12 novembre 2022

Il faut une révolution politique, poétique et philosophique:

 Entretien avec Carole Guilbaud

d'Aurélien Barrau 

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"Astrophysicien, directeur du Centre de Physique Théorique Grenoble-Alpes, Aurélien Barrau est un ardent défenseur de la planète, une voix incontournable de l’écologie aujourd’hui.

Carole Guilbaud est professeure de lettres."


J'avais découvert Aurélien Barrau par ses vidéos sur les réseaux sociaux (j'en ai d'ailleurs partagé une ou deux sur mon mur). Etant convaincue par ses thèses, j'ai décidé d'acheter son dernier paru, fascicule de peu de pages, de le lire et d'en distribuer ensuite à ceux qui me demanderaient quelles étaient ses idées. J'ai réalisé les deux premiers tiers du projet, mais ensuite... à la lecture, j'ai découvert un texte pas si facile d'accès et qui ne conviendrait pas à certains en raison du vocabulaire utilisé. En clair, ce n'est pas à portée de tous. Sans aller jusqu'à limiter son audience à quelques savants, cela demande une lecture attentive et un certain nombre de connaissances. Ce n'est pas l'ouvrage de vulgarisation que je croyais. Son précédent ouvrage (« Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité ») est plus accessible et c'est donc ce dernier que je conseillerais le plus souvent pour une découverte.

Ensuite, la forme étant celle d'une interview, j'ai découvert des questions à l'énoncé trop long et détaillé. Je sais que c'est censé fournir au lecteur les connaissances qui lui permettront de mieux apprécier la réponse, il n'empêche que ce qui l'intéresse, c'est la réponse, pas la question et j'en aurais souhaité certaines plus concises. Elles m'ont aussi paru moins claires que les réponses (qui elles, le sont parfaitement). Mais c'est juste un bémol. Pour ce qui est des réponses, par contre, j'ai continué à être pleinement convaincue par les raisonnements suivis et les thèses soutenues. Je pense que tout le monde devrait s'informer des thèses d'Aurélien Barrau. 

Depuis que l'on nous dit que nous détruisons la planète et que nous courons à notre perte si nous continuons ainsi, tous ceux qui ne souffrent pas d'un blocage irrationnel sur le sujet ont bien compris qu'en effet... il allait falloir faire quelque chose.

Mais plus tard. 

On avait le temps de voir venir et de trouver des aménagements et des solutions. Aujourd'hui, nous découvrons soudain avec horreur que ça va BEAUCOUP plus vite qu'on ne l'avait pensé et qu'on a bel et bien déjà les pieds dedans. Nous voilà talonnés par l'urgence. Quelques aménagements et améliorations n'y changeront rien, «une seule solution, la révolution» comme disaient déjà vos grands-parents. En changeant le mode de vie, en multipliant les gestes écologiques (ce qui déjà est loin d'être acquis pour certains), on obtiendra des «améliorations» mais on ne résoudra pas le problème.

« Il s’agit de refondre les valeurs et les symboles. Si la direction ne change pas, le chemin suivi importe peu. »

Ailleurs :

« Les petits gestes et autres "initiatives individuelles" sont certainement bienvenus. Mais ce n'est plus la question de fond. Un problème systémique ne peut avoir de solution que systémique. Il faut une révolution politique, poétique et philosophique. »

Mais surtout :

« Le temps a-t-il été pris de s'interroger sur la direction que nous considérons comme méliorative ? En quoi l'affaissement culturel et biologique est-il un progrès ? »


« Non, il ne faut pas renoncer à la croissance, il faut la redéfinir. Je pense sincèrement qu'il y a quelque chose de profondément débile -je n'ai pas de mot plus poli- à nommer croissance une éradication systématique de la vie sur terre. La croissance vraie ne pose aucun problème : l'amour, la créativité, l'entraide, la connaissance, les explorations artistiques et scientifiques peuvent évidemment croître. Elles le doivent ! Mais la production délirante d'objets inutiles, devenue une fin et non plus un moyen, doit être nommée pour ce qu'elle est : une maladie. S'il faut la nommer croissance, alors voyons-la comme une croissance tumorale. »


Cette lecture nous amène à examiner bien des sujets, à nous poser parfois des questions qu'on n'avait pas encore envisagées. Que vous soyez convaincu ou non, la lecture de cette brochure est indispensable pour savoir au moins de quoi vous parlez et, plus largement, pour savoir ce que vous vivez. Je pourrais pratiquement citer la totalité de cet ouvrage... Il vaut mieux que vous le lisiez  vous-même, et après hop ! Dans une boite à livres !

9791038701298



6 commentaires:

  1. C'est quelqu'un que j'écoute beaucoup (et qui convainc complètement), et son petit fascicule a récemment rejoint mes étagères, je le lirai dans les jours qui viennent.

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    1. Je ne pense pas en écrire (je me réserve comme ça des titres, essentiellement de la non-fiction, que je lis sans la contrainte d'un billet conséquent..).

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    2. Je trouve ça dommage parce que les chroniquent aident à diffuser ses thèses.

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  2. Je voulais écrire qui ME convainc (lapsus révélateur ?..)

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