Je voulais vous conseiller ce podcast de cette ancienne émission Master Class de France Culture qui est une interview absolument passionnante de Paul Auster. Ça dure presque une heure, alors organisez vous en conséquence 😉 Moi je l'ai écoutée en faisant les vitres . Je dis ça, je dis rien...
GARANTI SANS SPOILER Petite liste de ce que j'ai lu... "J'ai lu quelques bons livres cet été-là, ainsi qu'un grand nombre de mauvais, et le les ai tous aimés." (Quatre saisons à Mohawk de Richard Russo)
07 mai 2024
04 mai 2024
À pied d’œuvre
de Franck Courtès
***+
Quatrième de couverture:
""Entre mon métier d'écrivain et celui de manœuvre, je ne suis socialement plus rien de précis. Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité : il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit." Voici l'histoire vraie d'un photographe à succès qui abandonne tout pour se consacrer à l'écriture, et découvre la pauvreté. Récit radical où se mêlent lucidité et autodérision, À pied d'œuvre est le livre d'un homme prêt à payer sa liberté au prix fort."
Petit livre sympathique, ni un roman, ni un essai, ni un reportage, un de ces ouvrages où l'auteur se raconte, comme il s'en fait tellement en France en ce moment. "Parlez-moi de moi, y a que ça qui m'intéresse" comme disait Guy Béart. Les choses n'ont pas changé et je sais qu'il est inutile de lui en parler, cela a déjà été fait, mais cela glisse sur le plumage du bel oiseau sans qu'il y prête la moindre attention:
"- Tu n'as qu'à inventer des personnages. Tu n'as pas d'imagination? Qu'est-ce que vous aimez parler de vous, vous autres, les Français...
- On raconte des choses sur l'humain en général, à travers son propre...
- Vous racontez votre nombril, point!"
Donc, dans ces limites-là, et comme ce n'est pas très long, ce n'est pas désagréable à lire. Franck Courtes a été photographe à succès, photographe des stars pendant vingt ans, il ne va pas se priver de le rappeler, et puis d'un coup, s'est dégoûté de la photo, n'a plus eu envie et bientôt même plus voulu en faire, alors qu'il était dans le même temps de plus en plus habité par un puissant besoin d'écrire. Ses ouvrages ne sont pas trop mal reçus par les maisons d'édition où l'on pense bien que sa précédente carrière lui a créé quelques contacts, mais de là à en vivre, il y a un monde. Franck se met donc à écrire à temps plein et dans la satisfaction. Le voilà maintenant divorcé et séparé de ses enfants partis avec leur mère aux USA, il se sent libre de mener la vie qu'il désire. Toutes ses économies finissent par disparaître et le voilà réduit aux préoccupations les plus élémentaires de la survie : alimentation, logement, habillement, chauffage. Après quelques essais divers, il se spécialise dans les petits boulots de bricolage en passant par une de ces plateformes de travail au noir qui ont dynamité le droit du travail... et c'est sur ces multiples micro-chantiers qu'il nous entraîne à sa suite.
Donc, c'est vivant et facile à lire, plein d'anecdotes qui se renouvellent constamment, on saute d'un "chantier" à l'autre. On croise les "collègues" , les "employeurs". C'est un monde qu'on connaît tous au moins un peu. On le voit autour de nous. Il accroche une tringle à rideaux chez les vieux d'à côté, change un robinet chez le voisin, ou même chez nous... On rentre chez les gens sur ses talons, et ça, ça intéresse toujours, n'est-ce pas ? Toutes ces rencontres, ces portraits exprès, ces situations... C'est vivant, ça se lit très bien. Il commence par éprouver une satisfaction liée à la réussite dans ces tâches simples "L'homme à tout faire que je suis devenu jouit d'un sentiment d'utilité que je n'ai jamais éprouvé dans ma carrière de photographe", mais doit aussi affronter les blessures et l'usure dues à un dépassement trop fréquent de ses capacités physiques. Au delà de son exploitation par ses employeurs, il aurait été intéressant de voir quelle est exactement la part de surpression qu'il se mettait lui-même.
Faut pas croire, c'est un travail de stratégie, l’employeur (qu'il soit aisé ou pas du tout) essaie de payer le moins cher possible, c'est la règle du jeu. L'employé, essaie de gagner le plus possible. Il jouera sur le besoin plus ou moins pressant que l’employeur a de son intervention, mais il devra se méfier de la concurrence! Ce sont des enchères au plus bas prix. Demander trop, c'est être éliminé de fait. Il y a un enjeu, un gain, une concurrence, des adversaires, une tactique à élaborer.
