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14 août 2020

Un homme presque parfait
de Richard Russo


****+
Presque 800 pages serrées.


" - Qu'est-ce qui rend les gens malheureux, selon vous? se demanda Robert Halsey à haute voix.
(...)
- Je ne sais pas, confessa Sully.
- Ou c'est leur faute, ou c'est la nôtre, dit Robert Halsey, restant aussi loin que possible de toute conclusion.
Ils regardèrent le match un instant.
- C'est ça le problème de devenir vieux, et malade, reprit-il alors que Sully croyait la conversation terminée. Il n'y a pas grand chose d'autre à faire que penser."  

*

"- Tu devrais prendre des vacances, suggéra Sully, je garderai un œil sur lui.
La suggestion lui valut un sourire.
- Tiens, ça c'est une drôle d'idée. Sully le garde-malade.
- Pourquoi?
- Oh, Sully, ne le prends pas mal. Je sais que tu es de bonne foi. Mais, au bout d'une minute, tu oublierais complètement et tu ne t'en souviendrais que deux semaines après l'enterrement."

*

"C'est plein de mômes paresseux. Les mômes de mes mômes. Y trouvent que c'est idiot de bosser. Y font tout ce qu'ils peuvent pour rien foutre. Des petits trafics à droite et à gauche. T'as pas de tête, qu'y me disent. Tu bosses comme un Nègre. Je sais pas qui vous êtes, je leur ai dit, mais moi je suis un Nègre. Un Nègre qui bosse."


*

"- Mon prof de philo prétend que la liberté, ça n'existe pas, intervint Sully.
- Il a dit ça avant de te connaître, ou après?"



Quatrième de couverture (pas très exacte d'ailleurs, ainsi, ce n'est pas contre son employeur que Sully est en procès)

"Au chômage depuis un accident de travail, en procès avec son ex-patron, divorcé et détesté par un enfant qu'il a toujours négligé, Sully est indiscutablement l'homme le plus malchanceux de North Bath ! Mais le retour de son fils Peter va tout changer. Après une vie passée à chercher les ennuis, à fuir les responsabilités et à dissimuler sa tendresse sous des abords revêches, Sully va enfin avoir l'occasion de se racheter et, qui sait, peut-être devenir enfin un homme presque parfait. Entourant son héros de personnages plus excentriques et attachants les uns que les autres, de Wirf, l'avocat alcoolique et unijambiste, à la vieille Miss Beryl, qui parle aux morts, de Rub Squeers, l'homme le plus idiot de la ville, à Jocko, le pharmacien décontracté, Richard Russo nous entraîne, avec beaucoup d'humour et de tendresse, dans une quête touchante du bonheur. « Cette grâce naturelle de conteur associée à la compassion pour ses personnages font de Richard Russo un romancier admirable. » John Irving"
978-2264028488

05 juillet 2020

Le déclin de l'empire Whiting 
de Richard Russo
*****
Prix Pulitzer 2002

Quatrième de couverture

"La petite ville d'Empire Falls dans l'État du Maine a connu des jours meilleurs. Jusqu'aux années 60, elle était le siège d'une importante industrie textile qui employait la quasi-totalité de ses habitants. Aujourd'hui, le seul vestige de cette prospérité est incarné par la veuve du clan Whiting, ombre pâle mais toujours manipulatrice d'une dynastie autrefois toute-puissante. Miles Roby, le gérant du grill, observe depuis son comptoir sa ville en faillite et ses habitants souvent désœuvrés. Il est le témoin attendri de ces vies avec leurs surprises et leurs drames. La sienne n'est guère plus brillante : sa future ex-femme lui confie ses tourments sentimentaux et sa fille traverse une adolescence perturbée. Le déclin de l'empire Whiting révèle le meilleur et le pire de nous-mêmes, nos cauchemars les plus effrayants, mais aussi nos espoirs les plus modestes. C'est une grande fresque peinte avec la grâce et l'humanité qui sont devenues, au fil de ses romans, la marque de fabrique de Richard Russo, qui a obtenu, pour ce livre, le prix Pulitzer 2002. "




978-2264036827

06 juin 2020

Quatre saisons à Mohawk 
de Richard Russo
****+





Présentation de l'éditeur:
«Retour à Mohawk, la ville de l'Etat de New York si familière aux lecteurs de Richard Russo. Un récit foisonnant, des situations drolatiques, une multitude de personnages attachants. Sur fond de l'histoire d'amour, magnifique et désespérée, d'un fils pour son père. Le roman le plus autobiographique du Prix Pulitzer, auteur du Déclin de l'empire Whiting. A se remémorer ses années d'adolescence, c'est tout un monde que raconte ici Ned Hall. Lui que les amis de son père ont toujours appelé "P'tit Sam", afin de le distinguer de l'autre Sam. Lui dont le "paternel" a justement échoué à devenir le plus ordinaire des hommes. A peine marié, n'est-il pas parti faire la guerre en Europe ? Et n'en est-il pas revenu tel un bateau à la dérive ? Le tout pour délaisser femme et enfant, pour errer de bar en bar pour jouer aux courses avec le peu d'argent gagné sur les chantiers à la belle saison ? Pas un mauvais gars, mais un écervelé, un irresponsable. Alcoolique à ses heures. Quoique si charmeur... Or, voyant sa femme, désespérée de sa désertion conjugale, plonger dans une grave dépression, le père a récupéré son fils. Et voilà P'tit Sam intégré dans une bande de copains peu fréquentables. Le voilà à apprendre à jouer, à voler, à tricher.(...)»


