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17 février 2025

 La loi de la tartine beurrée

J.M. Erre

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Un livre pour rire. Quand j’ai envie de m’accorder un moment de lecture de pure détente, il n’est pas rare que je me tourne vers J.M. Erre. Il a déjà plusieurs livres sur ce blog. J’ai déjà lu la plupart de ses titres et celui-ci s’est montré à la hauteur de ce que j’en attendais : une bonne récréation. Ce qui n’empêche pas ici une fine (ou pas) analyse des phénomènes de couple.

« - Le couple est l’espace de la tension, murmure Anna. On garde ainsi la colère du citoyen au cœur de la cellule familiale.

- Tant qu’on crie sur son conjoint, chuchote JL, on ne se révolte pas contre le pouvoir.

- L’état ne survit que grâce à la névrose du couple.

- C’est ça, confirme l’intrus. Le pire ce sont les célibataires qui se gâchent la vie en cherchant désespérément à être en couple »

C’est un huis clos. Ca pourrait parfaitement s’interpréter sur une scène de théâtre (et ça fait partie des choses qui m’ont séduite, j’imaginais bien une mini troupe jouant cela comme on faisait du théâtre autrefois). Tout se passe dans l’appartement du couple Godart (avec un T), psychologue/analyste. C’est au réveil d’un lendemain de fiesta. Vous savez comme ces moments-là sont difficiles, celui-là va l’être particulièrement. Monsieur émerge le premier (au sens propre comme au figuré puisqu’il s’extrait péniblement de l’intérieur du divan), Madame apparaîtra plus tard, bien fatiguée elle aussi. Monsieur (JL pour les intimes, spécialiste ayant écrit un livre sur les emmerdements) a d’autant plus de mal à reprendre contact avec la réalité que la première chose qu’il voit en ouvrant les yeux est une tartine beurrée collée au plafond du salon et absolument pas décidée à redescendre. Mais quand elle le fera, de quel coté touchera-t-elle le sol ? (J’en vois chez eux qui font l’expérience, mais attention, il faudra nettoyer).

Débarqueront bientôt plusieurs visiteurs inattendus comme un plombier, des gros bras d’Emmaüs et un inspecteur de police ; débarqueront également l’un après l’autre, une quantité d’objets hétéroclites et surprenants que JL n’a pas souvenir d’avoir commandés mais qui, bel et bien payés et livrés, devront trouver à se caser dans l’appartement qui cesse rapidement de donner cette impression de "logement de magazine" qui plaisait à ses propriétaires. Nous mettrons 200 pages (gros caractères) à assister au désastre, à le comprendre, à craquer

"Qu'est-ce qu’il raconte, ce taré? J’en peux plus, je vais te le balancer par la fenêtre! Dégage, espèce de détraqué du bulbe ! Hurle JL qui, rappelons-le, n’exerce pas le dimanche"

et à en contempler la conclusion.

Les amateurs relèveront en complices séduits l’introduction de titres précédents de l’auteur dans le cours du récit. Les nouveaux lecteurs auront l’occasion de voir si cet humour ni lourd, ni gras qui est la marque de l’auteur est leur tasse de thé.


Merci aux Editions Buchet – Chastel qui m’ont envoyé ce livre.


978-2283040362