19 octobre 2022

La conjuration des imbéciles 

de John Kennedy Toole

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 L’imbécile conjuration qui eut raison de lui.

Bon. J’avoue que pour mon titre, j’ai cédé au charme du jeu de mots et qu’il n’y a sans doute pas eu la moindre conjuration contre Toole. La force d’inertie, la malchance suffisent. Mais ce titre me plaisait bien. Pourquoi se priver?

John Kennedy Toole était enseignant, mais plus encore, du fond de son cœur et de tout temps, il était écrivain. Parce qu’il était le seul à le penser, avec sa mère, parce que tous les éditeurs refusaient son livre et qu’il avait fini par douter lui-même, bien que n’ayant rien d’autre à quoi se raccrocher, il s’est tué à 32 ans, en inhalant les gaz d’échappement de sa voiture.

Sa mère reprit le livre et sa quête d’éditeur et s’acharna tant qu’elle finit par parvenir à le faire éditer. Et l’on vit que ces messieurs de la Profession s’étaient bien mis le doigt dans l’œil car, tout de suite, le roman séduisit les foules et le monde littéraire aussi puisqu’il reçut le prix Pulitzer.

Plus tard, poussé par la demande du public, on publia même « la Bible de néon », un roman que J.K Toole avait écrit à l’âge de 16 ans, et dont je ne puis vous parler car je ne l’ai pas lu.

Parce qu’on avait dit et écrit partout et avec admiration que la conjuration des imbéciles était une œuvre majeure du 20ème siècle, certains ont compris que cela signifiait que c’était là ouvrage à prendre avec le plus grand sérieux et se sont quelque peu ridiculisés à soutenir que Ignatius J. Reilly était un homme admirable ou à s’étonner au contraire de ne le point trouver sympathique. Or, tout cela est absurde. Certes, ce livre est une œuvre majeure, mais cela ne l’empêche pas d’être tout autant une farce truculente et grand-guignolesque. Ou, pour être plus exact, une tragi-comédie.

Reprenons donc en essayant de respecter la place des choses.

Ignatius, bien que ni son passé, ni son caractère, ni ses compétences, ni ses souhaits ne l’y prédisposent, doit, à 30 ans, exercer une occupation salariée. C’est tout au long de cette aventure que nous le suivons avec un intérêt et une jubilation qui ne se démentent pas un instant, dans des péripéties totalement imprévues, grotesques et invraisemblables.

Cette lecture est un régal et, l’ouvrage a beau être copieux (480 pages), je ne me suis pas lassée une seconde de cette histoire délirante et fine. J’en conseille absolument la lecture, sans doute pas dans l’espoir de grands éclats de rire (quoique…), mais pour la jubilation réelle qu’elle est susceptible de causer à son lecteur.

9782221100172



7 commentaires:

  1. Je crois être une des rares lectrices de ce titre à avoir été profondément déçue. J'en attendais beaucoup, et le début m'a bien plu, mais je me suis ensuite mortellement ennuyée (j'ai trouvé que ça finissait par tourner en rond...).

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    1. Vraiment? Oui, comme tu dis, c'est la première fois que j'entends ça. Pour moi, c'est un roman culte.

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  2. Tenté il y a quelques années mais je me suis tellement ennuyée que je n'ai pas terminé.

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  3. Je n’ai pas été aussi emballée que toi, tant s’en faut (https://surmesbrizees.wordpress.com/2012/07/16/la-conjuration-des-imbeciles-john-kennedy-toole/), mais j’étais contente de l’avoir lu.

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    1. Oui. Même quand on reste réservée, on sent que c'est un grand livre.

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  4. Coucou ! Ce roman m'avait fait rigoler, j'avais beaucoup aimé, mais en même temps je n'étais pas sûre de saisir le propos de l'auteur, j'avais le sentiment de passer un peu à côté du fond des choses. Je suis contente qu'il t'ait plu !

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