Cent portes battant aux quatre vents
de Steinunn Sigurdardottir
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Titre original : hundrad dyr i golunni qui se traduit littéralement par "une centaine de portes dans la brise" , comme me le dit translate.google qui parle islandais mieux que moi et que j'avais consulté parce que je ne suis pas comptable et je trouvais qu'il y avait beaucoup de nombres dans ce titre-là. Je pense que ce titre illustre la totale liberté de la narratrice et la multitude des possibilités qui s'offrent à elle. Totale liberté ne signifie pas forcément que l'on obtient tout ce que l'on veut, et uniquement ce que l'on veut. Nous le verrons.
Brynhildur femme riche et cultivée, bien mariée à un Bardur riche, cultivé, non oppressif et fou amoureux, mère de deux grandes filles qui ont quitté le nid mais sont restée proches de leur mère et attentives. Elle fait un séjour à Paris. Elle a tout, me direz-vous. Pourtant, à l'occasion de recherches chez les antiquaires, elle rencontre un beau vendeur de paravents, lui-même pourvu de toutes les qualités et qui n'attendait qu'elle. Les voilà amants. L’affaire est vite menée, mais sans vulgarité. A ce stade, je me disais qu'on devait être dans une rêverie, un fantasme, mais non, enfin pas plus que tout roman n'est fantasme.
Après cette agréable parenthèse, elle rentre chez elle et les souvenirs de son passé à Paris, alors qu'elle faisait ses études à la Sorbonne remontent, et c'est ainsi que nous découvrons la vraie histoire d'amour de sa vie, celle qui a occupé ses trois dernières années d'études et qui était si totale qu'elle ne s'en est jamais remise. Et nous en apprenons de plus en plus sur Brynhildur pour découvrir au bout de 120 pages que loin, d'être une vision simplifiée des relations humaines, nous avons là une peinture très fine t d'une extrême justesse, qui n'ignore rien de ce qui est derrière les décors.
De la légèreté dans le grave, une fantaisie littéraire et érotique, du subjonctif et de belles phrases autant que le lecteur peut en espérer, de la joie, de la tristesse, de l'ironie et voilà que nous nous souvenons que Steinunn Sigurdardottir n'est pas qu'islandaise, elle est aussi philosophe, psychologue et poétesse et que cela se sent. Joli.
Décidément il y a beaucoup à découvrir dans la littérature islandaise ! De la subtilité, de la délicatesse, de la poésie, de la fantaisie... je pense du coup à Auður Ava Ólafsdóttir. Est-ce dans la même veine ?
RépondreSupprimerMon autre lecture remonte à quatre ans, j'aurais du mal à les comparer, mais S. Sigurdardottir a tout de même une voix très particulière dans ce court roman. On sent parfaitement bien toute la personnalité de sa narratrice jusque dans ses détails et nuances. Comme si on rencontrait une vraie personne.
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