Le berger de l'Avent
Gunnar Gunnarsson
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Je connais peu de choses de la littérature islandaise bien qu'ayant
lu quelques titres et souvent avec plaisir, mais je ne demande qu'à
apprendre. C'est pourquoi je me suis laissé tenter par ce berger de
l'Avent car Gunnar Gunnarsson est donné comme un des auteurs phares de
la littérature de ce pays. Tout le monde dit le plus grand bien de ce
récit. Comment résister ?
Benedikt est un homme simple, un berger, un solitaire. Tous les ans, à
la période de l'Avent, juste avant les grands froids, il repart dans la
montagne pour un ultime sauvetage des moutons qui ont échappé aux
retours de transhumance et s'y trouvent encore à errer. Ils ne pourront
résister seuls là-haut. C'est pour lui une sorte de bonne action de
Noël, comme une façon d'améliorer son karma. (Cette dernière remarque
est un peu humoristique car le récit est clairement catholique, mais
elle fait bien écho à ce profond sentiment d'harmonie entre l'homme et
la nature, où chacun a sa place et son rôle à jouer.)
Benedikt est accompagné de son bélier Roc (qui saura "parler la
langue" des rescapés) et de son chien Léo (qui retrouve toujours le
chemin). Ce sont trois compagnons, intimement liés qui mangent et
dorment ensemble, se connaissent depuis toujours, s'estiment et se
respectent. Mais le berger commence à prendre de l'âge,
"… cette année était une sorte d'anniversaire : c'était la vingt-septième fois, et lui-même avait deux fois vingt-sept ans."
Pas vieux encore, mais les conditions sont très rudes d'autant que
cette fois "la poisse l'avait poursuivi". Dès le début, il s'est mis en
retard pour aider les uns et les autres, car Benedikt ne sait pas
refuser, et le voilà à démarrer alors que le grand froid et le blizzard
ont déjà commencé et ayant bien entamé ses provisions avant même le
départ. Les choses seront particulièrement difficiles pour cette
vingt-septième année et il aura besoin de toute son expérience, de son
mental inébranlable et de son stoïcisme. Sans parler de sa fine équipe.
Jón Kalman Stefánsson, nous livre une postface très éclairante, en
particulier sur la place de Gunnarsson dans la littérature islandaise.
Il présente également ses autres romans. Il dit également le plus grand
bien de cette novella, insistant en particulier sur la qualité de sa
construction, ce qui m'a étonnée car je louerais plutôt le fond que la
forme, la fin étant expédiée en moins de deux pages de façon... je
dirais "abrupte" puisqu'on est à la montagne.
Sacha l'a lu aussi.
978-2843048791
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