La désintégration moderne du travail de l'employé de base est décrite, mais pas vraiment sérieusement étudiée. C'est sa figure actuelle, mais elle a toujours existé (il me semble que ce n'est pas dit). Quant à "raconter des choses sur l'humain en général", c'est vrai, mais ça ne dépasse pas le stade d'un petit reportage. Il y a des remarques qui sont justes mais l'auteur en tire parfois des conclusions non étayées et qui m'ont semblé incertaines. Par exemple, il remarque que l'on n’utilise que les prénoms (à mon avis, par souci d’anonymat car on flirte tout de même en permanence avec l'illégalité), mais lui en conclut immédiatement mais avec conviction que c'est pour déshumaniser l'employé. "L'emploi exclusif des prénoms pousse à l'indifférence, à l'exclusion du facteur humain, alors qu'il suggère le contraire". Ah bon? Je ne pense pas que l'emploi du patronyme aurait rendu le contact plus humain. Autrefois au contraire, on appelait les gens par leur nom seul pour bien les tenir à l’écart. Donc, il ne me semble pas que cette remarque soit fondée. Il aurait été intéressant (mais plus rébarbatif) d'explorer cette frontière avec la légalité. Pourquoi l'état laisse-t-il faire? Parce qu'il n'y a pas possibilité de structure légale qui se chargerait de ce travail à un prix abordable ? Le modèle légal imposé ne serait donc pas adapté à la réalité du terrain ? Admettre cela, c'est mettre le doigt dans un engrenage qui pourrait déstabiliser beaucoup de choses.
Il déclare également comme une évidence: "Les aliments les moins transformés, les plus goûteux, les plus sains, mes préférés, sont les plus chers. Ceux destinés aux pauvres sont enrichi d’additifs chimiques, de sucre, de sel, d'arômes, de colorants, d'une ribambelle de cochonneries"
mais c'est faux. Là encore, il y a une réflexion à avoir et un choix judicieux à faire.
Il ne faut pas tenir des choses pour évidentes sans les avoir examinées de près. Nul n'est à l'abri d'une idée fausse. On nous bourre tellement le crâne...
On a quand même au final l'impression qu'il aurait pu trouver des moyens moins pénibles de s'assurer un revenu minimum et de préserver sa liberté. Là encore, peut-être pas assez réfléchi. Il a peut-être endommagé sérieusement son capital santé, pas sûre que ça ait été un choix très judicieux... Les grands mots sur la liberté, c'est beau, mais face à une incapacité définitive ou à une arthrose chronique, bof, bof...
Et au final dans tout ça, on parle drôlement peu de littérature et/ou de création littéraire. Etrange quand on pense qu'il a tout sacrifié pour ça: la Littérature. Okay, elle est où? Il dit qu'il écrit tous les matins et en tire toujours autant de plaisir. Point. On ne saura rien de plus. Aucune réflexion sur la création littéraire, ses problèmes, ses victoires, on ne saura pas même ce qu'il écrit. Etait-ce l'ouvrage que bous sommes en train de lire? Dans ce cas, n'est-ce pas une sorte de serpent qui se mord la queue?...
978-2073024916
01 mai 2024
29 avril 2024
Baumgartner
de Paul Auster
*****
C'était une Lecture Commune, Je lis, je blogue a participé
J'aurais bien aimé rédiger ce billet sans employer l'expression "roman crépusculaire" car je pense qu'on va la retrouver dans beaucoup de recensions, mais c'est impossible car vraiment, ce livre ne parle que de cela: le crépuscule de vies, celle du personnage principal Seymour Baumgartner et celle de son auteur. Comment un homme et un écrivain comme Paul Auster aborde-t-il cette période délicate? Comment nous, lecteurs, l'abordons-nous?
Mais Auster n'est pas de ces auteurs qui, faisant l'économie d'une histoire, nous livrent directement leur vécu et leurs états d'âmes (et je le remercie pour cela) et nous voilà partis sur l'épaule de Sy, professeur de philosophie à la retraite, ne s’étant jamais remis de la perte de son épouse et unique amour, dix ans plus tôt.
La journée commençant mal, Sy se blesse deux fois dès le matin. La seconde blessure, (chute dans l'escalier) est assez sérieuse pour le clouer sur le divan, mais aussi pour faire connaissance et même nouer quelques liens avec le releveur de compteur, homme jeune, gentil et maladroit. Sans être excessivement socialement dépendant, Sy a quand même besoin d'un peu de contacts humains, et ils ne sont pas si fréquents pour lui qui vit seul et passe ses journées à terminer son essai "Mystères de la roue" porteur d'une nouvelle vision philosophique du monde (identification homme-voiture en multipliant les parallèles). "Baumgartner parvenant par quelque tour de passe-passe à réunir la lutte pour devenir une personne moralement saine et l'effort fourni pour devenir un bon conducteur. "Panne à Motor city" traite du corps humain dans divers états de crise (maladies, fractures, épidémies) ainsi que des difficultés mécaniques que rencontre toute voiture à un moment ou un autre" .
Le lecteur pourra garder dans un coin de sa mémoire cet ouvrage, sérieux? il y a consacré tous ces derniers mois; pas sérieux? il le présente à son éditeur comme "un florilège de foutaises".
