Aberzen
de Marc N'Guessan
****+
Je me plains si souvent du manque d'imagination et d'originalité des scenarii des quelques BD que je lis que j'accroche tout de suite les 4½ étoiles sur celle-ci, malgré ses quelques défauts dont je parlerai plus loin.
Ce qu'il faut savoir avant même d'entamer cette lecture, c'est qu'il ne s'agit pas d'une série qui se prolongerait sur 4 albums, mais bien d'une seule histoire dont le récit a nécessité 4 albums. La différence, vous l'aurez compris, c'est qu'on ne peut pas lire ces albums dans le désordre ni même juger "Aberzen" avant d'avoir tourné la dernière page du dernier opus. C'est tout particulièrement vrai ici car les 3 premiers albums nous font découvrir une histoire extraordinaire avec les yeux étonnés des personnages qui tentent de comprendre un peu ce qui se passe dans ce monde plus qu'étrange où ils ont été projetés. Nous faisons leurs erreurs, nous tentons comme eux de nous repérer dans cette avalanche d'évènements étonnants (très). Alors que le quatrième album met à jour l'explication qui nous permettra de remettre en ordre et comprendre tout ce qui s'est passé avant.
La meilleure solution étant de trouver l'édition groupée des 4 albums en un seul (notre couverture et il y a une autre édition avec une couverture un peu différente) Mais là encore, méfiez-vous! (notre vie de bdphiles est aussi aventureuse que celles de nos héros) il y a semble-t-il une étonnante édition regroupant les 3 premiers albums seulement (une sorte de couteau sans lame, quoi). Il sera sans doute prudent de vérifier que vous avez les 4 titres:
1) Commencer par mourir
2) Plusieurs noms pour le bleu
3) Au-delà des mers sèches
4) Un temps par dessus l'autre
Ce qu'il faut savoir ensuite, c'est que cette bande dessinée ne se prête pas à une lecture distraite, Si vous avez l'habitude de lire vos BD d'un œil et très vite, il vous faudra changer vos manières ou pleurer que celle-ci est incompréhensible.
C'est d'ailleurs là le léger défaut de l'ouvrage: les personnages étant des êtres bizarres proches d'animaux ou de machines (plusieurs ressemblant beaucoup à des ours bruns humanoïdes). Il est difficile de les distinguer les uns des autres. (car reconnaître une tête d'ours d'une autre...) L'auteur a fait ce qu'il pouvait mais cela demande tout de même une attention soutenue du lecteur. Pensez à noter les pièces de vêtements et autres repères qui pourront vous éviter un malentendu. Car si vous ajoutez les erreurs de lecture à une histoire déjà bien complexe, vous irez dans le mur. C'est le risque ici.
De même, il vous faudra lire l'intégralité des bulles, faute de quoi là encore, vous rateriez l'histoire et perdriez rapidement le fil.
Voilà le seul défaut de cette BD: la lisibilité. C'est vrai que Marc N'Guessan aurait pu (et dû) différencier davantage ses personnages (ours, gorbin etc.) Il n'en reste pas moins que nous avons là une très intéressante et très belle (d'un point de vue esthétique) bande dessinée, qui nous console des Nièmes histoires de vampires ou de "nouvelles-existences-dans-un-monde-détruit" qui semblent être les seules qui viennent inspirer la plupart des auteurs actuels. Ici l'imagination est vraiment très riche, aussi bien pour l'histoire elle-même que pour les décors, les personnages et la foule des créatures, petites et grosses, inventées avec beaucoup d'originalité tant pour les rôles principaux que pour la figuration d'arrière-plan.
Pour toutes ces raisons, je vous la recommande sans réserve. Elle mérite même l'achat si vous ne la trouvez pas en bibli, mettez-là sur votre liste de cadeaux de bédéphile, et n'oubliez pas: les quatre, sinon rien!
978-2845651524
Je suis très tentée, mais mes recherches donnent : rien en bibli.Je peux attendre (je n'achète en général plus de BD)=
RépondreSupprimerC'est une vieille BD en fait. C'est plutôt chez les soldeurs qu'on peut les trouver. Peut-être pour pas cher, je n'ai pas vérifié. Je trouve que les biblis ont maintenant un système de pilon accéléré qui fait qu'on a du mal à y trouver les titres un peu anciens. Toujours l'obsolescence programmée, elle est partout et peu la combattent.
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