19 mai 2024

Cent portes battant aux quatre vents

de Steinunn Sigurdardottir

****+


Titre original : hundrad dyr i golunni  qui se traduit littéralement par "une centaine de portes dans la brise" , comme  me le dit translate.google qui parle islandais mieux que moi et que j'avais consulté parce que je ne suis pas comptable et je trouvais qu'il y avait beaucoup de nombres dans ce titre-là. Je pense que ce titre illustre la totale liberté de la narratrice et la multitude des possibilités qui s'offrent à elle. Totale liberté ne signifie pas forcément que l'on obtient tout ce que l'on veut, et uniquement ce que l'on veut. Nous le verrons.

Brynhildur femme riche et cultivée, bien mariée à un Bardur riche, cultivé, non oppressif et fou amoureux, mère de deux grandes filles qui ont quitté le nid mais sont restée proches de leur mère et attentives. Elle fait un séjour à Paris. Elle a tout, me direz-vous. Pourtant, à l'occasion de recherches chez les antiquaires, elle rencontre un beau vendeur de paravents, lui-même pourvu de toutes les qualités et qui n'attendait qu'elle. Les voilà amants. L’affaire est vite menée, mais sans vulgarité. A ce stade, je me disais qu'on devait être dans une rêverie, un fantasme, mais non, enfin pas plus que tout roman n'est fantasme.

Après cette agréable parenthèse, elle rentre chez elle et les souvenirs de son passé à Paris, alors qu'elle faisait ses études à la Sorbonne remontent, et c'est ainsi que nous découvrons la vraie histoire d'amour de sa vie, celle qui a occupé ses trois dernières années d'études et qui était si totale qu'elle ne s'en est jamais remise. Et nous en apprenons de plus en plus sur Brynhildur pour découvrir au bout de 120 pages que loin, d'être une vision simplifiée des relations humaines, nous avons là une peinture très fine t d'une extrême justesse, qui n'ignore rien de ce qui est derrière les décors.

De la légèreté dans le grave, une fantaisie littéraire et érotique, du subjonctif et de belles phrases autant que le lecteur peut en espérer, de la joie, de la tristesse, de l'ironie et voilà que nous nous souvenons que Steinunn Sigurdardottir n'est pas qu'islandaise, elle est aussi philosophe, psychologue et poétesse et que cela se sent. Joli.


978-2264058270 

14 mai 2024

Le ver à soie 

de Robert Galbraith

(J.K. Rowling)

****


Ce roman est le deuxième volume de la série Cormoran Strike, écrite par J.K. Rowling sous le pseudonyme de Robert Galbraith. Cette série comprend actuellement sept titres mais est en extension. L'auteur et les lecteurs ont l'air de bien aimer ce détective. Je vous dirais bien qu'il est atypique mais ce serait quand même drôlement banal puisque chaque nouvel enquêteur apparaissant sur les scènes de crimes littéraires se doit justement d'avoir des particularités originales qui piquent la curiosité du lecteur, accrochent son attention et permettent qu'on se souvienne de lui et qu'on le reconnaisse. Il est également inexact de parler de "ce" détective parce qu'en fait, ils sont deux: Strike et Robin, sa secrétaire. Mais nous en sommes encore au début de la série et Robin Ellacott n'est encore qu'assistante et si la part qu'elle prend aux enquêtes va croissant, son statut de détective n'est pas encore reconnu. 

