15 août 2023

 Aux fruits de la passion  

de Daniel Pennac

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Le monde, tel qu'il n'est pas

Sixième aventure de Benjamin et de son originale famille  

Cette fois, c'est Thérèse, la « Sainte », illuminée, cartomancienne, voyante etc. de la famille, qui tient la vedette. Car cette vierge éternelle se découvre amoureuse -et grandement- d'un homme auquel tout devrait l'opposer (Ah ! L 'amouououourrr !) Alors, évidemment, Benjamin n'est pas chaud – glacial, même- il ne l'aime pas beaucoup, lui, ce prétendant. Mais que lui reprocher ? Il semble planer loin au-dessus de toute critique. Comment, tout cela finira-t-il ? Par un bébé bien sûr. Ce n'est pas pour rien que la famille Malaussène est en train de virer à la tribu.

Alors on retrouve la verve et les formules plaisantes de Daniel Pennac. On retrouve tous ces personnages aussi sympathiques qu'ils sont peu vraisemblables. On retrouve toute la famille, égale à elle-même, rassemblée pour faire face aux coups durs comme aux liesses. Le charme du quartier (il n'y a pas que Le Petit qui a des lunettes roses) l'auteur et le lecteur aussi, quand il le regarde. On retrouve le cocon douillet d'un monde où l'on sait que l'on serait accepté... on rit des situations cocasses, des phrases bien trouvées, des images incisives. On ne tremble pas. Benjamin est en prison ? Bah, il sortira. Benjamin râle, bah ! Il râle tout le temps, ne nous inquiétons pas, il rira bientôt. Bref, c'est toujours plaisant et parfois, cette récréation est juste ce dont nous avons besoin. Mais n’empêche que la saga s'essouffle, que la montagne accouche d'une souris (ou d'un petit fruit)  Tout le charme est là, mais plus l'effet de surprise. Une impression de routine, au contraire. et l'on sent bien qu'approche le moment où il va falloir arrêter.

Et c'est ce que Pennac a fait. Du moins, pendant 17 ans. Mais tout dans ce livre donne l'impression qu'en l'écrivant, il ne le savait pas encore. C'est drôle. En tout cas maintenant, deux volumes plus loin, la série est bien terminée. 


1. Au bonheur des ogres, Gallimard, coll. « Série noire » no 2004, 1985

2. La Fée Carabine, Gallimard, coll. « Série noire » no 2085, 1987

3. La Petite Marchande de prose, Gallimard, 1990

4. Monsieur Malaussène, Gallimard, 1995

5. Des chrétiens et des maures, Gallimard, 1996

6. Aux fruits de la passion, Gallimard, 1999

7. Le Cas Malaussène 1 : Ils m'ont menti, Gallimard, 2017

8. Le Cas Malaussène 2 : Terminus Malaussène, Gallimard, 2023

978-2070415335 

4 commentaires:

  1. J'ai adoré cette série mais je me suis arrêtée à Monsieur Malaussène. Pas de raison particulière. J'ai sans doute été tentée par d'autres livres. Du coup, il n'est pas impossible que j'y revienne.

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    1. Pareil. Je crois que l'intérêt s'est peu à peu dilué comme je le dis plus haut. J'avais dévoré les premiers et puis j'avais délaissé la saga sans même y songer. Je ne sais pas si je lirai le dernier (qui est maintenant paru).

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  2. J’ai lu M.Malaussène et j’ai arrêté. Mes certains proches adorent cette série.

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    1. Monsieur Malaussène, c'est le 4ème. C'est peut-être pour ça. On n'y comprend peut-être pas grand chose en commençant au milieu. Faudrait essayer à nouveau en commençant par Au bonheur des ogres.

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