Lulu femme nue
Second livre
d' Etienne Davodeau
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Bande dessinée
Diptyque
Le ver est toujours dans le fruit
D'abord, un coup de chapeau au dessin, toujours excellent, aquarelles en complémentaires ocre et bleu, traits de plume fins et précis.
Ce sont les amis et la fille de Lulu qui, depuis le début, racontent son histoire et c'est par leur yeux et leurs témoignages que nous la découvrons. Ils nous l'ont racontée. Ce second livre (à ne pas lire si vous ne connaissez pas encore le premier) suit Lulu qui, ne s'étant pas encore sentie capable de rentrer, a décidé de prolonger un peu son escapade. Car c'est bien d'une escapade qu'il s'agit. Elle sait -et dit- depuis le début, qu'elle va revenir, mais elle a besoin de souffler avant. Mourant de faim, Lulu fait le pire choix possible et attaque une vieille dame à un guichet de banque automatique ! Bien sûr, elle ne peut mener à terme cet acte insensé mais elle entame ainsi la deuxième escale de son périple.
Lulu va faire de nouvelles rencontres et, bien consciente du fait qu'elle ne peut laisser indéfiniment ses enfants à eux mêmes, tente de se préparer au retour. Son mari qui ne dessoûle pas a néanmoins trouvé sa trace dans son escale du premier livre mais n’en a guère tiré de bénéfice. Il n'envisage pas une minute de se débrouiller (même temporairement) sans elle, non parce qu'il l'aime, mais parce qu'il en est matériellement incapable.
Je n'ai pas aimé la fin qu'Etienne Davodeau donne à cette histoire et j'en ai été déçue. Je vais m'en expliquer dans les lignes suivantes, mais comme il me faut pour cela dévoiler la chute, je prie ceux qui ne veulent pas la connaître avant de la lire eux-mêmes, de ne pas me lire plus avant.
Voilà, attention spoiler :
Après cette seconde étape, Lulu rentre chez elle et retrouve son épave égocentrique et alcoolisée de mari et, aidée de ses amis, parvient à se convaincre que maintenant, elle peut reprendre cette vie avec lui et qu'il fera (peut-être) un effort tandis qu'elle (soulagée par cette évasion) pourra s'en accommoder. C'est comme si après avoir tout bien nettoyé autour de la tumeur mais sans l'enlever, votre chirurgien vous racontait que maintenant vous allez très bien pouvoir vivre avec elle. Le lecteur -la lectrice en tout cas- n'y croit pas une minute et se demande bien ce qu'on est en train de lui annoncer-là ! Il est clair au contraire qu'un des deux devait être sacrifié et ce sera Lulu. Comme d'hab'.
PS : On a tiré un film de cette BD... Je n'ai encore jamais vu de film réussi tiré d'une BD mais cela n’empêche pas d'espérer, n'est-ce pas ?
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