Donc, notre détective s'appelle Cormoran Strike, il est rappelé plusieurs fois que Cormoran est "le nom d’un géant" qui vivait au temps du roi Arthur, mais je ne connais pas ce géant et pour moi, c'est plutôt un nom d'oiseau, le prestige n'est sans doute pas le même mais, pourquoi pas? Il est aussi rappelé que Strike signifie coup, en particulier le fameux coup gagnant qui dégomme toutes les quilles au bowling, ce qui met dans l'ambiance pour un détective, mais en ce qui me concerne, Strike m'avait fait penser à grève, ce qui, comme l'oiseau était moins parlant. Cormoran est le fils d'une star du rock qui n'a pas voulu le reconnaître et avec laquelle il refuse d'avoir des liens. Vétéran de guerre unijambiste, il passe beaucoup de temps à batailler contre sa jambe artificielle qui le gène, restreint ses déplacements et le fait même souffrir. En dehors de cela, plutôt le modèle classique de détective privé costaud et viril (mais pas macho). Il officie à Londres (et vous fera dans cette aventure bénéficier de son climat hivernal). L'agence de détective est située près de Charing Cross Road. Strike y officie avec un sens commercial défaillant qui lui vaut de constants soucis financiers. Il y est donc secondé par Robin, sa secrétaire qui accepte les conditions de travail et un salaire nettement en dessous de ce qu'elle pourrait obtenir ailleurs parce qu'elle compte recevoir une formation et devenir elle-même détective à part entière. Elle est sur le point de se marier à un beau jeune homme prometteur à qui elle doit d'abord faire accepter le mode de vie un peu particulier qu'elle a choisi. Il n'y a rien entre Cormoran et Robin, mais je vois sur internet que les lecteurs sont à l’affût du moment où l'idylle se nouera entre eux. Cela ajoute au suspens, mais selon moi, elle ne se nouera pas. Faut oublier les stéréotypes avec J.K Rowling, mais j'ai peut-être tort...

Bref, dans cette aventure (qui se lit sans problème indépendamment de la précédente), nous allons farfouiller un peu dans le monde grouillant de l'édition, le panier de crabes des jalousies de l'édition-business, les retours d’ascenseur et les retours de bâton. Faisant encore une fois fi des impératifs pécuniaires, Cormoran a choisi d’enquêter pour une femme sans le sou, mère de plus d'une jeune femme handicapée mentale, qui vient lui demander de retrouver son mari qui a disparu plus qu'il ne le fait habituellement. Son mari est un écrivain et le détective découvre bien vite qu’il vient de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière littéraire en tentant de faire publier son dernier roman : "Bombyx mori", un brûlot à clé qui est une énorme divulgation de tous les vices cachés réels ou supposés des vedettes de ce microcosme. Il ne tarde d'ailleurs pas non plus à retrouver ledit écrivain, mais mort, et de façon bien gore. S'ensuit une enquête pas mal captivante dans cet univers. La police de son côté, ne cherche guère, persuadée que la veuve, qui hérite, et contre qui les charges s'accumulent, a tout manigancé. Le détective lui, croit à son innocence, mais par pure intuition. Le lecteur... hésite, se pourrait-il que Galbraith nous balade au point de lancer son détective sur la mauvaise voie? Vous le saurez si vous lisez cet ouvrage. Pour ma part, j'aime découvrir le coupable avant la fin des whodunit, mais j'en ai été pour mes frais. Mon suspect principal était innocent. Pfff… En conclusion, je lirai volontiers d’autres aventures de notre duo de détectives mais ce sont des romans épais. Il faudra donc que j’aie le temps.


Au passage, ceux qui racontent partout que J.K. Rowling est transphobe en seront pour leurs frais.


Série Les Enquêtes de Cormoran Strike

 L'Appel du Coucou ( The Cuckoo's Calling, 2013)

 Le Ver à soie (The Silkworm, 2014)

 La Carrière du mal (Career of Evil, 2015)

 Blanc mortel (Lethal White, 2018)

 Sang trouble (Troubled Blood, 2020)

 Sang d'encre (The Ink Black Heart, 2022)

 Pas encore traduit : The Running Grave, 2023

 

978-2253164074



09 mai 2024

Queer theory, une histoire graphique

de Meg-John Barker et Jules Scheele

****


Alors je le dis tout de suite, comme ça ce sera fait et on n'y reviendra plus: Je déteste la couverture que je trouve racoleuse et sans rapport avec le contenu. Mauvais choix de dessin à mon avis. La couverture originale est bien meilleure. C'est dit. Tournons-la vite.

"Queer: est-ce une identité de genre? une orientation sexuelle? un mouvement politique? une théorie académique?" 

