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22 décembre 2020

  La vie devant soi 

de Romain Gary

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Présentation de l'éditeur :
"Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que " ça ne pardonne pas " et parce qu'il n'est " pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur ". Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son " trou juif ", elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré "des peuples à disposer d'eux-mêmes" qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort."

Une histoire magnifique.

 Un style fabuleux. Gary réinvente une langue. Ce qu'il utilise là, ce n'est pas du français. Il prend les mots, la syntaxe et les phrases, et les sculpte pour en tirer cette musique qui est celle de Momo et qui nous parle directement aux sentiments. Ses phrases sont incorrectes, dénuées de signification, si on les prend au sens littéral : «...les acrobates qui volaient dans les airs avec des facilités que leur métier leur conférait, des danseuses blanches sur le dos de chevaux en tutu... » mais on n'est jamais tenté de le faire.
   
    Tout ici est langage, toute phrase fait sens au-delà de ses strictes capacités grammaticales et sémantiques. Toutes les fautes de français, les usages incorrects de termes, loin de n'être là que pour traduire l'ignorance de ce Momo qui n'a pas eu de scolarité, ont valeur de symbole et deviennent termes d'une langue nouvelle, mais que nous saisissons parfaitement. Sauf que nous la saisissons par les sens, par le cœur, pas par la raison. C'est là un exercice extrêmement périlleux que bien peu d'écrivains ont réussi. C'est pour cela que «La vie devant soi» méritait largement le Goncourt.



978-2070373628