Mais surtout, le vieux philosophe, part de plus en plus longuement dans son passé, se remémorant son amour-passion de toujours pour Anna, repensant à sa vie avec elle, puis sans. Nous entrons ainsi dans son esprit et pouvons suivre les pensées d'un intellectuel de son âge, et cela m'a énormément intéressée.
On a reproché à Auster d'avoir recyclé dans ce roman un article qu'il avait publié dans Libération au sujet de son voyage sur les traces de sa famille maternelle en Ukraine, mais je ne vois pas pourquoi il n'aurait pas pu le faire. Ce n'est pas comme s'il plagiait quelqu'un d'autre, c'est son œuvre, il l'utilise comme il veut. De plus, sachant les difficultés graves qu'il traverse actuellement, il s'est peut-être trouvé dans l'impossibilité de refaire ce récit et qu'est-ce que cela aurait apporté de plus?
Finalement cependant, de la nouveauté entre dans sa vie (je ne veux pas préciser davantage) et il semble possible que l’existence recommence à l’intéresser. A-t-il tort d’espérer ?
Alors, en conclusion, Sy Baumgartner est-il Paul Auster? Oui, bien sûr, et non, c'est évident.
Mais vous, lecteurs, souvenez-vous quand vous lisez : "une personne peut être transformée par les évènements imaginaires narrés dans une œuvre de fiction"
PS : Ecouté la chronique (assez moyenne) du Masque et la Plume où seul Arnaud Viviant semblait avoir compris le livre, sans parler de XXX qui critique vertement un roman qu'elle n'a visiblement lu qu'en diagonale, ignorant pourquoi Baumgartner recherche tout à coup sa famille de patronyme Auster (alors que c'est expliqué), et mettant toute l'histoire de deuil en doute parce qu’il mène ou essaie de mener d'autres romances depuis. alors que cela aussi est évoqué… Pfff...
24 avril 2024
Rwama, Mon enfance en Algérie (1975-1992)
de Salim Zerrouki
***+
Après Riad Sattouf et son enfance au Moyen-Orient lu il y a peu, me voici avec Salim Zerrouki et son enfance en Afrique du Nord, et plus précisément car lui ne se déplacera pas, en Algérie. Mais j'avais tort de comparer les deux albums car ils n'ont en fait pas grand chose en commun (à part que je les ai lus l’un après l’autre). Salim Zeerouki s’est davantage orienté vers le contexte historique et a choisi de faire de l'immeuble dans lequel il a passé son enfance le personnage principal de l'album plutôt que du petit garçon qu’il a été. Rwama, c’est le nom de ce beau bâtiment. Boumédiène avait fait construire une Cité pour les Jeux méditerranéens qui se sont déroulés à Alger en 1975. Dans cette cité-vitrine, on avait mis le summum du confort moderne algérien de l'époque, l'immeuble baptisé Rwama accueillait les familles du personnel de l'Institut National du Sport. C'est là que débarqua Selim âgé de 6 mois.
(pour lire les phylactères, cliquer sur l'image)
Il y a grandi dans un confort très enviable mais au bout de quelques années, le pouvoir algérien étant en déliquescence, l'entretien de l’immeuble se réduisit jusqu'à disparaître tandis que s'implantait tout près une cité d'appartements pour familles plus que nombreuses et nécessiteuses qui envièrent tout de suite le luxe (relatif) qui s'étalait sous leurs yeux. De l'envie à la haine, de la haine à l'attaque, les choses vont vite...
S. Zerrouki a également choisi d'axer principalement son récit sur l'aspect historique. Ce qu'il nous raconte ici, c'est surtout l'Histoire de l'Algérie depuis le début des années 70 jusqu’à la fin du 20ème siècle. Il apparaît rapidement que c'est un portrait à charge. Il montre comment la dictature a entraîné la corruption puis, un peu plus tard, la montée des Islamistes intégristes du FIS. Il parle de la ruine, de la perte progressive, d'abord des biens matériels avec les pénuries de plus en plus graves, de la sécurité avec les émeutes puis de la liberté individuelle avec la montée de l'intégrisme qui imprègne de plus en plus profondément la population.
Ce tome 1 s'achève quand Selim va entrer au lycée. Il a grandi en nourrissant un sentiment d'injustice de plus en plus puissant, au sein d'une famille qui est progressivement devenue intégriste... L'adulte qu'il est devenu raconte en soulignant gâchis et absurdités, et porte un regard sévère (et peut-être justifié) sur son pays, l'Algérie. Un album à conseiller à ceux qui s'intéressent à l'Histoire moderne de ce pays et à son évolution.
Il y aura une suite.
978-2205204551
19 avril 2024
Midnight Examiner
de William Kotzwinkle
****+
C'est pour rire !