J'ai vu passer cet ouvrage sur internet, je ne me souviens plus où et si la blogueuse se reconnaît, qu'elle me fasse signe, ça me ferait plaisir d'échanger nos liens. J'ai vu que c'était un document-graphique, je m'étais dit: "ça doit être plus simple et moins ennuyeux qu'un ouvrage classique", et comme je n'arrivais pas à savoir clairement ce que "queer" signifiait et que je n’arrêtais pas de rencontrer ce mot, j'ai pensé qu'il serait sans doute judicieux de me documenter un peu. Moins ennuyeux, sûrement, ça l'a été et tant mieux parce que je n'aurais pas lu tout cela en texte rédigé. Plus simple, non. Car il s'avère que la "théorie queer" est beaucoup de choses, mais en tout cas, pas simple.

J'ai lu ce livre d'un bout à l'autre sans en omettre une ligne ou un dessin, c'est dire qu'il m'a intéressée, mais je dois dire que j'ai failli le refermer et le rendre à la bibli dès la première page, en me disant que j'allais plutôt essayer de trouver l'ouvrage de quelqu'un qui veut bien expliquer et essayer de définir.

Mais j'ai surmonté ce mouvement de mauvaise humeur et me suis lancée dans ma lecture, et j'ai bien fait, parce qu'arrivée à la fin, si je relis cette première page, elle ne m'étonne plus et ne me dérange plus non plus, et à la question de départ, je répondrais: "Tout cela". Ne jamais oublier que le mantra de base de la théorie Queer, c'est "Non binaire". Donc, il faut arrêter de diviser les choses en deux camps, ce qu'elles sont et ce qu'elles ne sont pas. Quel que soit l'objet de la réflexion, il faut élargir sa conception à toutes les nuances que l'on peut trouver dans l'éventail. Il ne faut pas obligatoirement qu'une porte soit ouverte ou fermée, elle peut être ouverte à n'importe lequel des 180°, elle peut être juste poussée, enclenchée, fermée à clef, munie de différents degrés de verrouillages, et ces situations ne sont pas identiques.

Pour lire cet ouvrage, j'ai dû abandonner très vite mon mode de lecture habituel de gauche à droite, de haut en bas. Chaque page comprend un ou plusieurs dessins entourés de textes et de bulles. Je me suis mise à attaquer la page par le dessin central puis à élargir par les phylactères et les cartouches d'abord, pour finir par lire le texte supplémentaire s'il y en avait un, ce qui était le plus souvent le cas. Cette tactique m'a donné toute satisfaction. C'est une lecture qui de toute façon sera assez longue car il y a 175 pages et beaucoup d’idées et de notion nouvelles pour moi et, il faut bien le dire, qui donnent énormément à réfléchir.

J'ai ainsi pu découvrir que c'est au 19ème siècle que la sexualité a cessé d’être quelque chose que l'on fait pour devenir quelque chose que l'on est, eh bien, dans la théorie Queer, elle est toujours faire, pas être.

Et encore :

"Personne n'aurait à faire son coming out si l'hétérosexualité n'était pas la norme". On ferait mieux de s'interroger sur l'ordre social et le pouvoir qui s'appuie sur l'hétérosexualité et, pour tout dire en a besoin, et la présente donc comme une "évidence naturelle" sans toutefois interroger plus avant ce fait. Le monde qui s'organiserait autour d'une conception non binaire ne pourrait pas être le même.


Poursuivant sa conception non binaire et mouvante, la théorie Queer s'est de façon inattendue, heurtée au féminisme (comment être féministe si les notions d'homme et de femme sont contestées) et de même aux trans-genres. Mais de ce "heurt" non binaire naît forcément une vision enrichie et non sclérosée des choses...

Alors, simple? A partir du moment où vous vous référez aux pensées de Michel Foucault, Derrida, Lacan, G. Rubin, J. Butler, et que vous en faites la base de vos réflexions, votre théorie ou votre livre, ne peut pas être simple, ni facile . Il va falloir faire un effort, mais ce n'est pas un gros mot.


