Nez-de-Cuir
de Jean de La Varende
Adaptation Jean Dufaux
Dessin Jacques Terpant
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Voici une bande dessinée prise beaucoup par hasard à la bibliothèque parce que la voir m’avait remis en mémoire ce roman oublié de Jean de La Varende. Ayant réalisé que je ne me souvenais même plus exactement de l’histoire, j’ai voulu me rafraîchir la mémoire tout en découvrant ce que des auteurs de BD du 21ème siècle avaient pu en faire.
L’histoire, tout d’abord. Des gueules cassées, la Grande Guerre n’est pas la première à en avoir produit, elles ont été le vilain fruit de toutes les guerres, depuis la nuit des temps. Celle dont nous allons parler ici est le résultat d’une bataille napoléonienne où le sémillant officier Roger de Tainchebraye ferraillait héroïquement comme il se doit. Las, un coup de sabre fort malveillant emporta la totalité de son nez, tandis que plusieurs autres l’envoyaient frôler les portes de l’autre monde. Frôler, seulement et le Comte ayant survécu doit maintenant entamer une autre vie où nul ne pourrait supporter la vue de son visage. C’est un Comte dont l’amputation est « masquée » par un nez de cuir qui regagne ses terres en Pays d’Ouche et, persuadé de ne plus jamais pouvoir être aimé, comble sa solitude en multipliant à l’infini les conquêtes féminines sans lendemain, jusqu’à ce que bien sûr, sa route ne croise celle d’une toute jeune femme dont la fraîcheur et l’innocence lui feront rendre les armes. Mais comment tout cela peut-il se terminer ?
Publié en 1936, ce roman censé rapporter l’histoire d’un grand-oncle de l’auteur est d’un romantisme tragique et débridé, comme on peut l’imaginer. Pour tout dire, le titre intégral est "Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour". Ça ne s’invente pas. Il connut le succès à sa parution où la résilience n’était pas encore de mode et où l’on aimait voir des héros nimbés ad æternam d’un drame douloureux (mais noble) et de belles histoires d’amour tragiques. Et, disons-le, ce n’est pas mal fait avec une analyse psychologique qui se tient (et même finesse des relations entre le Comte et le Marquis de Brives), mais une absence totale de vision sociétale.
En ce qui concerne la bande dessinée, elle est hyper classique, bien dessinée bien que sans doute un peu figée, mais sans surprise, ni fantaisie sans même parler d’originalité. Vraiment, je ne vois pas ce que je pourrais en dire. Elle ne m’a pas plus choquée qu’enthousiasmée. Excusez ma tiédeur, je préfère les BD moins classiques.
9782754825337