27 février 2025

Sur la dalle

de Fred Vargas

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Sorti en 2023, ce nouvel épisode des aventures du Commissaire Adamsberg est le dixième de la série. Dix, ce serait un bon nombre pour arrêter, non ? Je revois mon enthousiasme en découvrant ce flic pratiquement à sa sortie (1991). Je me suis régalée de ses aventures, de sa tournure d’esprit et de son humanisme. On découvrait le flic anti-flic (Marleau s’annonçait). Je me précipitais sur chaque nouvelle sortie. Au fil des années, les nombres de pages sont devenus de plus en plus importants alors que mon intérêt prenait le chemin inverse. Je les lisais encore mais avec un délai de plus en plus important, lui aussi. Je ne me précipitais plus et je subissais des déceptions… et je vois bien que s’il y a un onzième, il n’est pas du tout sûr que je le lise (euphémisme).

Que se passe-t-il ? Eh bien d’abord, c’est toujours la même recette. Il y a des scènes qu’on est sûr de trouver : Début avec un sauvetage d’animal, attitude ou aspect du Commissaire qui stupéfie tout le monde. Il ne fait pourtant rien de bien extraordinaire, tarde à trouver le coupable et il y aura encore quelques malheureuses victimes avant qu’il ne mette la main sur l’assassin qui n’avait d’ailleurs plus qu’une seule proie en vue.

570 pages, c’est beaucoup, et même disons-le, c’est trop. De repas plantureux et répétitifs en promenades nonchalantes, on traverse des situations désespérées qui se résolvent d’un coup, on connaît des rebondissements invraisemblables (menottes cassées, bof, bof), on s’appuie sur des affirmations péremptoires peu étayées (un personnage est le sosie de Chateaubriand ce dont tout le monde s’extasie mais vu les portraits qu’on en a il doit y avoir plusieurs milliers d’hommes – et même quelques femmes- dans ce cas, à commencer par Souchon). On retrouve les mêmes caractéristiques des personnages que d’habitude, mais carrément poussées jusqu’à la caricature (le commissaire comme ses adjoints ou l’entourage).

Et heureusement que l’entourage d’ Adamsberg est là pour répéter à de nombreuses reprises combien ils est admirable, parce que nous, on n’y songerait pas. Son vocabulaire semble même s’appauvrir. Il a toujours eu du mal avec les mots difficiles mais là, ils n’ont même plus besoin de l’être pour qu’il s’y emmêle. Des "bulles de pensée" vaseuses font péniblement surface apportant la révélation... Bref, Adamsberg se caricature. Le Commissaire s’essouffle. Les dialogues sont affligeants voire même parfois à la limite du ridicule. Quant à l’explication de l’énigme elle-même, elle a beau être cachée derrière une autre affaire de nature moins surprenante pour embrouiller le lecteur, on ne peut pas ne pas voir qu’elle pulvérise les scores du niveau d’invraisemblance. C’est carrément une histoire à dormir debout. On a donc au final lu presque 600 pages d’un polar gentil mais très moyen (audiolu pour moi, mais quand même...), je ne pense pas le refaire.

Quant au dolmen censé inspirer Adamsberg, je ne l’ai même pas vraiment visualisé.

Par contre, les souvenirs éveillés par cette mésaventure m’ont remis en tête la série des "Évangélistes" que j’avais bien aimée aussi. J’en ai donc ressorti un des volumes et je vais voir si j’apprécie encore. Je vous parlerai bientôt.


‎ 978-2290397848

22 février 2025

 Fuck America

Edgar Hilsenrath

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Un bouquin assez déjanté qui ne parle pas de la Shoah tout en ne parlant que de cela.

Je m’explique.

Ce roman est d’inspiration nettement autobiographique. Il s’attache à la période durant laquelle Bronsk… euh, Hilsenrath vécut ou plutôt survécut à New York et nous raconte comment cela se passa. 

Mais reprenons.

Le livre commence par un échange de lettres entre le père de Bronsky et le Consul Général des Etats-Unis. Nous sommes à Berlin en 1939 et le premier demande très poliment au second de lui accorder des visas d’immigration. 

"Très cher Monsieur le Consul Général 

Depuis hier, ils brûlent nos synagogues Les nazis ont détruit mon magasin, pillé mon bureau, chassé mes enfants de l’école, mis le feu à mon appartement, violé ma femme, écrasé mes testicules, saisi ma fortune et clôturé mon compte bancaire. (…) Seriez-vous en mesure, très cher Monsieur le Consul Général, de me procurer sous trois jours des visas d’immigration pour les Etats-Unis?"

A quoi le  Très cher Consul Général répond non moins poliment :

"Renvoyez-moi les formulaires de demande et veuillez attendre treize ans" car eh oui, hélas, il y a une forte demande et donc des délais à respecter.

Le ton est donné: nous allons parler avec légèreté de choses lourdes. Vous savez bien, cette fameuse politesse du désespoir… eh bien elle joue ici à fond et le résultat m’a semblé très convaincant.

