Heurs & malheurs du sous-majordome Minor
de Patrick deWitt
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J'avais lu il y a quelque temps « French exit » de Patrick deWitt, qui avait retenu mon attention, mais sans déclencher mon enthousiasme. Suffisamment retenu mon attention tout de même pour que j'achète ce second roman dont le titre sibyllin et la quatrième de couverture m'avaient mise en appétit. Et cette fois, bingo ! Je suis conquise, et pleinement.
Il s'agit d'une sorte de conte pour adultes et il appartient donc au lecteur d'accepter de jouer le jeu et de se laisser emporter par l'histoire comme le font les enfants, sans souci de vraisemblance ou d’interprétation. L'interprétation se fera toute seule, de toute façon. Comme les enfants, il découvrira alors des choses et des idées qui elles, sont au cœur même de la réalité et échappent souvent aux plumes des narrateurs plus raisonnables. Et aussi, il découvrira des aventures extrêmement étranges, poétiques, drôles, effrayantes ou lugubres, en un mot passionnantes, qui l'embarqueront loin du train-train quotidien.
J'ai adoré cette liberté imaginative et Patrick deWitt dont je ne vais pas tarder à lire un autre titre, rejoint le club de mes auteurs bien-aimés. A tester absolument si vous aimez cette liberté de récit.
« Ils l'examinèrent, mais en songeant à leur propre vie, non à la sienne. »
Faites-en de même avec Lucien Minor, dit Lucy, dont le nom seul prête déjà à réfléchir, avant le moindre début d'aventure.
Quatrième de couverture :
« Mal-aimé, méprisé, mais bien décidé à forcer son destin, le jeune et délicat Lucien Minor, dit Lucy, quitte sans regret sa bourgade natale pour aller prendre l'improbable poste de sous-majordome au château von Aux, lugubre forteresse sise au coeur d'un massif alpin. Avec pour tout bagage son costume râpé et une pipe nouvellement acquise dont il ne sait se servir sans provoquer l'hilarité générale, le voilà qui fait son entrée au château sous la houlette de l'énigmatique M. Olderglough.
Très peu sollicité, Lucy a tout le loisir de découvrir que ces lieux inquiétants, en apparence inhabités, recèlent les plus noirs secrets, et de faire la connaissance d'une population locale haute en couleur : voleurs invétérés, fous à lier, aristocrates dépravés, mais surtout Klara, dont il tombe éperdument amoureux, se plaçant ainsi en périlleuse concurrence avec le bel Adolphus.
Commence alors un conte grinçant dont les protagonistes incarnent une étrange humanité toute pétrie de mensonges, de désirs malins et d'une perversité parfois érotique qui sidèrent Lucy quand il n'en est pas lui-même l'agent. Après le succès des Frères Sisters, le talentueux Patrick deWitt nous offre une comédie de mœurs des plus noires, une aventure électrisante entre dérision, fantaisie et cruauté. »
Extrait:
« Je n'ai aucune estime pour quelqu'un si pressé de donner sa vie pour une idée », répliqua Mémel, et il cracha par terre pour affirmer son indignation. Lucy, pour qui la guerre demeurait un mystère, déclara : « Oui, et de quelle idée s'agit-il au fait ?
- Tout est là, répondit Mémel (...) »