Le Cercle celtique
de Björn Larsson
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C'est à la fois un roman policier, un roman d'aventure, un roman d'amour et d'amitié et un roman maritime ; avec, pour relever le tout, un petit fond d'étude ethnologique et historique qui regarde du côté des Celtes, comme le titre vous avait peut-être permis de le deviner, fins limiers que vous êtes.
L'auteur, mais ce n'est pas lui vraiment, conte à la première personne le récit d'un Suédois qui vit sur un bateau baptisé « Rustica » et qui sillonne les mers d'Europe du Nord. Quand on saura que Björn Larsson est un Suédois qui vivait sur un bateau baptisé « Rustica » et qui sillonnait les mers d'Europe du Nord, on supposera que la matière de toute la partie maritime lui vint soit de ses propres aventures, soit de celles qu'il avait entendu conter dans les différents ports fréquentés. D'une part, cela nous vaut des récits marins au moins bien documentés, vivants et exacts, et de l'autre, cela établit une relation de réalité et d'empathie autant avec l'auteur qu'avec le personnage.
Ils ont, on ne peut pas en douter, bien des choses en commun. N'empêche que ce sont deux êtres distincts et que les aventures meurtrières, Larsson ne les a pas vécues et tant mieux pour lui. Pour ce qui est de la réalité de la trame celtique? il doit y en avoir une part aussi, mais jusqu'où va-t-elle ? Pour moi, c'est très difficile à déterminer. Pourtant, elle a de l'épaisseur, cette trame et on y croit, au moins assez pour suivre notre skipper sur ces eaux troubles et remonter avec lui ces pistes de druides et de cultes secrets.
De meurtres en tempêtes, de dangers humains en risques de la mer, d'amour ou d'amitiés trouvés à ceux que l'on perd, d'énigmes en recherches, de trouvailles en exploits marins, ce bateau-là nous emmène où il veut. Et c'est avec plaisir que nous nous livrons à son voyage, goûtant les terres inconnues, les personnages étonnants et les sympathiques scrupules moraux du narrateur.
Notre skipper, Ulf Berntson, s'adresse donc à nous pour nous raconter ce qu'il a vécu. C'est un récit linéaire, émaillé de commentaires du genre « Je ne savais pas encore à quel point j'avais raison (ou tort)? ». Cette façon de raconter, d'une part oriente pas mal notre compréhension de la narration et d'autre part, est vivante, avec un aspect naturel. Je l'ai bien appréciée.
Pour ce qui est du récit, je dois avouer que j'ai été tout de même un peu gênée par la profusion de termes marins dont je ne saisissais pas le sens. J'ai dû me résoudre à passer outre plusieurs passages de manœuvres qui m'ont échappé totalement. Cela nuit sans doute à la bonne compréhension des scènes de lutte contre les éléments déchaînés, mais cela n'empêche pas, par contre, de suivre tout à fait clairement tout ce qui n'y a pas trait. A côté de cela, je dois avouer également, que j'ai été parfois saisie par la beauté de certaines images, aussi belles que les paysages sauvages ou les étendues marines évoqués : «L'horizon paraissait infini, comme si on voyait au-delà de ce que l'on regardait.»
Pour ma part, je conseillerais volontiers à un futur lecteur de se munir d'une carte qui représenterait une portion de notre monde allant du Danemark à L'Ecosse et d'y noter la progression du voilier. C'est ce que je n'avais pas fait et je l'ai regretté. Il me semble que j'aurais beaucoup aimé suivre ainsi son périple et que cela m'aurait permis me croire encore davantage dans son histoire. Lire cette aventure en la suivant sur une carte, cela doit être un vrai régal !
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