16 août 2021

 Lulu femme nue 

Premier livre

d' Etienne Davodeau

*****

Bande dessinée

Diptyque 

Histoire en deux volumes, cette « Lulu femme nue » est la présentation par un homme (Davodeau) d'une problématique féminine. Son empathie va loin au demeurant et est très honnête et bien réussie, sauf pour la fin, mais nous y reviendrons.

Lulu commence à vieillir et n'a jamais été belle. Elle a élevé trois enfants dont l’aînée a quinze ans et voudrait bien retrouver le monde du travail. Seulement, des mères de trois enfants qui n'ont jamais vraiment travaillé et en tout cas plus depuis quinze ans, le marché de l'emploi n'en manque pas et c'est bien dommage parce que justement, il n'en veut pas. Aussi l'entretien d'embauche qui ouvre le premier album se termine-t-il sans illusions. Mais, démoralisée, à la sortie, Lulu décide de ne pas prendre tout de suite le train du retour mais plutôt de s'accorder un peu de vacances. Elle n'a pas envie, immédiatement après cette porte fermée à son nez, de replonger dans sa vaisselle, son ménage et un époux tyran domestique, buveur, exigeant et peu aimant. Elle a besoin de souffler. Alors, sans plus de projets, elle prend une chambre d’hôtel, minable, car chez Davodeau, les personnages sont bel et bien aux prises avec les soucis matériels et ici, tout du long de l'histoire, Lulu n'aura pas un sou et les gens qu'elle rencontrera, guère plus. C'est une des grosses qualités de ces histoires.

Donc, Lulu part. Elle va voir la mer, dort sur des bancs, a froid, puis rencontre un homme avec lequel elle s'autorise une jolie « brève rencontre ». De son côté, son mari, bien évidemment incapable de faire face à quoi que ce soit, s'empresse de se laisser sombrer sans s'occuper de ses enfants, histoire de bien prouver à quel point elle est méchante de l'avoir abandonné (mais sans oublier toutefois de bloquer la carte bancaire qu'elle détient, histoire qu'elle ne risque pas d'avoir un sou).

A la fin de ce premier livre, Lulu, que la réalité a un peu rattrapée, quitte son amour éphémère mais, ne se sentant pas encore prête à rentrer au bercail, repart un peu plus loin.

Les dessins, l'histoire, les personnages, tout est beau et sonne vrai. Pas de romantisme échevelé, pas de grands sentiments, un réalisme scrupuleux qui soutient une vraie sincérité dont le graphisme se fait l'écho.

J'ai tout aimé ici.

(La suite demain)


978-2754801027 

13 août 2021

 

French exit 

de Patrick deWitt

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Réservé à ceux qui aiment les récits déjantés, ce roman est à aborder comme un conte. Ne pas rechercher la vraisemblance, ne pas achopper sur les étrangetés psychologiques ou autres, ne même pas réfuter le fantastique, tel est le mot d'ordre. J'ai choisi ce livre à la bibliothèque parce que

1° la couverture attire l’œil

2° je n'avais encore jamais lu Patrick deWitt

3° j'ai un a priori de confiance vis à vis des productions Actes Sud.

Bilan, je n'ai pas été percutée par une révélation, mais j'ai néanmoins passé un très bon moment de détente, d'où mes quatre étoiles.

Voici de quoi il s'agit : Frances Price, veuve richissime, incroyablement égoïste et iconoclaste, vit à New York avec son fils - petit gros velléitaire et néanmoins, parce qu'on le plaint, un peu sympathique-, et son chat noir baptisé Small Frank parce qu'il est la réincarnation de son mari Franck Price, avocat véreux mais excessivement efficace et en conséquence, devenu très riche. A l'instant où nous faisons leur connaissance, il ne reste plus rien de la fortune qui leur permettait un mode de vie ahurissant. Frances a réussi l'exploit de tout claquer. Elle se retrouve même carrément à la rue et c'est pourquoi sa seule amie, Joan, lui prête un appartement qu'elle a à Paris. Mère, fils et chat embarquent sur un paquebot pour la France, et nous avec eux. Tout au long de ce voyage et de leur séjour à Paris, ils seront amenés à rencontrer des gens bizarres qui, aimantés par leur mode de vie encore plus bizarre, s'adjoindront à la cellule initiale. Tout cela finira mal, ou bien, selon l'angle sous lequel on regarde les choses, mais pas sans avoir surpris et amusé ceux qui auront accepté d'être du voyage et de jouer le jeu.


(Le médecin de bord sur le paquebot) :

"Un corps par jour. C'est la moyenne quand on traverse l'Atlantique. J'ai une théorie: ils s'embarquent pour une croisière parce qu'ils savent inconsciemment qu'ils sont en train de mourir. Un instinct antique nordique, peut-être."


