Le ver à soie
de Robert Galbraith
(J.K. Rowling)
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Ce roman est le deuxième volume de la série Cormoran Strike, écrite par J.K. Rowling sous le pseudonyme de Robert Galbraith. Cette série comprend actuellement sept titres mais est en extension. L'auteur et les lecteurs ont l'air de bien aimer ce détective. Je vous dirais bien qu'il est atypique mais ce serait quand même drôlement banal puisque chaque nouvel enquêteur apparaissant sur les scènes de crimes littéraires se doit justement d'avoir des particularités originales qui piquent la curiosité du lecteur, accrochent son attention et permettent qu'on se souvienne de lui et qu'on le reconnaisse. Il est également inexact de parler de "ce" détective parce qu'en fait, ils sont deux: Strike et Robin, sa secrétaire. Mais nous en sommes encore au début de la série et Robin Ellacott n'est encore qu'assistante et si la part qu'elle prend aux enquêtes va croissant, son statut de détective n'est pas encore reconnu.
Donc, notre détective s'appelle Cormoran Strike, il est rappelé plusieurs fois que Cormoran est "le nom d’un géant" qui vivait au temps du roi Arthur, mais je ne connais pas ce géant et pour moi, c'est plutôt un nom d'oiseau, le prestige n'est sans doute pas le même mais, pourquoi pas? Il est aussi rappelé que Strike signifie coup, en particulier le fameux coup gagnant qui dégomme toutes les quilles au bowling, ce qui met dans l'ambiance pour un détective, mais en ce qui me concerne, Strike m'avait fait penser à grève, ce qui, comme l'oiseau était moins parlant. Cormoran est le fils d'une star du rock qui n'a pas voulu le reconnaître et avec laquelle il refuse d'avoir des liens. Vétéran de guerre unijambiste, il passe beaucoup de temps à batailler contre sa jambe artificielle qui le gène, restreint ses déplacements et le fait même souffrir. En dehors de cela, plutôt le modèle classique de détective privé costaud et viril (mais pas macho). Il officie à Londres (et vous fera dans cette aventure bénéficier de son climat hivernal). L'agence de détective est située près de Charing Cross Road. Strike y officie avec un sens commercial défaillant qui lui vaut de constants soucis financiers. Il y est donc secondé par Robin, sa secrétaire qui accepte les conditions de travail et un salaire nettement en dessous de ce qu'elle pourrait obtenir ailleurs parce qu'elle compte recevoir une formation et devenir elle-même détective à part entière. Elle est sur le point de se marier à un beau jeune homme prometteur à qui elle doit d'abord faire accepter le mode de vie un peu particulier qu'elle a choisi. Il n'y a rien entre Cormoran et Robin, mais je vois sur internet que les lecteurs sont à l’affût du moment où l'idylle se nouera entre eux. Cela ajoute au suspens, mais selon moi, elle ne se nouera pas. Faut oublier les stéréotypes avec J.K Rowling, mais j'ai peut-être tort...
Bref, dans cette aventure (qui se lit sans problème indépendamment de la précédente), nous allons farfouiller un peu dans le monde grouillant de l'édition, le panier de crabes des jalousies de l'édition-business, les retours d’ascenseur et les retours de bâton. Faisant encore une fois fi des impératifs pécuniaires, Cormoran a choisi d’enquêter pour une femme sans le sou, mère de plus d'une jeune femme handicapée mentale, qui vient lui demander de retrouver son mari qui a disparu plus qu'il ne le fait habituellement. Son mari est un écrivain et le détective découvre bien vite qu’il vient de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière littéraire en tentant de faire publier son dernier roman : "Bombyx mori", un brûlot à clé qui est une énorme divulgation de tous les vices cachés réels ou supposés des vedettes de ce microcosme. Il ne tarde d'ailleurs pas non plus à retrouver ledit écrivain, mais mort, et de façon bien gore. S'ensuit une enquête pas mal captivante dans cet univers. La police de son côté, ne cherche guère, persuadée que la veuve, qui hérite, et contre qui les charges s'accumulent, a tout manigancé. Le détective lui, croit à son innocence, mais par pure intuition. Le lecteur... hésite, se pourrait-il que Galbraith nous balade au point de lancer son détective sur la mauvaise voie? Vous le saurez si vous lisez cet ouvrage. Pour ma part, j'aime découvrir le coupable avant la fin des whodunit, mais là, j'ai échoué. Mon suspect principal était innocent. Pfff… En conclusion, je lirai volontiers d’autres aventures de notre duo de détectives mais ce sont des romans épais. Il faudra donc que j’aie le temps.
Au passage, ceux qui racontent partout que J.K. Rowling est transphobe en seront pour leurs frais.
Série Les Enquêtes de Cormoran Strike
L'Appel du Coucou ( The Cuckoo's Calling, 2013)
Le Ver à soie (The Silkworm, 2014)
La Carrière du mal (Career of Evil, 2015)
Blanc mortel (Lethal White, 2018)
Sang trouble (Troubled Blood, 2020)
Sang d'encre (The Ink Black Heart, 2022)
Pas encore traduit : The Running Grave, 2023
Pour l'instant, je n'ai lu qu'un volet de la série mais je l'ai trouvé addictif. J'ai même hésité à choisir JK Rowling comme autrice chouchoute pour le challenge de Géraldine afin de poursuivre la série. Pratiquement tous les tomes sont dispos dans ma bibliothèque municipale. Par contre, ce sont des pavés. Je pense en lire cet été.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'ils sont gros, mais super bien faits. Moi j'ai audiolu mais il y en a pour plus de 15h si je me souviens bien.
SupprimerPetit scoop Pavés de l'été : je suis en train de peaufiner le logo... 😉
SupprimerQuel suspense ! En tout cas, cette année, j'ai quelques pavés dans ma pile que je garde pour l'occasion.
SupprimerMoi aussiii ! 😄 Genre, "celui-là, je ne le lis pas tout de suite, je le garde pour cet été".
SupprimerLe côté pavé m'a dissuadée pour l'instant de me lancer dans cette nouvelle série, pourtant tentante. Je veux déjà lire les derniers Elisabeth George que j'adore mais qui sont eux aussi maousses (orthographe ?). Je ricane par contre chaque fois que je vois la couverture du dernier tome de R. Galbraith avec son bandeau qui clame en capitales : RG est en fait JK Rowling. De l'intérêt du pseudonyme...
RépondreSupprimerC'est vrai. Moi aussi je regarde à deux fois avant de me lancer dans une lecture à plus de 600 pages. Pour le pseudo, il y a peut-être d'un coté son choix à elle. et de l'autre celui de son éditeur qui veut booster les ventes. Il me semble qu'au début elle voulait prouver que sa carrière n'était pas QUE Harry Potter. Après, on a su qui était Galbraith et l'idée devait plutôt être de séparer deux genres bien différents. Les auteurs qui font cela ne sont pas rares
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