Pourquoi j'ai mangé mon père
de Roy Lewis
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Fantaisie préhistorique
C'est d'un ton léger, assez «british» ma foi, en phrases soignées au vocabulaire précis, et même parfois précieux que l'auteur, par la voix de son personnage principal, nous narre cette curieuse histoire. Plus qu'une histoire d'ailleurs, il s'agit d'une vraie saga familiale. Rien là, me direz-vous d'absolument original. Certes. Cependant, cela le devient un peu plus si l'on considère que le dit personnage principal, qui vit en Afrique, est membre d'une tribu de pithécanthropes.
Edouard, mâle dominant de la tribu, vient de découvrir le feu et ses avantages lui apparaissent chaque jour un peu mieux. Cependant, son esprit inventif et fort soucieux de faire progresser la race (bientôt humaine) ne saurait s'arrêter en si bon chemin. Il découvre chez chacun de ses fils des qualités qui, chacune, font progresser l'humanité dans une branche. (Chez ses filles, non. On ne sait pas pourquoi.) L'un invente le dessin, l'autre est un scientifique, un autre encore ne va pas tarder à inventer l'élevage etc. La spécialité d'Ernest, le narrateur, est plus difficile à cerner, si bien qu'il semble longtemps qu'il ne soit bon à rien... mais cela n'est hélas pas le cas, comme je vous laisse le découvrir.
Comme je le disais, le comique de situation tient surtout au décalage permanent entre le ton tellement distingué et les rudes réalités du monde préhistorique. Raconter le petit doigt sûrement levé comment les fauves ont encore emporté quelques petits frères et sœurs alors qu'on passait la nuit dans un arbre, n'est pas un exercice si courant. Les différences flagrantes de goût (le pithécanthrope étant très porté sur les femmes à derrière éléphantesque) amusent. Les références sans cesse anachroniques à diverses choses comme la philosophie ou les interrupteurs, le souci paternel de savoir où ils se situent exactement dans l'évolution et mille autres trouvailles du même style sont un régal pour le lecteur qui se laisse malgré tout encore surprendre jusqu'à la fin.
Du point de vue strictement technique, pas d'erreur bien sûr et les plus jeunes pourront lire cet ouvrage avec bénéfice au moment où leurs cours aborderont ce sujet, puisqu'en les amusant, il leur remettra en mémoire les étapes historiques du « progrès ».
Didactique ou purement distractive, une lecture agréable et très amusante.
978-2266224109
Lu et relu bien sûr. De l'auteur j'ai aussi lu, tout aussi bon, La véritable histoire du dernier roi socialiste...
RépondreSupprimerTiens, je ne connais pas le titre cité par Keisha, "Le dernier roi socialiste", alors que je possède (dans une autre édition) "Pourquoi j'ai mangé...".
SupprimerA l'occasion, pourquoi pas!
(s) ta d loi du ciné, "squatter" chez dasola
Ah, je ne l'ai pas lu, celui-là. Je vais chercher ;-)
RépondreSupprimerUn livre que j'ai lu, fait lire et offert et donc acheté plusieurs fois
RépondreSupprimerOui. C'est une valeur sûre.
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