Ne prenez surtout rien au sérieux dans ce polar surréaliste mettant aux prises la bande de journalistes déjantés d'un groupe de tabloïds sans vergogne et la pègre locale. Non pour des questions de morale, de justice ou de vérité, qu'allez-vous imaginer là ! Mais disons, suite à un conflit d’intérêt qui pouvait d'ailleurs être réglé à l'amiable.
Nous suivons le sympathique mais peu brillant rédacteur en chef du groupe qui édite des revues sur les thèmes les plus divers : sexe, mode, armes à feu, religion, paranormal et tout autre sujet aussi prometteur... en des articles tous plus improbables les uns que les autres, ne se souciant ni de vraisemblance ni de déontologie, le but étant surtout de véhiculer des publicités qui ne font pas que frôler l’escroquerie. Nous verrons d'ailleurs que même quand la réalité pourrait dépasser la fiction, ils la méprisent pour lui préférer une version correspondant à leur créneau éditorial. Par exemple:
« Deux clochards firent leur apparition dans le parc. Ils se battaient à coup de fourchette, comme des escrimeurs, avec feintes et moulinets. L'un d'eux finit par s'écrouler sur la gazon et l'autre reprit son chemin en trottinant, brandissant sa fourchette en signe de victoire, les dents pointées vers le ciel, les pointes étincelantes. Hip sortit son calepin : "Il Descend De Son Ovni Et Blesse Un Passant Avec Une Épée De Lumière". Il prit note, referma soigneusement son calepin et le rempocha. "On rentre?" »
Vous vous doutez bien que les gens susceptibles de travailler là-dedans (en évitant au mieux les fléchettes que le propriétaire, fan inconditionnel de la sarbacane, tire à longueur de journée sur tout ce qui passe à sa portée) ne peuvent qu'être un peu hors normes, ce livre vous le confirmera.
La narration ira parfois si loin dans l'approximation et la prise de risque que le seul recours de l'auteur sera de faire appel à la magie noire pour tirer ses personnages de la situation inextricable où il les aura mis. Mais ça tombe bien, ils ont aussi cela en réserve dans leurs publications.
On s'amuse bien en lisant ce titre d'un William Kotzwinkle toujours aussi habile, efficace, et atteignant une sorte de perfection dans ce qu'il produit que cela soit sérieux ou comique. Amateurs de plaisanterie, dénichez-vous vite ce titre !
978-2869304963
12 avril 2024
L'Arabe du futur Tomes 1 à 3
de Riad Sattouf
*****
Cela fait longtemps que j'entends parler de "L'Arabe du futur" qui a connu un franc succès et a été pas mal commenté sur les blogs littéraires mais je n'y avais encore jamais fichu le nez et franchement, je ne m'attendais pas à ça. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus consensuel et bien moins réaliste. Emprunté à la bibli sans vraie curiosité, ce roman graphique m'a saisie et même... (scène du chiot, de l’âne etc.) traumatisée.
Il mérite que je le lise dans son intégralité. Je vais donc commenter aujourd'hui les trois premiers volumes et bientôt, les trois derniers. Les meilleurs en math l'auront compris, cette autobiographie dessinée comprend six tomes.
Ce récit est présenté comme véridique (et en a toutes les apparences) C'est Riad qui raconte.
Tome 1 (1978- 1984) : Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984) "elle raconte l'enfance et l'adolescence de l'auteur, fils aîné d'une mère française et d'un père syrien. L'histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d'Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel."
Le père de Riad a obtenu un doctorat à la Sorbonne (on passe les 6 tomes à se demander comment) et il pourrait obtenir un poste en France, mais il n'en cherche pas. Il fait ses demandes en Afrique du Nord et c'est en Libye qu'il obtient un poste 'assez minable) et entraîne femme (une Bretonne) et enfant. Riad, tout petit est encore fils unique. On fait connaissance de ces trois personnages : le père qui ne dit pas clairement quel est son but, ni ce qu'il ressent, mais prend toutes les décisions impliquant la famille sans même informer sa femme qui se laisse faire sans protester bien qu'elle ne soit clairement pas heureuse de sa nouvelle vie. Elle penche plus vers la dépression que vers la révolte et fait surtout preuve d'une incroyable bonne volonté. Le père qui rêvait sûrement d'un retour au pays prestigieux doit déchanter, même au sein de sa famille, il n'est guère estimé, mais il est dans le déni et n'admet aucune déception. On voit en arrière plan la vie qu'ils mènent dans ce village perdu de Libye où Riad n'est pas accepté par les enfants de sa famille,
Tome 2 (1984-1985) : Le père a entraîné sa famille en Syrie, dans un village arrièré. Riad a 6 ans et ne va pas à l'école car il ne parle pas arabe. Il reste enfermé dans sa maison (réduite au strict minimum) avec sa mère qui n'a pas non plus beaucoup de vie sociale ne parlant pas la langue et personne là-bas ne parlant ni français ni anglais. La père part toute la journée enseigner en ville. Le poste qu'il a obtenu n'a aucun prestige et il est en-dessous de collègues bien moins diplômés. Mais il ne reconnaît aucun problème. Son aveuglement pour la situation trouvée en Syrie comme en Libye, ne fait qu'augmenter. Il s’enfonce dans le déni et les tentatives de se faire reconnaître ou même admettre par les Arabes. Il ne comprend rien au monde qui l'entoure et a renoncé à tout esprit critique à son égard. Il s'enfonce dans la déni entraînant sa famille. Un second fils naît. Riad n'a guère le sens de la fratrie.
