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19 novembre 2020

 

Photo d'adieu 
de Ngaio Marsh

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Ramassé dans une bourse aux livres parce que j'en ai lu plusieurs de cette auteure quand j'étais jeune. J'ai voulu voir ce que cela donnait maintenant que je ne le suis plus.

Quatrième de couverture : « Quelques jours de vacances pour l'inspecteur Alleyn et son épouse, invités dans une île néo-zélandaise, chez l'amant de la plus grande cantatrice du monde. Mais la Sommita est persécutée par un photographe qui s'amuse à envoyer aux journaux des portraits grotesques de la divine. (…)  Une enquête délicate pour l'inspecteur Alleyn, d'autant que la tempête se lève sur l'île et que les invités se retrouvent prisonniers de leur hôte, un homme pour le moins énigmatique. Le paradis risque fort de devenir un enfer… »

Nous trouvons l'iné
narrable-galable inspecteur Alleyn et son épouse-potiche-artiste, enquêteurs récurrents de Ngaio Marsh, sur une île de milliardaire. On met plus de cent pages sans action à attendre qu'un crime y soit commis. On pourrait au moins s'occuper en se demandant qui va être tué si l'éditeur n'avait pas jugé bon de nous le dire tout de suite sur la quatrième de couverture. C'est la partie que j'ai remplacée par trois petits points pour vous permettre de lire ce livre sans le savoir si vous évitez la quatrième de couv.  Mais je ne suis pas sûre que ce que je vais vous dire vous en donnera l'envie.

Bon, donc, après une longue mise en place, tout le monde est dans l'île, un meurtre est commis et tout le monde se retrouve coincé sur l'île qu'on ne peut plus ni quitter ni ouvrir à de nouveaux arrivants. On ne va pas se mentir, c'est le genre de situation de départ qu'on a déjà vue cent fois, mais bon, moi j'aime bien les mystères de huis clos.

Quand Agatha Christie par exemple, brode sur ce thème, vous vous retrouvez avec un crime pour lequel tout le monde avait des mobiles, mais que personne n'a pu commettre. La tension est extrême. Avec Ngaio Marsh, c'est différent, tout le monde a pu le commettre, et personne n'a de mobile. C'est nettement moins dynamique.  Il y a bien un suspect principal quoi que l'on ne comprenne pas bien ses mobiles sauf un coup de folie, mais cette voie n'intéresse pas notre auteur qui décrète que le suspect boudeur s'enferme dans sa chambre dès le crime commis et qu'on ne le reverra plus jusqu'à la scène finale. Il ne faudra donc pas compter sur lui pour les rebondissements. D'ailleurs, des rebondissements, il n'y en aura guère jusqu'à ce que Alleyn inspiré leur  donne la clé du mystère (à propos de clés, on s'y perd avec elles, c'est compliqué à plaisir pour ne pas en apprendre grand chose). L'inspecteur nous déniche un mobile quand même un peu faible et tiré par les cheveux et hop, emballez, c'est pesé. Après 280 pages bien planplan le rideau est baissé. L'épouse-potiche-artiste n'a rien fait, ah si, les lits, à un moment. Saluée comme si elle venait d'accomplir un exploit (c'en était peut-être un pour elle, allez savoir). On constate que l'éditeur s'est emballé, il n'y a pas d'enfer finalement.

Morceau de bravoure : (quand l'inspecteur donne la solution)
« Il s'exprimait avec un méticulosité toute personnelle, sans la moindre hésitation. A un moment, Hazelmere s’arrêta d'écrire et le dévisagea.
 -  Je vais trop vite ?
 -  Ce n'est pas cela, Monsieur ! C'est votre façon de raconter... Passionnante ! »
Comme on aurait aimé pouvoir en dire de même !


978-2264029270