978-2330137113



10 août 2021

 Un gentleman à Moscou  

d' Amor Towles

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Quatrième de couverture :

« Au début des années 1920, le comte Alexandre Illitch Rostov, aristocrate impénitent, est condamné par un tribunal bolchévique à vivre en résidence surveillée dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou, où le comte a ses habitudes, à quelques encablures du Kremlin. Acceptant joyeusement son sort, le comte Rostov hante les couloirs, salons feutrés, restaurants et salles de réception de l’hôtel, et noue des liens avec le personnel de sa prison dorée   – officiant bientôt comme serveur au prestigieux restaurant Boyarski –, des diplomates étrangers de passage – dont le comte sait obtenir les confidences à force de charme, d’esprit, et de vodka –, une belle actrice inaccessible – ou presque ­–, et côtoie les nouveaux maîtres de la Russie. Mais, plus que toute autre, c’est sa rencontre avec Nina, une fillette de neuf ans, qui bouleverse le cours de sa vie bien réglée au Metropol.

Trois décennies durant, le comte vit nombre d'aventures retranché derrière les grandes baies vitrées du Metropol, microcosme où se rejouent les bouleversements la Russie soviétique. »

Une lecture plaisante qui nous montre les coulisses d'un palace moscovite et nous donne une vision décalée des bouleversements survenus à l'extérieur de 1922 (date de l'assignation à résidence du Comte Rostov) aux suites de la mort de Staline.

« Le comte regarda une dernière fois les quelques biens de famille qui restaient, puis les chassa de son cœur à jamais. »  C'est ainsi que se tournent les pages de la vie d'Alexandre Rostov et nous allons avec lui passer les différents chapitres sans nous ennuyer un instant. Le devise du comte est qu' « il devait maîtriser le cours de sa vie s'il ne voulait pas en devenir le jouet. » Comprenez, quelles que soient les situations qui lui sont imposées, se former un projet et s'y tenir. Ce qu'il fera toujours. Au fil des décennies, il apparaît d'ailleurs évident que cet hôtel-prison est aussi une protection qui le met à l'abri des évènements terribles qui se passent à l’extérieur. « Qui aurait pu deviner, Sasha, quand tu t'es retrouvé assigné à résidence au Metropol il y a des années de cela, que tu venais de devenir l'homme le plus verni de toute la Russie ? » lui dit son ami. C'est sans doute un peu exagéré car une détention reste une détention et l'horizon du comte s'est trouvé extrêmement restreint pendant la majeure partie de sa vie. Il n'en reste pas moins vrai qu'il y a risque mortel à l'extérieur et qu'il en est protégé. Il n'a (et nous avec lui) que les échos assourdis de ce qui se passe à Moscou et dans toute la Russie durant ces années-là.


Une lecture agréable donc, sans grande ambition mais suffisamment intéressante pour nous faire avaler sans douleur les 573 pages du volume, quoique vers la fin, avant la chute, cela se dilue un peu et que je n'aie pas vraiment apprécié la chute à rebond dont je ne peux pas vous parler davantage sans spoiler. D'ailleurs, l’intérêt du livre est dans le récit bien plus que dans sa conclusion.


Extraits:
"Les bonnes manière, Nina, ce n'est pas comme les bonbons. Tu ne peux pas choisir ceux qui te plaisent le plus; et surtout, tu ne peux pas remettre dans la boîte ceux que tu as à moitié croqués."


"Que ce soit au terme de longues méditations inspirées par des livres et des débats animés autour d'un café à deux heures du matin, ou simplement parce que notre inclination nous y porte, nous finissons tous par adopter un cadre théorique, un système raisonnablement cohérent de causes et de conséquences qui nous aidera à comprendre non seulement les évènements importants, mais aussi toutes ces petites actions et réactions qui composent notre vie quotidienne - qu'elles soient délibérées ou spontanées, inévitables ou imprévues.""


Et pour ceux qui jugent les gens en une minute:
"De par leur nature même, les êtres humains sont tellement capricieux, complexes et délicieusement contradictoires qu'ils méritent non seulement un examen de notre part, mais également un réexamen - ainsi que notre engagement ferme à réserver notre opinion tant que nous n'avons pas eu affaire à eux à des endroits et des moments aussi divers que possible."

  • Éditeur ‏ : ‎ Fayard (22 août 2018)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 576 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2213704449
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2213704449


07 août 2021

  Une tentative d'autobiographie 

Découvertes et conclusions d'un cerveau très ordinaire

de Herbert George Wells

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Ecrit entre 1932 et 1934, alors que l'auteur a de 66 à 68 ans, et donc, 12 ans avant sa mort, cet ouvrage n'a pas été réédité en français depuis 1936 ce qui, disons-le, est une honte. On le trouve encore chez les soldeurs.

