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22 décembre 2024

Zazie dans le métro

de Raymond Queneau et 

Clément Oubrerie (dessins)

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"Zazie dans le métro", je l'avais lu trop jeune et à l'époque, ni compris, ni apprécié. Je le relis aujourd'hui où je ne suis plus trop jeune pour rien, mais dans une version bande dessinée, que nous devons à Clément Oubreri. Et du coup, j’ai révisé un peu le texte original pour comparer.

L'insupportable gamine est toujours là, et toujours aussi mal élevée. Elle débarque à Paris où son oncle Gabriel va la garder pendant trois jours, le temps que sa mère s'accorde quelques vacances avec un amour de passage. Elle préfère ne pas les ramener à la maison depuis qu'elle a dû tuer le père de la petite à coups de hache pour la protéger de ses avances. Bref, Zazie n'a pas eu une enfance rose et sereine, ce qui a fait d'elle la gamine dégourdie mais ingérable qu'elle est devenue. D'ailleurs, toute la famille est hors normes, Tonton Gabriel, taillé comme une armoire normande, n’est-il pas danseuse artistique, la nuit, dans un cabaret. Il a beaucoup d'amis/es ou connaissances (quand ce n’est pas carrément un car de touristes) que Zazie va être amenée à rencontrer, et ces trois jours à Paris vont encore sérieusement enrichir son expérience de la vie. A la fin de ses vacances, elle aura vieilli -de trois jours, comme tout le monde, me direz-vous. Mais pas que.

Pour l’instant, Gabriel, aidé de son ami Charles, voudrait bien lui faire visiter les monuments de Paris, mais cela ne l'intéresse guère (sans compter qu'ils les mélangent un peu tous). La seule chose qui intéresse Zazie, c'est le métro, dans lequel elle veut absolument monter, mais, manque de chance, c'est la grève, aucun métro ne roule.

C'est donc à pied et en taxi que se feront leurs déambulations. Déambulations au cours desquelles ils rencontreront toute une série de personnages extravagants, la palme allant à Pédro-Surplus alias inspecteur Bertin Poirée, alias Trouscaillon, changeant sans cesse d’identité, fou amnésique incapable de se souvenir qui il est, à moins que ce soit parce que "Prince de monde et de plusieurs territoires connexes, il lui plaît de parcourir son domaine sous diverses apparences"… Allez savoir.

Cette adaptation en BD de l’œuvre de Raymond Queneau est bien fidèle. On y retrouve le "néo-français" qui intéressait Queneau à cette époque, ce qui nous vaut des dialogues fleuris et bien sentis. (Oulipo pas loin)



Mais en attendant, la bande infernale écume Paris, ses flics à képi, ses restaurateurs infâmes



Queneau ne semblait pas les porter dans son cœur et nous fera même assister à une bataille rangée de première grandeur dont l'issue nécessitera l'intervention d'un étrange Deus ex Machina qui gardera toujours sa part de mystère. Sur ce point comme sur d'autres, le voile ne sera pas levé. Nous refermerons l'album loin d'avoir eu toutes les clés, comme c'était également le cas dans le roman.

Le dessin est parfaitement adapté, parfois clair et net, et à d'autres moments plus sombre et/ou confus, comme ce qui nous est raconté. Cette version BD du grand succès de Queneau est à mon sens, une réussite.


9782070610143