Tome 3 (1985-1987) : Riad va découvrir l'école en Syrie et ce n'est pas rien!! Obscurantisme et maltraitance. Le père continue une carrière minable et une place tout aussi subalterne dans sa propre famille. Ici, les diplômes aussi s'obtiennent par bakchich et influence. Il espère beaucoup d'un de ses "élèves" (qui ne vient pas aux cours), "un homme très important" (en fait il est l'un des gardes du corps d'Hafez el Assad), mais qu'obtiendra-t-il? La mère s'enfonce dans la dépression et le père "s'arabise" de plus en plus, perdant tout esprit critique. Il a beau ne guère obtenir de succès ici, il s’acharne et n'envisage pas de retour en France, contrairement à sa femme qui est retournée chez ses parents pour accoucher de son troisième fils et a de moins en moins envie de quitter la France. Mais le volume se termine par l’image du père leur annonçant qu’il a obtenu un poste en Arabie Saoudite !
On accepte rapidement les conventions du dessin qui a choisi de ne dessiner que le principal et sait parfaitement transmettre les émotions (c’est ça le talent, bravo!) L(histoire en elle même nous apprend énormément de choses et est passionnante. Le récit est fait par l'enfant mais sans les puérilités habituelles et surtout sans aucun jugement. Que va-t-il advenir de Riad, de sa mère et de ses frères ? ((de son père, on commence à s’en ficher un peu).
07 avril 2024
Le cœur blanc
de Catherine Poulain
***+
Je n’avais pas lu "Le grand marin", bien qu’ayant plusieurs fois écouté l’auteure en parler à la radio, à la télé ou sur les réseaux. Le sujet ne m’attirait pas. Le sujet du "Cœur blanc" ne m’attirait pas davantage, mais vous savez comment c’est, les circonstances vous mettent parfois un livre entre les mains sans que vous sachiez trop comment, pourquoi, et bon, il n’y a plus qu’à lire, et je l’ai lu intégralement, même s’il s’est vérifié que ce n’était pas un livre pour moi. Je l’ai lu intégralement parce que c’est en effet une vraie œuvre littéraire, et belle, même. Catherine Poulain a un vrai style, une vraie écriture, parfaitement cohérente avec ce qu’elle a envie de raconter. Elle sait nous emmener sur le lieu des récoltes et on brûle avec elle sous le soleil de plomb, le dos et les bras rompus par les charges, on gèle avec elle dans ses abris précaires qu’elle se déniche pour l’hiver, avec elle on se saoule des paysages grandioses, et pas que des paysages hélas car c’est aussi la peinture d’esclaves modernes qui se croient libres mais ne quittent en fait l’abrutissement du travail éreintant et sous-payé que pour se livrer à celui de l’alcool et de la drogue. C’est triste, et pas un qui ait choisi de transformer sa pauvreté en ascétisme, elle n’ouvre que sur l’abrutissement.
Dans ce décor, les saisonniers, rudes, pour ne pas dire primitifs et Rosalinde et Mouna, un peu plus jeune et qui arrive un peu après elle, se lie à elle, l’admire sans doute, et pour tout dire, l’aime. Rosalinde, belle, libre et sauvage, cristallise sur elle le désir des hommes. Elle sait le plus souvent le tenir à distance, et parfois, y répond. Les saisons défilent, les saisonniers qui passent d’une récolte à l’autre, se perdent de vue et se retrouvent, les bistrots succèdent aux cueillettes, se sont des semi-nomades. A l’arrière-plan, les sédentaires, les propriétaires, les commerçants, auxquels ils ne se mêlent jamais, qui les observent constamment, qui les détestent et ont absolument besoin d’eux. Leurs vies, leurs projets, leurs points de vue sont totalement différents. Ils se rejoignent partiellement le temps d’une récolte pour mieux se séparer dès qu’elle se termine.
Pour mieux comprendre ce livre, comme le précédent, je pense plus utile de vous livrer une brève biographie de l’auteure plutôt que la quatrième de couverture. Ce sera plus éclairant.