Sa carrière est faite et c'est avec une grande et simple franchise, qu'il raconte ce que fut sa vie. Wells a choisi de s'y exprimer dans un style particulièrement naturel, ce qui fait que pénétrer dans ce livre, c'est comme avoir une très longue discussion avec un vieil ami qui vous raconterait son passé. Je m'y suis immergée des heures sans le moindre ennui, et toujours avec cette impression de vraie rencontre amicale. Bien évidemment, il ne se contente pas de dévider platement une succession d'évènements avec leurs dates, ni même d'ailleurs de vous faire connaître son état d'esprit à ce moment-là. Bien souvent son discours dévie (je ne dirais pas s'égare, car ce serait faux) vers d'autres sujets. L'occasion amènera à développer ses idées sur les thèmes les plus divers.

Or, par chance, H.G. Wells est un homme très intelligent et à l'esprit original et libre. C'est ce qui fait accessoirement que je l’apprécie tant, mais c'est surtout ce qui fait ici que cet ouvrage soit si intéressant et agréable à lire. Il a choisi de faire la part belle à ses rencontres féminines – ce qui est à l'image de sa vie. Mais évoque également la genèse de sa pensée et de sa philosophie de la vie. Ce qui a toujours rendu les romans de science-fiction de Wells si passionnants, c'est qu'ils prenaient racine dans une vision sociale et politique du monde et de son évolution ; et cette vision était toujours portée vers le futur. L'imagination envisageant sans cesse les diverses possibilités d'évolution, et ce, pas seulement pour ses romans, mais parce que c'était ainsi qu'elle fonctionnait toujours. Il développe ses idées à ce sujet, d'autant qu'il a consacré une bonne part de son énergie à les faire entendre. Il avait une vision, et, pourrait-on dire, un projet de monde meilleur et même une idée assez nette de la façon dont on pourrait l’atteindre. Et même s'il s'était irrémédiablement égaré dans la gestion des exclus de ses sociétés idéales, il y croyait encore au moment où il a écrit ces pages. Ce n'est qu'avec la seconde guerre mondiale qu'il a perdu son optimisme à ce sujet...

Lisez-le, vous ne serez pas déçu. Quant à son sous-titre de "cerveau très ordinaire", n'y voyez que coquetterie, ce n'est pas ce qu'il pensait vraiment, ne serait-ce déjà que pour sa mémoire

9782070266500


04 août 2021

 H.G. Wells 

de Laura El Makki

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Se lit comme un roman

   Comme H.G. Wells est un auteur qui m'intéresse beaucoup, c'est tout naturellement que j'ai également voulu lire les biographies qu'on lui avait consacrées. J'ai ainsi lu celle-ci de Laura El Makki, ainsi que celle de Joseph Altairac, avant de passer à l'auto-biographie pour laquelle Wells lui-même a rédigé 520 pages sous le titre modeste de "Une tentative d'autobiographie". Trois ouvrages extrêmement différents dont je vous parlerai ici. 

       Cette biographie d'un des pères de la science-fiction, se lit absolument comme un roman. Le ton en est le même, ainsi que l’intérêt. C'est vrai que notre Herbert George ne s'est guère ennuyé dans sa vie et qu'on ne s'ennuie donc pas en la lisant. Pas de jugement. Point trop d'analyse des états d’âme supposés ; du circonstanciel, voilà ce que nous offre L. El Makki, chose que j'apprécie beaucoup. 

       Suivant l'ordre chronologique, depuis son enfance très pauvre jusqu'à son succès et sa mort dans l'opulence après avoir côtoyé les plus grands, et la reconnaissance universelle (malgré une légère baisse bien normale sur la fin), nous suivons pas à pas le cheminement de cette existence captivante. Cela m'a fait penser à l'excellente biographie de Philip K. Dick par Lawrence Sutin*. En premier lieu parce qu'on retrouve chez les deux hommes cette extraordinaire puissance imaginative qui fait que le problème de l'inspiration ne s'est jamais posé pour eux. Ils avaient beaucoup plus d'idées de récits que de temps pour les écrire, d'où, l'avalanche de nouvelles et autres short stories. J'apprécie ces auteurs-là, c'est pourquoi, quand j'entends un auteur se plaindre de la page blanche, j'ai juste envie de lui demander pourquoi il se met devant, dans ce cas là. Mais pour en revenir à ma comparaison, Wells a eu une reconnaissance officielle que ce pauvre Dick n'a jamais connue. Et à la différence de P.K. Dick il a voulu plus, il a voulu agir sur son temps en faveur du progrès, il a voulu être un chercheur de vie meilleure, une sorte de guide. Il croyait très fort avoir ce rôle à jouer non plus dans la fiction, mais dans le monde réel. 

       Wells a été un homme très intéressant, avec plein de défauts (racisme) et encore plus de qualités (intelligence, désir de changer le monde, de diffuser l'éducation, de créer une société meilleure etc.), avec ses errements, ses erreurs, ses corrections, ses changements d'opinion, sa réactivité au monde, ses passions, ses désirs et sa capacité à payer le prix pour les assouvir. Il a mené une vie bien remplie et j'ai passé un excellent moment en sa compagnie. Vous devriez faire sa connaissance. 

