L'arc en ciel
de Pearl Buck
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Henry Potter et les reliques du théâtre
Alors, c'est l'histoire de Henry Potter, cinquantenaire milliardaire. Vous avez souri? Vous aussi vous avez envisagé l'espace d'une fraction de seconde le gamin magique à cicatrice sur le front... Mais non, c'est Henry, pas Harry. Raté, et tout le reste l'est également, hélas.
Ce roman est le dernier signé Pearl Buck. Elle avait 82 ans à sa parution. Le dernier roman, le roman de trop?
Sans doute ce livre, sans aucun rapport avec la Chine, ni même l'Asie, n'était-il pas indispensable et n'ajoute-t-il rien à sa gloire, mais l'âge n'avait tout de même pas enlevé à notre Prix Nobel toutes ses qualités et tout son savoir faire. C'est ce qui sauve -de justesse- ce roman du naufrage vaudevillesque.
Notre milliardaire donc, heureux en amour comme en affaires, avec une épouse belle, aimante et pas encombrante (quand on n'a pas besoin d'elle, elle part en voyage, dans le cas contraire, elle revient), décide un soir que ce qu'on lui propose au théâtre ne vaut pas tripette, et réalise que s'il veut un bon spectacle, il va falloir qu'il le fabrique lui-même. Le monde du spectacle lui est totalement étranger, qu'à cela ne tienne, il a tout l'argent qu'il faut et, avec l'argent, il se paiera tous les professionnels dont il aura besoin. Aussitôt dit (ou plutôt, pensé, car il garde son projet secret et n'en parle à personne), aussitôt fait. Et s'il voulait distraire son spleen de la cinquantaine trop gavée, il va être servi et en avoir pour son argent. Il ne mettra pas longtemps à constater que le monde de l'art et plus particulièrement celui des acteurs, a ses règles bien particulières et aussi différentes de celles du monde des affaires que de celles du quotidien lambda et Henri Potter a beau être un gros morceau assez coriace, il va frôler des abîmes et voir même parfois son pied glisser...
P. Buck agrémente ces diverses péripéties de réflexions un peu plus poussées sur l'art théâtral (ou du moins sa vision, tout de même très discutable du monde des acteurs). Il y a quelques remarques intéressantes mais aussi, m'a-t-il semblé, beaucoup de lieux communs. Idem pour les réflexions sur l'amour et ce que l'on peut ou doit sacrifier en son nom (là encore, à mon sens, bien des banalités et une vision quand même très rétro des choses, malgré une apparence de grande modernité). Il y a une scène de "quasi-viol" qui pourrait à elle seule animer aujourd'hui des heures de débat: viol, pas viol, éléments à charge, à (oserais-je dire) décharge... Mais là, elle n’entraîne aucun débat, ni aucune réflexion. Elle a lieu. Point. Et on n'en parle plus. L'histoire se poursuit.
Et la fin est... Pfff eh bien disons, qu'elle ne rachète rien.
Si vous aimez les romans du genre de ceux de Patrick Cauvin, je pense que cet "Arc en ciel" peut vous plaire; sinon, il vaudra mieux vous tourner vers la période chinoise de la dame, qui renferme d'excellents titres.
C'est une autrice qui me rappelle immanquablement mes années lycée (comme Gilbert Cesbron ou Guy des Cars)...
RépondreSupprimerEt Cronin ! Qui se souvent de A.J. Cronin? :-)
SupprimerCelui-là, je ne le connais que de nom !
Supprimer:-D Pas assez vieille !
SupprimerC'est vrai Ingannmic, ça sent le vieux et le poussiéreux... ça me rappelle mon enfance, c'est dire si ça date !
RépondreSupprimerMais j'ai quand même l'intention de lire bientôt "La mère", oublié depuis belle lurette car j'en ai besoin pour mon Petit Bac ;-)
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