Papa part maman ment mémé meurt
de Fabienne Yvert
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Petit exercice de style en trois mouvements, très réussi. Ce tout petit livre abrite un jeu de prose poétique et une leçon de vie. Leçon non pas donnée doctement, mais que nous tirerons nous-mêmes de ce qui nous est exposé. La narratrice, la fille de la maison, que nous prenons d’abord pour une petite fille mais dont sa mère dit qu’elle se veut artiste, donc, au moins une étudiante. Il y a aussi un frère, mais juste à l’arrière-plan, flou.
Les phrases, brèves, imagées, à fort pouvoir évocateur, disent des faits -réels ou non- et n’engendrent que des émotions. (On sent que l'auteur a aimé jouer de cette dualité faits-émotions). Avalanche de mots chacun choisi avec soin, dès la couverture
(C'est moi qui ai souligné)
Phrases distribuées en très courts paragraphes que le lecteur avale sans souffler.
Paragraphes partagés en trois chapitres, Papa, Maman, Mémé qu’on n’avait pas vue jusqu’alors et qui n’apparaît que le temps de disparaître. Trois périodes de la vie à forte charge émotionnelle que la plupart traversent ou ont traversés, où les émotions s’enflent d’une telle violence qu’elles prennent le dessus, emportant prévisions et projets comme fétus de paille. On peut essayer de se protéger, mais rien n’y fait. Nous sommes avant tout des êtres sensibles. Et pas seulement dans les grands moments de la vie d’ailleurs, mais par exemple, rien qu’en lisant ce petit bouquin qui nous a remués comme il voulait.
Ça peut être joué au théâtre, et d’ailleurs, ça l’a été.
Fabienne Yvert a publié plusieurs autres livres (toujours courts, me semble-t-il), mais je ne la connaissais pas.
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