"Catherine Poulain est née à Barr, près de Strasbourg, en 1960. A 20 ans elle part à Hong Kong, où elle trouve une place de barmaid, et commence à prendre des notes, avide de découvrir et fixer dans ses carnets " un monde onirique qui se mélange au réel ". Après un bref retour en France, elle repart, poussée par ses envies de grands espaces et d'expériences : Colombie britannique, Mexique Guatemala, États-Unis... Au gré de ses voyages, elle a été employée dans une conserverie de poissons en Islande et sur les chantiers navals aux U.S.A., ouvrière agricole au Canada, pêcheuse pendant dix ans en Alaska. De retour en France, elle est tour à tour saisonnière, bergère et ouvrière viticole, en Provence et dans les Alpes de Haute-Provence. Elle vit actuellement dans le Médoc."
Cependant, ce n’est pas un documentaire que nous avons là, mais bien un roman, les personnages sont en place, avec leurs origines diverses, leurs passés chaotiques, leurs personnalités marquées, endurcies par la vie difficile et les addictions. Une tension dramatique se met en place nourrie par les pulsions sexuelles, la fatigue et l’alcool, elle croit et se renforce dans l’ombre jusqu’à trouver à s’exprimer dans l’irréparable… C'est un roman assez lent, qui progresse peu dans sa première partie. Il a fallu que je fasse un effort pour continuer ma lecture. Les jours se répétaient trop semblables. mais surtout, je l'ai trouvé triste et assez déprimant. Pourquoi choisir cette vie-là (pour celles et ceux qui l'ont choisie) ? Peut-être aucun ne l'a-t-il choisie, malgré ce qu'ils se racontent à eux-mêmes. C’était peut-être la seule qu’ils pouvaient vivre. Peut-être y trouvent-ils un plaisir qui m'échappe.
02 avril 2024
La vie sans fards
de Maryse Condé
****+
En hommage à Maryse Condé , morte aujourd’hui 2 avril 2024 à 90 ans.
Autobio
Dans cet ouvrage, Maryse Condé a entrepris de raconter sa vie depuis la fin de son adolescence jusqu'à ses débuts en littérature, plusieurs décennies plus tard. Car Maryse Condé n'est pas de ces auteurs qui vous expliquent que depuis leur plus tendre enfance, ils ont su qu'ils étaient écrivains. Elle, tout au contraire, vous dira plutôt qu'elle n'y a pas songé avant la quarantaine, et encore, par souci de gagner sa vie, bien que cela ne soit peut-être pas tout à fait exact.
"La principale raison qui explique que j'ai tant tardé à écrire, c'est que j'étais si occupée à vivre douloureusement que je n'avais de loisir pour rien d'autre ."
Toujours est-il qu'elle nous explique comment, française de Guadeloupe, fille de "grands nègres" (classe la plus aisée des noirs guadeloupéens), elle était venue finir ses études, en commençant par le lycée Fénelon à Paris. Héla pour elle, comme pour beaucoup de cette préhistoire de la contraception, celles-ci devait se terminer très vite et avant tout diplôme, pour cause de grossesse indésirée et abandon par le père. Commencèrent alors de nombreuses années d'une vie très difficile, au point que le gite et le couvert étaient loin d'être toujours assurés, un retour en Afrique, un mariage bancal avec Condé, le Guinéen, dont elle gardera toujours le nom mais pas toujours la compagnie, des difficultés, des hommes, des difficultés, des enfants, des difficultés, des déménagements plus précaires les uns que les autres d'un pays d'Afrique à l'autre, des difficultés... une vie rude et qui lui a assurément laissé le matériel pour des dizaines de romans.
Maryse Condé ne se raconte pas dans ses romans, mais ils sont truffés de scènes vécues et ré-adaptées au récit en cours. Son œuvre est nourrie de sa vie tumultueuse. Et son origine "Grand nègre" lui donne accès à des endroits parfois dangereux, mais toujours placés dans les sphères où les choses se jouent, ce qui rend ses récits d'autant plus intéressants ; et elle ne se gène pas pour donner les noms. On n'aura pas ici à s'épuiser à chercher qui peut se cacher derrière tel ou tel pseudo.
Ici, elle se raconte, et "Sans fard", assurément. Elle y tient. Elle ne se fait pas de cadeau et assume tout comme ça vient, comme c'est venu, en son temps, avec les preuves de son courage et de ses faiblesses, ou errements et les conséquences de tout cela. Quatre enfants et une vie internationale.
"Je n'étais pas seulement orpheline ; j'étais apatride, une SDF sans terre d'origine."
Une vie pour confirmer, que le racisme n'est pas le pire ennemi, il y a encore au-dessus de cette plaie, le sexisme qui fait que l'homme noir (comme le blanc) opprime sans vergogne la femme noire. Elle en connaîtra maints exemple, hélas. Et s'il faut faire un bilan, aucun des hommes de sa vie ne lui aura vraiment réussi (du moins dans la période ici décrite), pas plus ceux qu'elle a choisis que ceux qui se sont imposés à elle.
Et puis un jour, se sera un emploi dans un journal, de petits articles d'abord, puis plus longs, se faire un nom et une voix, et un jour, écrire un peu plus, à la maison, et alors...