Si la qualité d'un livre se juge à l'ampleur des réflexions dans lesquelles il vous entraîne, celui-ci est génial. Il m'a vraiment énormément fait réfléchir sur les relations père-fils. Cette espèce de fascination des fils pour leurs pères qui ne se dément pas, si insuffisants que soient ces derniers. Je l'ai mieux réalisée grâce à ce livre. A mes yeux, Sam ne vaut pas grands chose. Il a détruit sa femme, et dévoyé son fils qui était parti pour être quelqu'un de bien et qui, finalement, ne sera qu'un petit peu mieux que lui.
Ce livre m'a montré aussi que face à ce duo, les mères ne pèsent rien. Petit Sam ne mettra pas longtemps à se désintéresser du sort de la sienne malgré sa bonne conscience à bon compte à ce sujet.

Mais Sam, vraiment, quel fléau! Il n'apportera pas davantage le bonheur à la deuxième femme qui l'aimera: Eilenn à qui il ne donnera rien. Par contre, avec une cruauté qui ne se démentira jamais, il détruira son fils Drew, depuis son enfance, ne lui permettant pas de devenir un homme, et cela au sens premier. Par ailleurs, il accablera toujours son meilleur ami métis infiniment dévoué, de remarques et même injures racistes...

Le récit est fait par Ned, le fils, sans aucun jugement moral sur rien. Récit factuel.

Drôle d'histoire donc, mais si bien vue! Si bien peinte! J'ai été scotchée sur presque 500 pages. J'ai bien fait de faire une autre tentative après «Un rôle qui me convient» qui m'avait laissée plus mitigée. Ce roman est d'une toute autre trempe.

Bientôt « Déclin de l'empire Whiting»


Citations:
"Il m'a trouvé sympa quand il a découvert, pas tout de suite, que non seulement je voulais bien faire son travail, mais qu'en plus je l'en remerciais. J'avais terriblement besoin de me sentir utile, et lui c'était plutôt l'inverse, mais il n'était pas du genre à me laisser souffrir s'il avait le remède."  p.73/74


"Censées traverser une crise temporaire, les tanneries -autrefois le nerf de la ville- se sont mises à fermer en masse après l'armistice, victimes de la concurrence étrangère, mais aussi de cupidités bien locales. Pendant que les ouvriers attendaient une reprise incertaine, les patrons qui n'avaient pas encore emporté leurs profits en Floride œuvraient diligemment pour interdire le comté à toute sorte d'autres entrepreneurs, garantissant la misère à Mohawk quand le reste du pays retrouvait la croissance."


"J'ai lu quelques bons livres cet été-là, ainsi qu'un grand nombre de mauvais, et le les ai tous aimés."

"Il y a des trucs durs, parfois, a dit mon père, comme s'il était utile de le confirmer. Mais ça ne veut rien dire. Il faut pas s'inquiéter."
Bien sûr, je comprenais.
"Si ça voulait dire quelque chose, ça serait pas pareil. Mais c'est comme ça, voilà."


"Relégué à quelques apparitions télévisées, le Viet Nam hésitait à prendre pied dans les réalités locales. Comme quoi Mohawk, ignorée par le boom économique des années 50, ne voyait aucun intérêt à subir la tragédie des 70."

"J'ai décidé que savoir mettre les voiles était une forme d'art largement sous-estimée quoique, en ce qui me concerne, probablement congénitale."


"J'aurais aussi bien pu tenir de ma mère qui ne s'était jamais échappée de rien, qui payait et payait sans cesse les intérêts, sans jamais rembourser le capital."


978-2264064127

10 mai 2020

  de Richard Russo
****


" William Henry Devereaux junior, quarante-neuf ans et des poussières, est professeur de Lettres et directeur par intérim du département des Langues Vivantes d'une petite université de Pennsylvanie. En avril, mois cruel pour le poète et pour les profs qui voient se réveiller leur légendaire paranoïa, il vit un week-end particulièrement éprouvant: on lui demande de faire une liste des collègues à virer pour raisons budgétaires, il a un rhume des foins galopant, une vessie récalcitrante, des collègues pénibles, une fille sur le point de divorcer et des élèves toujours aussi peu intéressés. Heureusement, Hank a depuis longtemps mis au point un système de défense contre le monde entier: une propension à n'en faire qu'à sa tête mâtinée d'humour à froid."


Depuis le temps qu'on me parlait de Richard Russo, je n'avais pas encore eu le temps de le lire. C'est chose faite, mais j'ai été un peu déçue. On m'en avait sans doute dit trop de bien, en tout cas pour ce volume. Ca m'a fait penser à du David Lodge survitaminé, en plus cynique, un poil moins vraisemblable aussi. Una carrière universiataire bien menée (mais on reste franc-tireur et on en est fier), quelques contencieux avec ses père et mère (mais qui ne sont tout de même pas m. et Mme Toutlemonde)... Bon. Ca se lit bien, ce n'est pas déplaisant du tout mais je n'ai pas une aussi haute opinion de narrateur qu'il n'en a lui-même et il était temps qu'on arrive au bout tellement ça ne va nulle part.

Des formules bien senties, des bons mots… Je retenterai sans doute Russo mais si on reste dans l'humour détaché, ça ne suffira pas.

PS: Le hasard a de ces caprices! Il a voulu que je lise à la suite 2-3 romans* dont un personnage important s'appelait Devereaux
Le collectionneur d'horloges extraordinaires  Laura Gallego Garcia
Dortoir interdit  (Serge Brussolo)
et 3 donc avec celui-ci. Un nom qui plait aux auteurs...