La Désolation
Scenario : Appollo
Dessin : Gaultier
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Jean-Louis Payet, auto-rebaptisé Évariste Payet, instit à La Réunion, a vendu le peu qu’il possédait sur un coup de tête et a disparu du jour au lendemain sans rien dire à personne. Il a acheté un billet sur le Marion Dufresne, en partance pour les Kerguelen. Le Marion Dufresne n’est pas un navire de croisière mais un bateau ravitailleur qui fait le trajet en emportant le fret et quelques passagers. Parmi ceux-ci, les scientifiques qui travaillent aux Kerguelen et quelques touristes en quête de périples un peu moins fréquentés que les autres. Quant à Évariste, c’est une vieille chanson de Dave qui lui avait mis ce nom dans la tête et au moment de faire un break, il lui avait semblé que c’était la destination idéale.
La première partie de la BD évoque la vie qui s’instaure à bord à l’occasion de cette cohabitation de hasard, chacun se racontant (les distractions ne sont pas si nombreuses), les scientifiques essayant de faire prévaloir une sorte de supériorité sur la valetaille touristique… Le trafic social ordinaire et commun à tout microsome, quoi. Chacun occupe ses journées comme il peut ou veut, s’ennuie un peu. C’est assez reposant, introspectif et je crois que j’adorerais ça. Sans doute plus que le séjour sur place. Bref, on finit quand même par arriver. On échange les T-shirt contre des doudounes et on débarque sur l’île de La Désolation. Faut toujours écouter ce que disent les noms. Ils ne sont jamais donnés au hasard.
Les passagers découvrent ou retrouvent la base, se mettent au travail pour les uns, se font expliquer les lieux pour les autres. Evariste apprend que cette île de la Désolation est tout particulièrement éco-protégée. On lui propose bientôt une randonnée dans une zone inhabitée, c’est un peu sportif (6 heures de marche) mais c’est une occasion exceptionnelle de découvrir les vraies Kerguelen et il accepte, bien sûr. Seulement, alors qu’il sont au cœur de cette zone réputée totalement désertique, voilà qu’ils sont sauvagement attaqués par des agresseurs qui ressemblent à des hommes préhistoriques. Il y a des morts et Évariste a une jambe cassée. Il est capturé ainsi qu’un autre touriste et ils sont emportés. Ce qui va lui arriver ensuite, vous le découvrirez si cela vous intéresse.
Un dessin coloré et sombre à la fois, assez violent, expressif, très réussi. Il convient parfaitement à ce récit.
Évariste est un personnage principal qui reste assez neutre au cœur du lecteur. Les gens qui disparaissent comme ça du jour au lendemain sans prévenir personne livrent lâchement leur entourage à tous les tourments (Ils vont commencer par chercher partout s’il leur est arrivé malheur) et les empêchent de se reconstruire (ils ne savent pas si cette disparition est volontaire ou non, si elle va durer quelques jours ou longtemps ou toujours…). Le lecteur suit donc les aventures d’Evariste d’un œil plutôt objectif et compte les points sans préjugé. C’est le parfait angle de vue pour découvrir tout ce qui va se passer sur ces peu hospitalières îles Kerguelen.
Suspens !
9782205085167