Clara lit Proust
de Stéphane Carlier
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Je me suis retrouvée à lire ce roman qui a connu un joli succès à la rentrée littéraire 2022, sans l'avoir vraiment décidé. Il était là, disponible, je n'arrêtais pas de lire des billets le concernant et ils étaient généralement plutôt élogieux, alors... qui suis-je pour tenter de résister à la tentation? C'était la première fois que je lisais cet auteur. Mais ce ne sera pas la dernière, j'ai prévu d'en lire un autre (déjà acheté) que je garde pour un jour où j'aurai besoin de légèreté. Mais revenons à notre Clara.
Vous connaissez sûrement déjà les grandes lignes, Clara, gentille fille, coiffeuse, amoureuse, mais pas trop, trouve au fond, mais sans y avoir vraiment bien réfléchi, sa vie un peu ennuyeuse et décevante. Voilà qu'un jour, un client de passage oublie dans le salon, un livre que Clara va "embarquer" sans bien savoir pourquoi, oublier dans un coin chez elle, puis finalement lire quand même. Et là, c'est la révélation. Elle s'ouvre au monde proustien et découvre que "La Recherche", c'est elle. (Oui, ça ne le fait pas que avec Mme Bovary) . Une chose en entraînant une autre, l’œuvre de Marcel colonise de plus en plus la vie de Clara, puis la transforme radicalement.
"Puis, à la faveur d’un après-midi dominical où il était question qu'elle retrouve ses parents à l'expo Lavoirs de Bourgogne au Musée de la Photo, elle décide de rester chez elle où elle rouvre "le coté de Guermantes" et Marcel fait son come back. Son intelligence lumineuse, sa finesse lui reviennent, elle se demande comment elle a pu faire sans et se met à lire avidement. Ces pages ont un pouvoir consolateur équivalent, voire supérieur à celui du soleil ou du chocolat et elle s'en enfile cent cinquante en trois jours."
Cela se lit avec intérêt et sympathie Ce n'est pas du tout la guimauve peu crédible que, je l'avoue, je craignais un peu avant de me lancer. C'est aussi une lecture qui fait du bien, qui ranime notre foi en la littérature et redonne le moral. Un seul gros défaut, vous ne pouvez pas le finir sans être habitée par une grosse envie de lire (ou relire) TOUTE la Recherche, de la première à la dernière ligne. Donc, si comme moi, vous avez déjà une PAL déraisonnable, vous êtes ben embêté (surtout si en plus dans la foulée, vous achetez un autre Stéphane Carlier).
Extrait :
"Se peut-il que tout ne soit chez l'homme que mensonge, hypocrisie, médiocrité? Que la vie ne soit qu'une comédie des apparences à peine plus plaisante qu'n reflux gastrique? Que rien ne soit jamais à la hauteur du désir qui le précède? Que le seul salut possible, la seule expérience envisageable de bonheur se trouve dans les œuvres d'art?"
978-2072991301
Mon billet est très proche du tien :) La 1ère partie du roman effraie un peu par son côté feel good en effet mais la suite est complètement différente. Comme toi : trop envie de (re)lire La Recherche !!
RépondreSupprimerOui. Je crois que cela a été un effet un peu général.
SupprimerPourquoi pas ? et s'il faut relire La Recherche, allons-y... J'avoue d'ailleurs que je ne l'ai pas lue en entier et que ce ne serait pas du... temps perdu.
RépondreSupprimerEncore faut-il en trouver, du temps, pour remettre Proust au programme ;-)
Au contraire, ce sera du temps... retrouvé ;-)
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