La mère
de Pearl Buck
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Quatrième de couverture:
"La vie quotidienne d'une paysanne chinoise avant la Révolution. Avec les mots du cœur, et un sens aigu du détail, Pearl Buck nous retrace cette existence pathétique où s'affirme à travers la souffrance et le désespoir la noblesse secrète des pauvres et des humiliés."
La mère a trois enfants en bas âge et un mari qui ne songe qu'à son propre plaisir et ne se soucie pas de sa famille. Après avoir dépensé la totalité de la maigre dot, il disparaît, laissant même sa vieille mère. Au défi de faire vivre sa famille, le femme ajoute celui de dissimuler au village qu'elle a été abandonnée. Elle raconte qu'il est parti travailler en ville, et même qu'il leur envoie de l'argent.
On admire d'abord la peinture de la vie pauvre des paysans chinois de cette époque.On admire la parfaite connaissance que l'auteur a de leur mode de vie et de pensée et comment elle sait bien les peindre dans leur misère mais sans misérabilisme, dans leur honneur au contraire. Les communistes sont alors de simples rumeurs de la ville. Les paysans les considèrent comme des voleurs et des bandits. Tandis que Pearl Buck nous laisse voir que dans leurs rangs se trouvent aussi bien des idéalistes assoiffés de justice sociale que des profiteurs paresseux fuyant la rude vie de paysan.
Ce roman montre aussi la volonté et la puissance de cette mère qui prend tout en charge et fait face à tout sans jamais fléchir malgré ses propres besoins et ses propres faiblesses.
On en parle moins, en général, quand on évoque ce roman, mais pour moi, c'est aussi le roman de l'injustice. La mère adore son époux parce qu'il est beau et a l'air élégant. Elle lui pardonne pour cela son égoïsme absolu et même son abandon. De même, entre un fils beau, égoïste et jouisseur comme son père et un fils plus rude mais honnête et prenant soin d'elle, elle préférera toujours le premier et de loin, ne tenant aucun compte de tout ce que l'autre fait pour elle. De même, elle n'est que reproches pour sa belle-fille qui pourtant la traite parfaitement bien. Ainsi Pearl Buck a su montrer que cette mère qui a mené une vie d’héroïne, a aussi une face irrationnelle et injuste qui peut faire beaucoup souffrir autrui. Mais sur cela comme sur tout le reste, P. Buck ne porte pas de jugement. Elle se contente de montrer, elle fait confiance à son lecteur pour réfléchir sur ce qui lui est dit et se forger une opinion. C'est une des grandes qualités de cette auteure.
Aussi bien pour sa peinture hyper réaliste de la vie des paysans pauvres de cette époque, y compris le sort des filles dont on redoute la naissance, que pour le récit poignant et où l’intérêt est sans cesse renouvelé et pour cette épaisseur à faces multiples de chaque personnage, ce roman est un chef d’œuvre. Il nous apprend des choses et améliore notre compréhension de l'humain.
978-2253006220
un de mes très bons souvenirs de lecture je me souviens de mon émotion à l'époque un beau roman fort
RépondreSupprimer... Et il n'a pas pris une ride ! C'est rare.
RépondreSupprimerC'est émouvant, Pearl Buck était l'écrivaine préférée de... ma mère. J'en ai lu tout jeune, je ne me souviens pas beaucoup.
RépondreSupprimerEt pas une ride !
;-)
Pas une ! A relire sans hésiter.
SupprimerIl me tente énormément, ce livre. D'ailleurs, l'écrivaine m'intéresse depuis quelques années déjà, sans oser l'approcher.
RépondreSupprimerN'hésite pas. C'est simple et vraiment bien.
SupprimerSimple mais pas simpliste.
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