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26 août 2021

 L'homme-dé  

de Georges Cockcroft alias Luke Rhinehart

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  « L'homme-dé » est un roman écrit en 1971 par l'écrivain américain Georges Cockcroft. Pour des raisons commerciales, son éditeur et lui-même ont choisi de donner à l'auteur le nom du personnage principal comme pseudonyme et de présenter le récit comme « semi-autobiographique », ce qu'il n'était guère mais qui a beaucoup augmenté son impact sur l'esprit de ses lecteurs, surtout dans les années 70, grandes chercheuses de modes de vie alternatifs.

 Donc, Luke Rhinehart, psychiatre bien installé bien que peu convaincu par son métier (Georges Cockcroft quant à lui était professeur d'anglais), s'ennuie dans sa vie familiale et professionnelle trop confortable. Il sent qu'il perd son appétit de vivre. Faute de préférence, pour pimenter sa vie et aussi pour se donner un prétexte pour céder à ses pulsions, il décide un jour de tirer aux dés ce qu'il va faire. Cantonnés au début à des choix secondaires, ces choix de hasard vont se systématiser et englober bientôt également les décisions les plus importantes. Cette expérimentation ludique prenant de l'ampleur, Rhinehart devient bientôt un personnage ingérable et totalement imprévisible, y compris pour lui-même. Il fait également des émules et les dés deviennent un choix de vie malgré les dangers qu'il représentent pour la personne et/ou son entourage.

 Comme on le voit, l'idée en soi est très originale et a beaucoup séduit à l'époque. Elle était vraiment dans l'air du temps et poussait certains raisonnements audacieux à leurs limites en en montrant une sorte d'expérimentation virtuelle. Cela n'est plus aussi fascinant aujourd'hui. De même l'époque de la révolution sexuelle, nous vaut de très, très, trop, nombreuses scènes de sexe qui ne sont plus transgressives pour le lecteur actuel qui se lasse bientôt de les suivre en détail (du moins, c'est l'effet que cela m'a fait), mais c'était l'époque où Portnoy avait son complexe...

Mon bilan personnel est que j'ai lu les pages de ce roman parfois avec intérêt mais sans jamais me passionner vraiment, contrairement à ce à quoi je m'attendais. Il m'a semblé que le récit, malgré toutes les possibilités ouvertes en permanence, manquait un peu de nerf. Et vers la fin, j'avais carrément hâte que cela se termine. Attention ! Ce n'est pas un mauvais livre et je lui mets 4 étoiles. Il y a beaucoup d'idées originales et intéressantes. C'est un coup de la malédiction habituelle des « livres-cultes ». Il faut les considérer dans leur contexte.


Extrait:

"Comme tout Américain digne de ce nom, j'ai une envie irrépressible de tuer. Pendant presque toute ma vie adulte, j'ai trimballé avec moi, comme une sorte de ballon de baudruche instantanément gonflable, une agressivité sans objet, un registre imaginaire de meurtres, de guerres, de pestes, auquel je faisais référence quand la vie devenait difficile (...)"


Éditeur ‏ : ‎ HarperCollins Publishers Ltd; 50th Anniversary edition (1 novembre 1999)
Broché ‏ : ‎ 560 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 0006513905