Papi Mariole
de Benoît Philippon
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978-2253253198
"S'il y a un adversaire contre lequel on ne peut pas lutter, c'est la vieillesse... On peut lutter contre la guerre, contre la maladie, contre l'ennemi... Pas contre la vieillesse... Quand c'est fini, c'est fini."
Après la redoutable Mamie Luger, il y a un an, j’ai replongé avec le Papi Mariole. Ça doit être la saison qui veut ça. Les vacances arrivent, on est fatigué de son année et on aspire à la détente et à la rigolade. Avec Benoît Philippon (écrivain féministe qui plus est), on n’est pas déçu. Si je devais choisir entre les deux, je dirais que j’ai encore préféré celui-ci au premier. En tout cas, il m’a bien amusée. Voici le point de départ :
Mathilde, gentille fille ni moche, ni belle, est au bord du suicide. Elle avait enfin trouvé un petit ami beau et sérieux, sincère aussi. De fil en aiguille, il avait obtenu d’elle qu’elle le laisse filmer des scènes plus que hot et même quelque peu humiliantes. Film à usage strictement personnel, « pour quand il est seul », puis il avait disparu et le film s’était retrouvé sur internet où il avait eu un gros succès et s’était très largement diffusé avec son nom et le visage non flouté ! Du jour au lendemain elle avait perdu tous ses « amis » et même son emploi (pas possible dans une boite sérieuse, évidemment…). Depuis elle coulait à pic au point de se retrouver cette nuit-là marchant sur la route, loin de chez elle, sans aucun projet ni bagage, avec la seule idée de fuir.
Il y en a un autre qui est sur la route, c’est Papi Mariole (c’est vraiment son nom) tueur à gages très efficient mais qui a décidé de se retirer des affaires après avoir constaté que, l’âge aidant, il était victime de pertes de mémoire de plus en plus fréquentes et longues. Il a tout bien organisé son départ et s’est installé dans une maison de retraite discrète mais confortable. Seulement voilà, au bout de quelque temps, il a dû admettre que cela n’allait pas être possible. Gâteux ou pas, il n’allait pas admettre d’être traité à moitié comme un prisonnier et à moitié comme un gamin. Alors il est parti. On ne peut pas retenir un type comme lui. Et là, il fait nuit, il marche sur la route en chaussons depuis un bon moment déjà, mais… il ne se souvient plus pourquoi, ni où il va. Ni qui il est non plus, d’ailleurs.
Ces deux marcheurs sans objectif vont bien sûr se rencontrer et, après que Mariole a récupéré son animal de compagnie bien aimé et Mathilde eu le temps de réaliser que sa seule chance de se remettre du traumatisme qu’elle vient de subir était de se venger à hauteur du dommage, ils se mettent en route ensemble, chacun apportant à l’autre ce qui lui manque.
Et le lecteur rigolard ne va pas être déçu…
Amusez-vous bien.