       Dans quelques jours, je vous parle de l'ouvrage de Joseph Altairac, lisez celui-ci, en attendant. 

    

   * "Invasions divines"


978-2070462308

01 août 2021

Le grand jeu  

de Céline Minard

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Une femme puissante

Céline Minard aime changer de genre. Ses romans successifs s'apparentent tous à des genres différents. C'est peut-être cela, son « grand jeu » à elle : vérifier son talent sur ses diverses facettes.

Le récit est fait à la première personne par une jeune femme qui nous raconte ce qu'elle vit, et ce qu'elle vit est une aventure absolument hors du commun. Elle a conçu une sorte de capsule extrêmement bien aménagée, dotée des technologies de pointe, et qu'elle a fait fixer à la paroi abrupte de la portion de montagne qu'elle a achetée. Cette capsule lui fera un habitacle réduit mais confortable et sûr. Elle compte y passer plusieurs mois, absolument seule.  

Si elle est venue ici, c'est parce que selon elle, lorsqu'on vit en société, on est sûr de croiser chaque jour "un ingrat, un envieux, un imbécile" et que les relations humaines sont forcément basées sur la menace ou la promesse. Elle veut, même si elle y retourne plus tard, réfléchir sur cette problématique et découvrir en elle seule, ce qui lui permettra de guider sa vie sur une ligne juste et justifiée.

"Qu'est-ce que je fous là ? De quel genre relève (cette) activité (…) ? Un loisir ? Une occupation contemplative, sportive, mentale ? Une expérience ? Une pratique de détachement ?"

 Evidemment, tout cela à la fois. Déstabilisée par une expérience dont on ne saura rien, notre narratrice est maintenant à la recherche d'un sens, ou du moins, d'un but. Elle cherche à reconnaître le pur et le vrai de la vie, sans se laisser influencer par des relations humaines en particulier "Je m'exerce et cherche à savoir si l'on peut vivre hors jeu, en ayant supposé qu'on le peut et que c'est l'une des conditions requises pour obtenir la paix de l'âme."

Elle s'installe donc au moins, s'installe un potager et explore son territoire. Malheureusement, aussi invraisemblable que cela soit, elle y découvre bientôt un intrus, une sorte d'ermite complètement sauvage, avec qui aucun dialogue ne semble possible, mais qui est bien là, et pour le coup, complètement insensible aux lois normales de relations humaines quelles qu'elles soient.

C'est un livre magnifique mais aride. Les faits sont strictement décrits, pas de pathos, les réflexions sont passionnantes mais complexes. C. Minard n'use pas de ces séductions plus ou moins subtiles grâce auxquelles les écrivains se lient leurs lecteurs. C'est straight. Pas de facilités, pas plus de bienveillance que d'hostilité, rien qu'une quête exigeante droit devant. Merci pour cela. Toutes ces questions qu'elle se posait, le lecteur se les pose en même temps, partage ou non la progression de sa pensée, progresse lui aussi sur sa voie tendue comme le fil d'un équilibriste au dessus du vide. Et j'ai marché avec elle d'un bout à l'autre.

978-2743645908

29 juillet 2021

 Un dieu un animal 

de Jérôme Ferrari 

****+


Quatrième de couverture:

"Un jeune homme a pris la décision de quitter son village natal pour aller, revêtu du treillis des mercenaires, à la rencontre du désert qu’investirent tant d’armées, sous des uniformes divers, après le 11 septembre 2001. De retour du checkpoint où la mort n’a pas voulu de lui, ce survivant dévasté est condamné à affronter parmi les siens une nouvelle forme d’exil. Il se met alors en demeure de retrouver la jeune fille de ses rêves d’adolescent, mais cette dernière semble avoir disparu sous les traits d’une jeune femme désormais vouée corps et âme à son entreprise…

Requiem pour une civilisation contemporaine médusée par les sombres mirages de la guerre comme par la violence inouïe de l’horreur économique, cérémonie cruelle et profane qu’illumine l’ardente invocation d’un improbable salut, «Un dieu un animal» retentit des échos du chant bouleversant que fait entendre une humanité crucifiée sur l’autel de la dépossession." (Actes Sud Babel)


Un jeune homme, rebelle de toujours, a quitté le village pour vivre la vie de soldat puis -pas assez tonique- de mercenaire. Il a entraîné son ami d'enfance; mais tout a assez vite très mal tourné et le voilà de retour dans un village qui ne l'attendait pas (sauf ses parents, mais il ne s'en rend pas compte). 

Il ne se retrouve pas, il ne s'y retrouve plus. Il n'a jamais trouvé sa place ici et il a vu qu'il ne la trouvait pas non plus ailleurs où il a de plus reçu trop de traumatismes dont il réalise peu à peu la profondeur et l'inguerissabilité. 