"Il faut toujours se demander ce qui est fermé et ce qui est ouvert par un discours donné" (Foucault)

Bref, je ne peux pas évoquer tous les points soulevés car ils sont nombreux. Vraiment, vous devriez aller muscler vos petites cellules grises là-dessus. Le sujet est riche et captivant. Cet ouvrage est une bonne façon d'ouvrir beaucoup de nouvelles portes…

Vous serez convaincu ou pas, mais c’est très intéressant en tout cas.

Et souvenez-vous : "Queer = faire, pas être"

9782348078453

07 mai 2024

 Je voulais vous conseiller ce podcast de cette ancienne émission Master Class de France Culture qui est une interview absolument passionnante de Paul Auster. Ça dure presque une heure, alors organisez vous en conséquence 😉 Moi je l'ai écoutée en faisant les vitres . Je dis ça, je dis rien...





04 mai 2024

À pied d’œuvre 

de Franck Courtès

***+


Quatrième de couverture:

""Entre mon métier d'écrivain et celui de manœuvre, je ne suis socialement plus rien de précis. Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité : il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit." Voici l'histoire vraie d'un photographe à succès qui abandonne tout pour se consacrer à l'écriture, et découvre la pauvreté. Récit radical où se mêlent lucidité et autodérision, À pied d'œuvre est le livre d'un homme prêt à payer sa liberté au prix fort."

Petit livre sympathique, ni un roman, ni un essai, ni un reportage, un de ces ouvrages où l'auteur se raconte, comme il s'en fait tellement en France en ce moment. "Parlez-moi de moi, y a que ça qui m'intéresse" comme disait Guy Béart. Les choses n'ont pas changé et je sais qu'il est inutile de lui en parler, cela a déjà été fait, mais cela glisse sur le plumage du bel oiseau sans qu'il y prête la moindre attention:

"- Tu n'as qu'à inventer des personnages. Tu n'as pas d'imagination? Qu'est-ce que vous aimez parler de vous, vous autres, les Français...

- On raconte des choses sur l'humain en général, à travers son propre...

- Vous racontez votre nombril, point!"

Donc, dans ces limites-là, et comme ce n'est pas très long, ce n'est pas désagréable à lire. Franck Courtes a été photographe à succès, photographe des stars pendant vingt ans, il ne va pas se priver de le rappeler, et puis d'un coup, s'est dégoûté de la photo, n'a plus eu envie et bientôt même plus voulu en faire, alors qu'il était dans le même temps de plus en plus habité par un puissant besoin d'écrire. Ses ouvrages ne sont pas trop mal reçus par les maisons d'édition où l'on pense bien que sa précédente carrière lui a créé quelques contacts, mais de là à en vivre, il y a un monde. Franck se met donc à écrire à temps plein et dans la satisfaction. Le voilà maintenant divorcé et séparé de ses enfants partis avec leur mère aux USA, il se sent libre de mener la vie qu'il désire. Toutes ses économies finissent par disparaître et le voilà réduit aux préoccupations les plus élémentaires de la survie : alimentation, logement, habillement, chauffage. Après quelques essais divers, il se spécialise dans les petits boulots de bricolage en passant par une de ces plateformes de travail au noir qui ont dynamité le droit du travail... et c'est sur ces multiples micro-chantiers qu'il nous entraîne à sa suite.

 Donc, c'est vivant et facile à lire, plein d'anecdotes qui se renouvellent constamment, on saute d'un "chantier" à l'autre. On croise les "collègues" , les "employeurs". C'est un monde qu'on connaît tous au moins un peu. On le voit autour de nous. Il accroche une tringle à rideaux chez les vieux d'à côté, change un robinet chez le voisin, ou même chez nous... On rentre chez les gens sur ses talons, et ça,  ça intéresse toujours, n'est-ce pas ? Toutes ces rencontres, ces portraits exprès, ces situations... C'est vivant, ça se lit très bien. Il commence par éprouver une satisfaction liée à la réussite dans ces tâches simples "L'homme à tout faire que je suis devenu jouit d'un sentiment d'utilité que je n'ai jamais éprouvé dans ma carrière de photographe", mais doit aussi affronter les blessures et l'usure dues à un dépassement trop fréquent de ses capacités physiques. Au delà de son exploitation par ses employeurs, il aurait été intéressant de voir quelle est exactement la part de surpression qu'il se mettait lui-même.