"On aurait cru qu'un coup de lance m'avait été donné au flanc et que s'en échappait un flot bouillonnant, charroyant pêle-mêle souvenirs, rêves, impressions, sensation oubliées."
Pour qu'un jour, encore quelques décennies plus tard, en 2018, le Prix Nobel Alternatif, pas le vrai, mais celui qui ne vécut que brièvement mais dit quand même quelque chose de l'importance d'un écrivain, lui soit attribué.
Maintenant, dans ses interviews, Maryse Condé porte un œil un peu différent sur cette période et son appréciation peut avoir changé. Mais tout est juste. Ce livre était sa vie comme elle la voyait alors, et ses interviews, comme elle la voit maintenant. Une belle vie de femme. Si rude, pleine d'accrocs, de combats sanglants, de défaites abyssales et de triomphes éclatants.
978-2266238373
28 mars 2024
La Cité de la victoire
de Salman Rushdie
****
Ce roman fera le bonheur de ceux qui aiment les contes, ici, les contes indiens, pleins de Shiva, Ganesh, Hanuman, sultans, ermites et magiciennes ; aux autres, il ne parlera pas.
De toute façon, "Les mots sont les seuls vainqueurs" Eux seuls resteront quand la gomme du temps aura tout fait disparaître, et des mots, en voilà :
Le narrateur prétend recopier une épopée ancienne, trouvée enterrée, et rédigée un peu à la manière du Mahâbhârata par Pampa Kampana qui en est également la vedette. Il nous dit comment, alors qu'elle avait 9 ans, Pampa vit sa mère mourir et, n'ayant plus personne pour veiller sur elle, se trouva recueillie par un sage ermite qui l'éduqua, mais non sans également abuser d'elle. Si elle sut tirer bénéfice de l'enseignement qu'il lui prodigua, elle ne lui pardonna jamais ce qu'il lui avait imposé en contrepartie. Une déesse de la forêt ayant investi son corps, Pampa Kampana se trouva nantie de pouvoirs spéciaux, comme de pouvoir créer Bisnaga (La Cité de la Victoire) et sa population à partir d'un sachet de graines, et le don de vivre 250 ans sans afficher de signes de vieillissement. Elle vit ainsi la ville prestigieuse sortir du sol et plusieurs générations de sultans s'y succéder, agrandissant leur royaume jusqu'à le voir s'effriter et s'effondrer. Le récit porté par la belle écriture de Rushdie maintient l’intérêt grâce aux luttes de pouvoir souvent violentes et aux retournements de situations. Il ne recule pas devant parfois une pointe de magie, à ce titre, il revendique bien son statut de conte et comme tout conte, il est porteur d'un message et d'une philosophie qu'il prétend illustrer.
Les idées de Salman Rushdie transparaissent dans l'opposition d'une Pampa Kampana porteuse de valeurs progressistes et humanistes, et œuvrant chaque fois qu'elle en avait le pouvoir pour l'émancipation des femmes, le développement des arts, la laïcité et la monarchie éclairée, et de ses ennemis, dictatoriaux, fanatiques religieux et amateurs de valeurs virilistes.
Si vous saisissez la plume qu’on vous tend et vous laissez emporter sur les ailes du milan, avec ce roman, vous voyagerez loin dans le temps et dans l'espace, vous découvrirez un autre monde, réel ou pas, d'autres histoires, d'autres manières de vivre, et l'éternel humain, que l'on retrouve toujours partout, en Inde au XIVe siècle ou aujourd'hui, autour de vous. Si vous ne vous laissez pas emporter, vous ne verrez rien et vous vous ennuierez. C'est ainsi.
"Il est dans ma nature de vieillir. Je ne peux pas l'éviter.
Il est dans ma nature de connaitre la maladie. Je ne peux pas l'éviter.
Il est dans ma nature de mourir. Je ne peux pas l'éviter.
Il est dans ma nature d'être séparé de ceux que j'aime et de tout ce qui m'est cher.
Mes actes sont la seule chose qui m'appartienne vraiment. Mes actes sont la terre ferme sur laquelle je me tiens."
(Les 5 remémorations de Bouddha)
978-2330181222
23 mars 2024
Le cas Malaussène -2- Terminus Malaussène
de Daniel Pennac
****+
J'en avais entendu des échos assez variés mais plutôt réservés dans l'ensemble, c'est pourquoi je ne m'étais pas précipitée pour le lire. Et puis, j'avais lu le premier tome de ce Cas Malaussène qui s’interrompt de manière tellement abrupte! Il fallait bien que je finisse par savoir comment tout cela se terminait. Fan des premières heures, j'avais passé trop d'excellentissimes heures de lecture avec cette tribu chaleureuse pour ne pas continuer à lire tant que Pennac continuerait à raconter.