Il y a cependant dans son court passé un moment où le bonheur et l'équilibre lui ont paru à portée de main, et c'était à l'occasion d'un flirt adolescent avec une "vacancière". De son côté, celle-ci s'est engagée dans un tout autre combat, moins sanglant mais tout aussi dévoreur d'âme... 

Sont-ils la solution l'un pour l'autre? Y a-t-il une solution?

Ces cent pages d'un seul souffle sont par ailleurs un haut moment de qualité littéraire. C'est admirable. On ne trouve pas souvent un tel niveau. Pour ce qui est de l'émotion, il m'a fait pleurer, ce qui n'arrive quasiment jamais. 

Reste cependant, une obscure dimension mystique, d'ailleurs évoquée dans la fin de la quatrième de couverture citée plus haut et qui m'a totalement échappé. Je suis imperméable à tout sentiment mystique, tout comme Jérôme Ferrari ne pouvait exprimer ce qu'il voulait dire sans recourir au mysticisme. Vous verrez ce qu'il en est pour vous, mais c'est vraiment une œuvre à lire.


"... il ne savait plus s'il était un animal ou un dieu et tu as ouvert des yeux immenses quand ele s'est penchée vers toi pour te confier, mais vous êtes les deux, capitaine, vous êtes les deux (...)"


"Peut-être faut-il laisser mourir ce qui meurt et en détourner le regard."


"Si durement qu'on juge le monde, on n'en est jamais qu'une partie et il faut l'accepter car, hors du monde, il n'y a rien, nul repos, nulle bonté, nulle échappatoire, et on ne peut pas s'enfuir hors du monde."


‎ 978-2330006549


26 juillet 2021

Nul n'est à l'abri du succès 

de Pascal Garnier

****


… ni du naufrage

Ce roman de Pascal Garnier diffère un peu de nombreux autres dans la mesure où le personnage principal n’est pas un vieillard qui doit affronter sa mort prochaine. Il a juste la cinquantaine, il boit beaucoup trop, ses vies sentimentale, familiale et professionnelle sont des fiascos et il est toujours fauché.

Il est écrivain. Il n’a écrit que de petits romans sans ambition et puis, parce que "nul n'est à l'abri du succès", il se voit soudain décerner un prix (on ne saura jamais lequel), inviter sur les plateaux de télévision, et ses ventes explosent. Il devient riche, achète une belle maison et le directeur de sa banque désire être son ami. Au même moment, il vit un amour inespéré. Bref, une existence idyllique a remplacé la galère, si ce n’est dans le domaine de la picole, mais ça, c’est plus facile à attraper qu’à lâcher.

Et donc, alors que tout va tellement bien, notre auteur décide de s’offrir une dernière virée en compagnie de son dealer de fils… et va s’apercevoir que si on peut tout gagner rapidement et comme par hasard, on peut aussi tout perdre de la même manière.

Ecrit par Pascal Garnier alors qu’il avait lui-même la cinquantaine et ne s’était pas encore vu décerner de prix littéraire notable, ce roman fut celui qui lui valut son premier : le prix du festival Polar dans la ville 2001. Il est d’ailleurs écrit à la première personne, ce qui n'est pas habituellement le cas. Sans doute une rêverie avant réalisation, une variation sur le thème de ce qui pourrait arriver s’il obtenait un Prix.

C’était un signe non ? Pourtant, moi qui apprécie beaucoup l’œuvre de Pascal Garnier, je ne trouve pas que ce roman soit l’un de ses meilleurs, du moins dans sa première partie que j’ai trouvée pleines de lieux communs, de formules passe-partout et d’aphorismes humoristiques déjà entendus ailleurs. Heureusement, cela s’améliore constamment ensuite jusqu’à faire oublier ce début discutable. A partir de l’obtention du prix, tout devient vraiment très bien : le fond et la forme. Si bien que cela vaut largement la peine de le lire et de le conseiller. Soyez patient au démarrage, c’est tout.

« Je ne suis plus moi-même, mais "Je" est un autre et celui-là saura me tirer d’affaire. »

"On a beau savoir qu’on peut mourir n’importe où, on est toujours étonné que ce soit ici et maintenant."

"La solitude, c’est un rêve de riche."


9782843045769


23 juillet 2021

 Le mystère Sherlock

de J.M. Erre

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Erre, candidat sérieux à la chaire d’holmésologie

"Dans ce cas, si Holmes n’est pas Holmes, qui est Holmes?"

