08 octobre 2020

 Le berger de l'Avent

Gunnar Gunnarsson

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   Je connais peu de choses de la littérature islandaise bien qu'ayant lu quelques titres et souvent avec plaisir, mais je ne demande qu'à apprendre. C'est pourquoi je me suis laissé tenter par ce berger de l'Avent car Gunnar Gunnarsson est donné comme un des auteurs phares de la littérature de ce pays. Tout le monde dit le plus grand bien de ce récit. Comment résister ?
  
   Benedikt est un homme simple, un berger, un solitaire. Tous les ans, à la période de l'Avent, juste avant les grands froids, il repart dans la montagne pour un ultime sauvetage des moutons qui ont échappé aux retours de transhumance et s'y trouvent encore à errer. Ils ne pourront résister seuls là-haut. C'est pour lui une sorte de bonne action de Noël, comme une façon d'améliorer son karma. (Cette dernière remarque est un peu humoristique car le récit est clairement catholique, mais elle fait bien écho à ce profond sentiment d'harmonie entre l'homme et la nature, où chacun a sa place et son rôle à jouer.)
  
   Benedikt est accompagné de son bélier Roc (qui saura "parler la langue" des rescapés) et de son chien Léo (qui retrouve toujours le chemin). Ce sont trois compagnons, intimement liés qui mangent et dorment ensemble, se connaissent depuis toujours, s'estiment et se respectent. Mais le berger commence à prendre de l'âge,
   "… cette année était une sorte d'anniversaire : c'était la vingt-septième fois, et lui-même avait deux fois vingt-sept ans."
    Pas vieux encore, mais les conditions sont très rudes d'autant que cette fois "la poisse l'avait poursuivi". Dès le début, il s'est mis en retard pour aider les uns et les autres, car Benedikt ne sait pas refuser, et le voilà à démarrer alors que le grand froid et le blizzard ont déjà commencé et ayant bien entamé ses provisions avant même le départ. Les choses seront particulièrement difficiles pour cette vingt-septième année et il aura besoin de toute son expérience, de son mental inébranlable et de son stoïcisme. Sans parler de sa fine équipe.
  
   Jón Kalman Stefánsson, nous livre une postface très éclairante, en particulier sur la place de Gunnarsson dans la littérature islandaise. Il présente également ses autres romans. Il dit également le plus grand bien de cette novella, insistant en particulier sur la qualité de sa construction, ce qui m'a étonnée car je louerais plutôt le fond que la forme, la fin étant expédiée en moins de deux pages de façon... je dirais "abrupte" puisqu'on est à la montagne.

Sacha l'a lu aussi.

978-2843048791

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