Dans les brumes de Capelans
d’Olivier Norek
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978-2266332132
Alors qu'on le voit partout, en librairie et sur les blogs littéraires, je n'avais encore jamais lu Olivier Norek, tout comme je n'ai encore jamais lu Franck Thilliez ou Maxime Chattam (on ne peut pas tout lire) et il en serait sans doute toujours ainsi si je ne l'avais pas trouvé sous la forme d'audiolivre à la médiathèque, mais médiathèque il y a, audiolivre il y eut et lacune je comblai.
Ca commençait plutôt mal, encore un serial killer, encore des filles violées et assassinées, encore un flic blessé qui se recycle etc. pour moi qui préfère les whodunit et les intrigues inattendues, clairement, si cela avait été un livre, si je n'avais pas été coincée longuement dans cette voiture avec cet audiolivre, je ne serais pas allée très loin dans ce bouquin. Mais les choses étant ce qu'elles étaient, j'ai avancé pas mal et d'abord, j'ai été agréablement surprise par le niveau d'écriture. Je m'attendais à bien plus pauvre et là, vraiment, ce n'est pas le cas. Pas mal non plus pour la psychologie des personnages, bien moins sommaire, voire invraisemblable que d'autres que j'ai pu avoir à lire, si bien que j'ai décidé d'aller au bout et de "laisser sa chance au produit", comme on dit. Et au final, je ne regrette pas parce que j'ai bien aimé ce bouquin. L'écriture, je l'ai dit, tient bien la route et les personnages acquièrent rapidement assez d’épaisseur et de relief pour s'arracher aux stéréotypes. Il parait qu'on "retrouve avec plaisir" le Capitaine Victor Coste rencontré auparavant dans des circonstances tragiques, ce qui n'a évidemment pas été le cas pour moi vu que c'était mon premier Norek, mais donc je vous l'annonce, si vous le cherchiez, il est là.
Je me suis aussi intéressée au décor, cette France lointaine au climat difficile, puisqu'une grande partie du récit se passe à Saint-Pierre (le Saint Pierre de Saint-Pierre et Miquelon, pas à la Réunion, ni au Vatican). Cette côte aride où, pendant les brumes de capelans, on ne voit plus sa main si on tend le bras (c'est pratique, pour chasser un tueur!). Et à ce propos, savez-vous ce que sont les brumes de capelans? Curieuse comme je suis, il a bien fallu que je me renseigne alors voilà ce que me dit Wikipedia : "une brume de printemps qui annoncerait l'arrivée de petits poissons (le capelan) sur le bord du rivage." Vous voilà renseignés, vous ne serez pas venus pour rien.
Au final, l’intrigue arrive quand même à surprendre et c’est vraiment bien raconté, alors oui, un autre Norek, plus tard, à l’occasion, pourquoi pas ?