Nous sommes en Suisse dans un chalet luxueux mais bien éloigné de tout et difficile d’accès en hiver ; et ce n’est pas sans risquer leurs vies que les holmésiens les plus brillants du monde le rejoignent pour répondre à l’invitation de l’éminent Professeur Bobo qui a une chaire d’ holmésologie à attribuer et compte profiter de ce huis clos pour déterminer qui est le plus apte à occuper ce poste. Pour ce faire, il a convoqué en ce lieu les neuf meilleurs spécialistes du sujet tandis qu’à son insu, une journaliste déguisée en servante est parvenue à s’introduire dans les lieux. C’est elle qui mène le récit par l’intermédiaire de son journal qu’elle tiendra à jour jusqu’au dernier moment. Elle nous montre avec la plus cruelle objectivité les éminents participants et leur mentor, le prestigieux professeur Bobo qui, malheureusement, est complètement gâteux (alors que les autres Gentils Membres ne sont que partiellement atteints).

"Tout avait commencé comme un week-end de détente au milieu d’une troupe de passionnés gentiment fêlés. Je m’étais amusée à observer comment des cerveaux adultes et éduqués pouvaient régresser face au gros lot en jeu, jusqu’à retrouver les gestes et les attitudes des enfants qu’ils avaient été… Et puis nous avons subi l’avalanche et ramassé deux morts."

Car avalanche il y eut, qui recouvrit le chalet et les lieux passèrent de «difficiles d’accès» à «totalement coupés du monde». Au même moment, tout aussi malencontreusement, commencèrent les décès et l’inexorable réduction du nombre des participants… Autant dire que nous ne sommes plus chez Conan Doyle, mais chez Agatha, et que nos dix petits holmésiens n’en mènent pas large.

J.M. Erre manifeste dans le traitement de son roman une plus qu’excellente connaissance du sujet et de la littérature y afférant, aucune page du «canon»* ne semble pouvoir échapper à sa mémoire, aucune variation sur le thème de S.H, aucun écrivain ayant tenté de s’approprier le personnage ne semble lui être inconnu. Et le lecteur, lui-même très probablement holmésien (sinon il ne serait pas là ) – niveau 2 présumé-, a plaisir à reconnaître les évocations et les clins d’œil et à se sentir entre amis.

Ce roman traite son sujet sous deux angles : le comique et l’énigme policière.

Le comique m’a parfois fait sourire, jamais rire, et relève d’un humour dont je ne suis pas très friande (je le trouve lourd).

Par contre, l’énigme policière de type Whodunit est parfaite. Elle se tient très bien et si on y réfléchissait un peu on pourrait parfaitement trouver la (ou les) solution(s) en même temps que ce cher Lestrade, chose que les holmésiens aiment bien dans une histoire policière.

Autre chose encore : on ne peut lire ces évocations des cruelles luttes entre universitaires pour les meilleurs postes sans songer à David Lodge et à ses peintures au couteau de ce milieu.

"Chacun se l’(Holmes) appropriait, se voyait comme le gardien jaloux de sa mémoire, et vivait douloureusement les prétentions des autres à la garde du bébé… C’était une passion qui les habitait, qui les grandissait, qui les faisait vivre.

Mais qui était aussi en train de les détruire."

Tout comme l’on songe aux différents chapitres de «l’art de la fiction» du même Lodge recensant les différentes techniques narratives. Car de même que tous les procédés comiques, J.M. Erre met en œuvre tous les procédés du récit (journal, correspondance, compte rendu, notes etc. et même post-it), cela tient un peu du pari ou de l’exercice de style amusant.

Mais il reste Sherlock. Encore insoumis.

"Au fond, c’est peut-être ça un mythe : un personnage dont le talent dépasse celui de son créateur, un être qui a davantage d’ampleur dans l’imaginaire collectif que dans celui de son géniteur, une figure que des écrivains successifs vont s’approprier dans l’espoir d’être celui qui saura enfin se hisser à son niveau.

Un personnage qui fait naître un auteur et non l’inverse."


* Canon : les quatre romans et cinquante-six nouvelles que Conan Doyle consacra à Sherlock Holmes


978-2266233552

20 juillet 2021

Le bonheur est au fond du couloir à gauche 

de J.M. Erre

****

On ne partait pas gagnants sur ce coup-là. Pris pour m'amuser un peu et parce que J.M. Erre me fait habituellement rire ou au moins sourire, j'ai eu une première déception en voyant le bouquin, qui est petit ! 182 pages. L'auteur ne fait habituellement pas des pavés, mais enfin, moins de 200 pages, ça me paraissait mesquin. Ensuite, quand j'ai commencé, j'ai réalisé que cela allait être de bout en bout un monologue de narrateur dépressif chronique mené de manière à nous faire rire. Et là, je dois avouer que j'ai pensé que ce genre de truc devient vite lassant et qu'il n'allait pas arriver à me retenir longtemps.

Mais j'avais tort.

En fait, j'ai lu jusqu'au bout et avec assez souvent le sourire aux lèvres. C'est drôlement bien fait.

