      Il se trouve que je n'avais jamais lu Michel Quint, que je ne connaissais que de nom lorsqu'il a participé à une rencontre avec ses lecteurs à proximité de chez moi. J'y suis donc allée et je dois dire que je n'ai pas été vraiment convaincue par cette rencontre. Un monsieur bien aimable, bavard, qui parle de tout, et même des achats de sa femme... sauf de littérature. Evidemment, ce n'était pas pour cela que j'étais venue, alors, j'étais déçue... Je suis néanmoins repartie avec un livre dédicacée, car telle est ma manie. Beaucoup de hasard dans le choix du livre puisque je n'avais rien lu et qu'on n'avait pas parlé de grand chose, et cela a été "Avec des mains cruelles". Je l'ignorais parce que c'était juste une édition Folio dont l'éventail est large, mais c'était un roman policier.

      Il va m'être difficile de parler de ce livre. D'abord, j'ai été surprise par la qualité et la richesse de l'écriture. La médiocre rencontre ne m'y avait pas préparée et dans un premier temps, je m'en suis fort réjouie.

   "Mais ici, hors un vaisselier, les bouquins en prennent à leur aise au point qu'on a envie de les engueuler. Ils couvrent tous les murs, comme un lierre de papier, descendent des étagères, rampent au plancher à larges lames blondes, se rassemblent en piles, gagnent les accoudoirs, se glissent sous les coussins." etc.

   Le problème, c'est ce "etc." , on a l'impression que l'auteur s'écoute un peu, mais bon... on pourrait l’accepter, si l'histoire n'était pas elle-même vraiment très compliquée, si bien que l'alliance des deux facteurs nous laisse une impression de grand embrouillamini et même, disons-le, d'une certaine confusion.

      Ca part assez simplement avec une prise d'otage avec morts, parmi lesquels un reporter de guerre qui sera la colonne vertébrale de l'intrigue mais que je pense avoir trouvé beaucoup moins sympathique que l'auteur ne l'aurait voulu. De même que le héros narrateur, que j'aime bien, mais sans plus. L'action s'est engagée sur des recherches apparemment sans rapport-mais-en-fin-de-compte-si, grâce à pas mal de coïncidences bienvenues et beaucoup de rebondissements. Ensuite, étoffé (mais TRES étoffé) par une documentation importante, le récit croisera les histoires de la bande à Bonnot puis celle des nazis wallons de L. Degrelle... Il y a des moments où l'on est presque dans un documentaire, ce qui n'est pas une qualité pour un roman policier. Il vaut mieux avoir une solide documentation mais s'en servir sans qu'on la voie. Et finalement, très malheureusement, il y a aussi un moment où on s'y perd un peu (et même beaucoup, en ce qui me concerne, mais je veux bien admettre qu'il y a plus doué que moi). Et il y a aussi une histoire sentimentale presque aussi compliquée que le reste. Si bien qu'après avoir lu 240 des 317 pages, j'ai lâchement abandonné le bouquin pour ne plus le rouvrir n'atteignant jamais le final époustouflant promis par l'éditeur...

      Donc, cette première rencontre n'a pas été une réussite pour moi. En gros, je pourrais dire que je trouve que M. Quint écrit bien, mais que je n'ai pas aimé ce qu'il a écrit. Qu'il m'a perdue en route dans ses explications compliquées, comme il a perdu mon intérêt pour la solution. J'ai peut-être eu la main malheureuse et je ferai peut-être un autre essai. Qui sait ?


978-2070446445