Faut pas croire, c'est un travail de stratégie, l’employeur (qu'il soit aisé ou pas du tout) essaie de payer le moins cher possible, c'est la règle du jeu. L'employé, essaie de gagner le plus possible. Il jouera sur le besoin plus ou moins pressant que l’employeur a de son intervention, mais il devra se méfier de la concurrence! Ce sont des enchères au plus bas prix. Demander trop, c'est être éliminé de fait. Il y a un enjeu, un gain, une concurrence, des adversaires, une tactique à élaborer.

La désintégration moderne du travail de l'employé de base est décrite, mais pas vraiment sérieusement étudiée. C'est sa figure actuelle, mais elle a toujours existé (il me semble que ce n'est pas dit). Quant à  "raconter des choses sur l'humain en général", c'est vrai, mais ça ne dépasse pas le stade d'un petit reportage. Il y a des remarques qui sont justes mais l'auteur en tire parfois des conclusions non étayées et qui m'ont semblé incertaines. Par exemple, il remarque que l'on n’utilise que les prénoms (à mon avis, par souci d’anonymat car on flirte tout de même en permanence avec l'illégalité), mais lui en conclut immédiatement mais avec conviction que c'est pour déshumaniser l'employé. "L'emploi exclusif des prénoms pousse à l'indifférence, à l'exclusion du facteur humain, alors qu'il suggère le contraire". Ah bon? Je ne pense pas que l'emploi du patronyme aurait rendu le contact plus humain. Autrefois au contraire, on appelait les gens par leur nom seul pour bien les tenir à l’écart. Donc, il ne me semble pas que cette remarque soit fondée. Il aurait été intéressant (mais plus rébarbatif) d'explorer cette frontière avec la légalité. Pourquoi l'état laisse-t-il faire? Parce qu'il n'y a pas possibilité de structure légale qui se chargerait de ce travail à un prix abordable ? Le modèle légal imposé ne serait donc pas adapté à la réalité du  terrain ? Admettre cela, c'est mettre le doigt dans un engrenage qui pourrait déstabiliser beaucoup de choses.

Il déclare également comme une évidence: "Les aliments les moins transformés, les plus goûteux, les plus sains, mes préférés, sont les plus chers. Ceux destinés aux pauvres sont enrichi d’additifs chimiques, de sucre, de sel, d'arômes, de colorants, d'une ribambelle de cochonneries"

mais c'est faux. Là encore, il y a une réflexion à avoir et un choix judicieux à faire. 

Il ne faut pas tenir des choses pour évidentes sans les avoir examinées de près. Nul n'est à l'abri d'une idée fausse. On nous bourre tellement le crâne...

On a quand même au final l'impression qu'il aurait pu trouver des moyens moins pénibles de s'assurer un revenu minimum et de préserver sa liberté. Là encore, peut-être pas assez réfléchi. Il a peut-être endommagé sérieusement son capital santé, pas sûre que ça ait été un choix très judicieux...  Les grands mots sur la liberté, c'est beau, mais face à une incapacité définitive ou à une arthrose chronique, bof, bof...

Et au final dans tout ça, on parle drôlement peu de littérature et/ou de création littéraire. Etrange quand on pense qu'il a tout sacrifié pour ça: la  Littérature. Okay, elle est où? Il dit qu'il écrit tous les matins et en tire toujours autant de plaisir. Point. On ne saura rien de plus. Aucune réflexion sur la création littéraire, ses problèmes, ses victoires, on ne saura pas même ce qu'il écrit. Etait-ce l'ouvrage que bous sommes en train de lire? Dans ce cas, n'est-ce pas une sorte de serpent qui se mord la queue?...

978-2073024916

01 mai 2024

 C'est avec beaucoup de tristesse

 que nous apprenons ce matin 

le décès de l'immense écrivain américain Paul Auster

survenue le 30 avril 2024