D'abord l'histoire est amusante, le dit narrateur s'appelle Michel H. , facétie de l'état civil, « H. » est son patronyme et non pas une abréviation. Ceci dit, s'il vous prenait l'idée de vous le représenter physiquement sous la forme d'un Michel Houellebecq jeune dont il est fan, pour vous faciliter la visualisation, eh bien, vous ne seriez sans doute pas très loin du compte bien que notre Michel H. ne soit pas écrivain. Pour tout dire, il est sans emploi, et, on le verra bientôt, à peu près inemployable, mais pour le moment, son souci est autre, la femme de sa vie (Bérénice, trois semaines de vie commune, un record absolu pour lui) vient de le quitter. D'elle il ne reste que les livres qu'elle a lus ou consultés dernièrement. Notre narrateur est dans le déni total, ayant toujours une vision aussi inexacte que décalée de toute situation. Il cherche bien sûr d'abord à se suicider mais y renonce par crainte de se réincarner et de devoir recommencer une autre vie à zéro tandis qu'il a déjà fait un bout de celle-ci (deux secondes pour bien apprécier l’absurdité du raisonnement, j'aime l'humour absurde). Il entreprend donc plutôt de la reconquérir par tous les moyens imaginables ne reculant pas devant le recours à un marabout africain sur lequel il fonde les plus grands espoirs. Il se trouve par ailleurs que les livres que Bérénice lui a laissés sont de ces ouvrages de développement personnel tellement à la mode en ce moment. Il espère trouver en eux les conseils qui lui permettront d'être un homme meilleur et en conséquence, de garder Bérénice, et se lance dans l'exécution de leurs programmes.

Notre cohabitation avec Michel H. ne va durer que 12 heures, mais elle nous permettra néanmoins de tester beaucoup de ces méthodes (que l'on reconnaît au passage). Michel en fait une application sans nuance qui met bien en valeur leurs « qualités » et contribue grandement au comique du livre. Tout comme ses relations de voisinages, fréquentes. Très. On se régale aussi au passage des clins d’œil houellebecquiens, du système d'appréciations laissées sur Amazon ou autres sites, de l'usage des discours électoraux comme antidépresseurs et des applications informatiques de commande vocale comme Siri.

Bref, vite lu mais bien aimé en fin de compte et qui a parfaitement gagné son pari de m'amuser, alors OK, je valide, et avec le sourire.



978-2283033807

17 juillet 2021

 L'Énigme de la Chambre 622 

de Joël Dicker

***

 J'avais aimé "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" et "le livre des Baltimore", mais là... j'ai été plutôt déçue. Un livre bien trop gros et bien trop compliqué pour ce qu'il est au fond : une histoire abracadabrante. Au début, ça va encore, parce qu'il faut reconnaître que c'est très bien raconté, et on nous présente un whodunit qui semble vraiment difficile à deviner. Les chapitres se terminent sans vergogne par les cliffhangers les plus éhontés. Exemple, page 83: « Lorsque, un quart d'heure plus tard, le "rendez-vous important" se présenta dans l'antichambre, Cristina resta stupéfaite. Elle avait tout imaginé sauf ça. » ou page 164, « Soudain à la faveur d'un lampadaire, il reconnut le visage de l'homme qui avançait vers lui.

- Vous... murmura-t-il. »

Comment ne pas jeter un œil sur la page suivante ? Qui d'ailleurs vous transportera tout à fait autre part, et même généralement à un autre moment, mais comme ce début de nouveau chapitre est presque aussi accrocheur que la fin du précédent, vous poursuivez votre lecture. Je ne reproche d'ailleurs pas le procédé, quand on cherche un livre policier autant qu'il soit captivant.

On tique un peu sur les personnages quand même caricaturaux (les tourtereaux! Les bons, les méchants etc.) mais, du moins en ce qui me concerne, on s’entête sur la résolution de cette énigme qui a l'air si bien ficelée. On soupçonne pratiquement tous les personnages les uns après les autres mais on n'y arrive pas, on est sans cesse démenti, on s'acharne, on poursuit la lecture, ça devient tellement compliqué qu'on ne sait même plus bien ce que l'on cherche et on avale plusieurs centaines de pages avant un début de révélation renversante... !!! mais alors là, c'est du grand guignol. On se demande si on est en train de lire un livre pour enfants. Et il faudra encore quelques centaines de pages pour réussir à tout (ou presque*) expliquer, de révélation en retournement de situation X 10, on n'en voit plus le bout. On en a assez, mais on poursuit encore la lecture parce que bon sang ! Qui est l'assassin ??

 Bilan en deux points :

J'admire la maîtrise que l'auteur a de la grande complexité de la structure et de l'agencement de tout ce micmac. Vraiment, c'est très bien fait.

Je réprouve le recours à l'invraisemblance totale à tous les niveaux, faits, psychologie etc. Evidemment, à la fin, tout est expliqué, mais quand on ne respecte pas la vraisemblance la plus élémentaire, il n'est pas difficile d'expliquer tout.