J'ai pourtant eu du mal pendant toute la première moitié. Pas que ce soit inintéressant, il y a beaucoup de choses bien intrigantes qui se mettent en place, beaucoup de personnages surprenants et intéressants qui se précisent et captent l’intérêt mais je ne sais pas... une question de rythme plutôt. J'avais sans arrêt l'impression qu'on nous racontait une deuxième fois quelque chose qu'on venait de nous dire. Des sortes de récapitulations à répétition d'autant plus longuettes qu'elles étaient inutiles. C'était contrariant. On se sentait ralenti. D'autant plus contrariant que ce tome ultime n'avait pas besoin d’être aussi gros. Normalement, c’est plutôt une petite cuisine d’auteur qui tire à la ligne, ça. Peut-être en fait, Pennac renaclait-il à approcher de la fin... Bref, tout de même, il y avait tellement de choses qui titillaient ma curiosité, et des choses originales aussi, pas du « déjà vu », que je n'ai jamais envisagé d'abandonner et à peu près au milieu, ça y est, le récit s'est envolé et on a enfin filé jusqu'au bout sans rabâchage. Il y avait un point très important concernant Pépère que j'avais deviné très tôt et je voulais absolument voir si je me fourrais le doigt dans l’œil ou si j'avais raison. Ca motive. Ce n'était d'ailleurs pas la seule hypothèse que j'avais à vérifier car, comme dans tout bon roman à suspens, j'avais envisagé des réponses aux divers problèmes (assez nombreux ici) et je voulais voir comment les choses allaient tourner. Tout cela fait qu'une fois lancée et le rythme retrouvé, les 450 pages se dévorent très bien. Je ne regrette pas d'avoir tenu à finir cette saga familiale unique. Il aurait été dommage de ne pas aller jusqu'au bout. Bravo Daniel Pennac !
Et bonne nouvelle pour ceux qui ont patienté : Terminus Malaussène sortira en poche début juin
978-2072743863
18 mars 2024
La Nuit du renard
de Mary Higgins Clark
*****
Grand prix de littérature policière
Présentation de l'éditeur:
"Ronald Thompson doit mourir sur la chaise électrique. Témoin terrorisé, le petit Neil a affirmé, au cours du procès, le reconnaître comme le meurtrier de sa mère. Mais Ronald a toujours clamé son innocence. À quelques heures de la sentence, l'enfant est enlevé avec une jeune journaliste amie de son père, par un déséquilibré qui se fait appeler Renard. Il les séquestre dans la gare centrale de New York. Le kidnappeur menace de faire sauter une bombe au moment précis où le condamné sera exécuté. Existe-t-il un lien entre ces deux terribles faits divers ? Un innocent va-t-il payer pour le crime d'un autre ? Une course contre la montre s'est engagée..."
De temps en temps, en lecture aussi, on a besoin d'un petit break, d'une récréation. Dans ces cas-là, il faut un livre drôle (mais ils sont si rares!), ou un livre d'aventure ou un polar. Je choisis le plus souvent cette troisième solution. J'aime bien quand ils sont un peu déjantés, originaux dans l'intrigue, avec du recul, ou surprenants. Ici, je vous le dis tout de suite, rien de tout cela. Le contraire, même. On a un bon polar pas du tout moderne, de forme et de fond très classiques au contraire, où rien ne vous surprendra beaucoup, mais attention! Qu'est ce que c'est bien fait! Mary Higgins Clark n'a pas volé son titre de Reine du suspens.
On se doute bien que le méchant (mentalement dérangé qui plus est, mais extrêmement malin et prudent) ne va pas gagner, que la belle jeune femme ne va pas être horriblement assassinée (même si plusieurs autres l'ont été peu auparavant des mains du même méchant). On se doute que le bel homme qui est épris d'elle va la sauver, tout comme seront sauvés son fils de 8 ans et l'innocent tout prêt à s'asseoir sur la chaise électrique, mais comment tout cela se fera-t-il?
Une fois la situation bien mise en place (j'avais tout de même noté les noms parce qu'il y a une bonne quinzaine de personnages et au début, on peut avoir des moments de confusion), l’intérêt ne se relâche jamais et ce vraiment jusqu'à la dernière page. Des failles apparaissent bientôt dans le système de l’assassin que le lecteur voit agir dans un premier temps, puis identifie alors que les enquêteurs eux, ignorent tout à fait qui il est. Cette façon de raconter permet au lecteur captivé de voir les enquêteurs converger vers lui, parfois à le frôler alors qu'ils continuent à ne pas comprendre. On se demande comment finalement, ils vont le démasquer, puisque plusieurs possibilités sont apparues, puis, dans un sprint final vraiment palpitant, on se demande comment ils vont encore pouvoir empêcher le pire!!!
Bref, on avait beau savoir depuis le début, pour rien au monde on n'aurait lâché ce livre sans l'avoir lu jusqu'à la dernière ligne. Chapeau. Beau boulot.
978-2253025481