La librairie des chats noirs
de Piergiorgio Pulixi
9782351783580
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L’ayant pas mal vu d'un œil distrait passer sur les blogs des lectrices, puis apparaître soudain en plein milieu de la table des nouveautés à la bibli, j'ai testé ce roman du nouvel auteur italien à la mode : Piergiorgio Pulixi.
Vous voulez écrire un polar à succès (et même éventuellement une série?) en mettant toutes les chances de votre coté, qu'est ce que vous faites?
Vous vous souvenez que la majorité des lecteurs sont des lectrices et qu’elles aiment les livres, les bibliothèques, les librairies, les clubs de lecture et les chats et sont généralement d'une grande indulgence envers les types un peu abîmés qui essaient de se reconstruire et cachent un cœur d'or derrière une apparence bourrue (pas moi, faut bien des exceptions). Il est bon qu'il ait quelques amis un peu originaux mais avec un excellent fond. Il n'est ni mauvais ni rare qu'il soit également très officieusement bien vu des services de police, c'est plus simple pour avoir de bons renseignements et échapper à toutes les tracasseries que vous font normalement les flics quand vous venez piétiner dans une enquête de police. Évidemment, la vraisemblance n'y gagne pas, mais on ne peut pas tout avoir. Vous placez le tout dans une belle région et saupoudrez d’un peu de tristesse amoureuse, et le tour est joué. Bref, Pulixi n'a pas été avare de ses efforts et il nous a mis TOUT ça dans ce roman. Résultat, nous avons un petit polar très agréable à lire, qui ne va certes pas révolutionner la littérature noire mais qui donnera à son lecteur ce qu'il vient en général chercher.
Après un départ qui capte bien l'attention et nous décide à voir plus loin, nous découvrons notre héros, un ex-prof de math défenseur d'enfant battu qui a dû se recycler et est devenu libraire. Un libraire qui coule doucement vers la faillite et se demande pourquoi les clients qu'il insulte ou engueule volontiers ont tellement tendance à ne pas revenir. Heureusement, la boutique est maintenue à flots par une vendeuse extrêmement aimable, elle, et qui fait tout le boulot bien qu'on la devine payée au lance-pierre. Dans la librairie se sont installés à demeure et sans le consulter deux chats noirs plutôt énigmatiques (pour l'ambiance féline). Dans le sous-sol de la librairie le club de lecture s'est réduit à quatre participants et s'est transformé en "club des enquêteurs du mardi". C'est à eux que la police, totalement démunie après l'entrée en matière très violente du roman, va demander un coup de main. (Oui, je vous avais prévenus pour la vraisemblance). Pour être honnête, le lecteur n’a aucune chance de découvrir le coupable avant la fin, le seul indice étant laissé trop flou pour être probant, mais il va essayer.
C’est facile à lire, plaisant, la psychologie des personnages est à la limite de la caricature mais c’est de la lecture récréative. L’IA va bientôt nous pondre des milliers de ces romans-là si ce n’est déjà fait, et vous l’aurez oublié en moins d’un mois, but who cares ?
Ceci étant, je ne pense pas en lire d’autre, mais ça va beaucoup plaire.
Ahaha, j'ai bien ri à ta recette du polar à succès ! Bon, ce serait dommage de réduire Pulixi à ce style léger et divertissant très assumé.^^ Son Île des âmes est autrement plus noir et explosif. J'avais adoré. Une toute autre ambiance.
RépondreSupprimerSuis allée voir le sujet, mais je crois que ça ne va pas être possible comme dit la chanson. "série de meurtres rituels de jeunes filles" ça oui, ça peut être noir mais pour moi = 50%bof, 50% beurk . Je ne suis pas cliente. Le sujet de L'illusion du mal semble plus intéressant, mais 600 pages! Trop pour que je retente cet auteur.
Supprimeroui, j'ai l'impression que Pulixi est tombé dans la facilité depuis l'excellent "île des âmes" (la suite de la série est un peu décevante). Je n'ai pas (encore) lu " La librairie des chats noirs" mais je suppose que je trouverai le roman distrayant et agréable à lire.
RépondreSupprimerExcuse-moi, je croyais t'avoir répondu. Oui, c'est une lecture qui aura son public. Elle se lit bien
Supprimerattends, l'ile des âmes... le sujet ne m'a pas du tout attirée? Ou alors l'écriture? Bref, lâché!
RépondreSupprimerJe sens que l'auteur n'est pas pour moi...
On est 2
SupprimerL'ile des âmes est un polar très sombre
RépondreSupprimerLes avis sur ce titre le considèrent souvent comme inférieur à ceux que l'auteur a écrit avant... je vais personnellement le découvrir en juillet, à l'occasion d'une LC autour de L'île des âmes. On verra..
RépondreSupprimerNous verrons ce que tu en diras
Supprimermême l'Ile des âmes du même auteur est très convenu comme roman quoique beaucoup plus gore
RépondreSupprimerCa ne m'étonne pas
SupprimerJe le vois souvent passer aussi, celui-là, et il faudrait bien que je découvre l'auteur un jour...
RépondreSupprimerOui, peut-être, mais pas indispensable non plus.
SupprimerPS: je ne peux pas aller voir votre blog sans accepter les cookies ou payer un abonnement...
SupprimerMerci pour le démontage du polar en éléments de marketing !
RépondreSupprimer😄De rien, c'était tellement évident... comment résister?
SupprimerJ'ai beaucoup aimé L'ile des âmes pour son efficacité et son contexte. Les personnages étaient plutôt classiques en revanche, mais je n'avais pas boudé mon plaisir. Il y avait un peu de gore, mais pas d'ambiance flippante (sinon j'aurais fui). Celui-ci utilise bien les recettes du genre évidemment, donc si je tombe dessus pourquoi pas, mais j'ai des listes longues comme le bras qui sont plus importantes.
RépondreSupprimerOui, c'est plaisant à lire ... et à oublier
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