 Et conclusion :

En vacances, sur une plage, ou en plein confinement coincé chez soi comme quand il est paru, cela peut convenir. C'est un passe-temps que l'on peut envisager. Sinon, on peut facilement s'en dispenser.

 

979-1032102381


ASIN ‏ : ‎ B0833XMR6L
Éditeur ‏ : ‎ Editions de Fallois
Broché ‏ : ‎ 576 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1032102381

14 juillet 2021

 

Le dilemme de Jackson 

d' Iris Murdoch

****

Les choses, sans les dire

 Ce roman est le dernier d'Iris Murdoch. Il a été publié en 1995, alors que la dame avait déjà 75 ans. On n'est donc pas surpris d'y trouver une auteure en pleine maîtrise de son art. Pas surpris non plus d'une certaine lenteur et aussi d'une certaine nostalgie. Benet, personnage central est un très riche retraité, enrichi encore par le décès de son oncle adoré dont il est le seul héritier. Benet doit maintenant peu à peu se détacher de sa confortable demeure londonienne pour s'installer dans le magnifique domaine dont il a hérité. Il adore ce domaine, mais appréhende un peu ce retrait campagnard. Ses amis l'y suivront-ils et aussi, pourra-t-il s'y créer de nouveaux liens d'amitié avec par exemple son jeune voisin, propriétaire d'un domaine équivalent au sien ? …

 Benet, comme son oncle, ne s'est jamais marié. Cependant, il n'a pas une mentalité de solitaire, il a beaucoup d'amis(es) et désire être toujours entouré. Concernant ces amis, vous avez intérêt à bien les repérer dès le départ, car sinon, il y a un risque de s'y perdre un peu...

 La grande affaire du moment et par laquelle commence le livre, est la préparation du mariage d'une de ses jeunes amies (Marian) avec le voisin évoqué plus haut (Edward). Benet a tout fait pour réunir ces deux-là. Il considère plus ou moins Marian comme sa fille et compte en fait s'assurer ainsi un voisinage amical et chaleureux pour ses vieux jours. Le mariage sera superbe. Le village entier va participer. Il veille à tout. Mais quelques heures avant la cérémonie, arrive un mot laconique de Marian : elle ne peut plus se marier et ne viendra tout bonnement pas. En fait, elle a totalement disparu. Où est-elle donc, et que lui est-il arrivé ??? Edward, le promis, semble absolument terrassé par l’événement et ne pas pouvoir s'en remettre... Tout le monde va chercher Marian, et au passage dévoiler sa propre vie.

 Le Jakson du titre, ne fait une apparition-éclair qu'à la page 78, et on ne sait qui il est qu'à la page 110. Pourtant, il est bien l'un des personnages majeurs du roman, peut-être LE personnage majeur. Il fera fonction de majordome, homme à tout faire mais aussi bientôt ami de Benet, et bientôt également de tous ses amis. Jackson est un homme extraordinaire.

 On peut choisir de ne voir dans ce roman qu'une histoire de bobos en crise et de leur passionnant way of life. Pour ma part, j'y ai vu une histoire homosexuelle. On s’interroge dès le début sur les mœurs exactes de cet oncle Tim jamais marié qui a disparu des radars pendant la plus grande partie de sa vie pour faire des choses « extraordinaires » à l'étranger, mais on ne sait pas exactement lesquelles... et également sur celles de ce neveu Benet tant aimé de lui et qui ne semble pas avoir connu les femmes. Des hommes non plus, on ne parle pas. En fat, on ne parle de rien concernant la vie sexuelle de Benet. La rencontre entre Jackson et Benet est décrite absolument avec les termes qui seraient employés pour décrire un coup de foudre. Coup de foudre subi mais rejeté par Benet, alors que Jackson lui, fera tout son possible pour se rapprocher. Coup de foudre identifié et favorisé par Tim avant sa mort... C'est lui qui fera en sorte que les deux hommes restent en contact malgré les refus de son neveu. Peu à peu, Jakson devient un employé indispensable, l'entourage le considère de plus comme un ami autant qu’un employé, il n'y a que Benet... mais sa position est de moins en moins claire.

 Pourtant, le roman se termine sans que rien ne soit vraiment éclairci de ce côté-là. Une réflexion d'un ami au sujet de lit restera sans écho... on n'ira pas plus loin et c'est à mon avis le gros défaut du livre. On a trop parlé de ces relations -intéressantes par ailleurs- pour les laisser se diluer dans les limbes de l'incertitude. Et puis pourquoi, même en conclusion, ne pas donner d'indications claire? Quel intérêt d'un point de vue romanesque ? Ca a un goût d'inaccompli, de « pas osé »... et du coup, on se le demande, où allait-on avec cette histoire qui a quand même donné son titre au roman ?

 Et pour Marian et Edward ? Oh, pas de souci. Tout s'est arrangé. Vous en doutiez ?

 

9782070744947