Après cet échange de lettres, nous quittons le vieux continent et faisons un saut de quelques années dans le futur car Jakob Bronsky a survécu. Il est à New York, dans une misère noire. Il vit dans un meublé du quartier juif et n’est pas du tout désespéré car il a décidé qu’il ne se souvenait de rien. Seulement, il est incapable de produire correctement le moindre travail salarié et a donc du mal à survivre entre petits larcins, et boulots de dépannage de quelques jours ou heures dont la seule constante est qu’on ne le rembauchera pas. Il fréquente une cafétéria juive misérable et crasseuse où il retrouve quelques connaissances de tous âges, aussi pauvres que lui ou presque et assez tolérants à son égard. Ils savent. Ses deux préoccupations majeures sont sa nourriture et sa sexualité, les deux étant très difficiles à assurer un minimum. Vient bientôt s’ajouter une troisième préoccupation qui égalera bientôt les deux autres: écrire. Jakob sent qu’il est un écrivain ("non publié", comme il a l’honnêteté de toujours préciser) et c’est pourquoi, ainsi que pour apprivoiser et remettre en ordre ce passé dont il se souviendra peut-être à cette occasion, il va écrire sur sa vie. Ses compagnons de cafétéria lui proposent aussitôt un titre: "Le branleur" (allez savoir ce qui leur fait dire ça…) En tout cas, le premier chapitre n’est pas encore écrit que le titre fait l’unanimité, et même auprès de Bronsky qui l’accepte volontiers. A partir de maintenant, il subviendra à ses modestes besoins dans le but de se rendre capable d’écrire un chapitre de plus. L’évidence vitale est devenue l’écriture de ce livre, le premier. Il l’écrit à New York, en allemand -ce qui ne simplifie rien pour une éventuelle publication- tout en poursuivant son existence chaotique. Et c’est cela qui nous est raconté par un Jakob Bronsky dont la perpétuelle gentillesse n’a d’égale que sa perpétuelle distance aux choses et dont on ne sait pas trop si ses mensonges sont volontaires ou non.

Un livre que j’ai lu d’une traite et qui pour moi, parle de la vie et de la création littéraire, deux des sujets les plus passionnants qui soient. 


"- Et la guerre a rattrapé la famille Bronsky. Y compris Jakob Bronsky. Et quand la guerre a été finie il y a eu, tout d’un coup, deux Jakob Bronsky"

"- Comment ça, il y a eu deux Jakob Bronsky? "

"- Il y en a eu deux", je dis " Le premier Jakob Bronsky, mort avec les six millions, et l’autre Jakob Bronsky, celui qui a survécu aux six millions."

(p. 250)


Wodka l'a lu aussi.


978-2370551177


17 février 2025

 La loi de la tartine beurrée

J.M. Erre

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Un livre pour rire. Quand j’ai envie de m’accorder un moment de lecture de pure détente, il n’est pas rare que je me tourne vers J.M. Erre. Il a déjà plusieurs livres sur ce blog. J’ai déjà lu la plupart de ses titres et celui-ci s’est montré à la hauteur de ce que j’en attendais : une bonne récréation. Ce qui n’empêche pas ici une fine (ou pas) analyse des phénomènes de couple.

« - Le couple est l’espace de la tension, murmure Anna. On garde ainsi la colère du citoyen au cœur de la cellule familiale.

- Tant qu’on crie sur son conjoint, chuchote JL, on ne se révolte pas contre le pouvoir.

- L’état ne survit que grâce à la névrose du couple.

- C’est ça, confirme l’intrus. Le pire ce sont les célibataires qui se gâchent la vie en cherchant désespérément à être en couple »

C’est un huis clos. Ca pourrait parfaitement s’interpréter sur une scène de théâtre (et ça fait partie des choses qui m’ont séduite, j’imaginais bien une mini troupe jouant cela comme on faisait du théâtre autrefois). Tout se passe dans l’appartement du couple Godart (avec un T), psychologue/analyste. C’est au réveil d’un lendemain de fiesta. Vous savez comme ces moments-là sont difficiles, celui-là va l’être particulièrement. Monsieur émerge le premier (au sens propre comme au figuré puisqu’il s’extrait péniblement de l’intérieur du divan), Madame apparaîtra plus tard, bien fatiguée elle aussi. Monsieur (JL pour les intimes, spécialiste ayant écrit un livre sur les emmerdements) a d’autant plus de mal à reprendre contact avec la réalité que la première chose qu’il voit en ouvrant les yeux est une tartine beurrée collée au plafond du salon et absolument pas décidée à redescendre. Mais quand elle le fera, de quel coté touchera-t-elle le sol ? (J’en vois chez eux qui font l’expérience, mais attention, il faudra nettoyer).

Débarqueront bientôt plusieurs visiteurs inattendus comme un plombier, des gros bras d’Emmaüs et un inspecteur de police ; débarqueront également l’un après l’autre, une quantité d’objets hétéroclites et surprenants que JL n’a pas souvenir d’avoir commandés mais qui, bel et bien payés et livrés, devront trouver à se caser dans l’appartement qui cesse rapidement de donner cette impression de "logement de magazine" qui plaisait à ses propriétaires. Nous mettrons 200 pages (gros caractères) à assister au désastre, à le comprendre, à craquer

"Qu'est-ce qu’il raconte, ce taré? J’en peux plus, je vais te le balancer par la fenêtre! Dégage, espèce de détraqué du bulbe ! Hurle JL qui, rappelons-le, n’exerce pas le dimanche"

et à en contempler la conclusion.

Les amateurs relèveront en complices séduits l’introduction de titres précédents de l’auteur dans le cours du récit. Les nouveaux lecteurs auront l’occasion de voir si cet humour ni lourd, ni gras qui est la marque de l’auteur est leur tasse de thé.


Merci aux Editions Buchet – Chastel qui m’ont envoyé ce livre.


978-2283040362

12 février 2025

Maus L'intégrale

de Art Spiegelman

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Une lecture INDISPENSABLE. La décision des écoles du comté de McMinn, à l'est du Tennessee, en 2022 de retirer Maus du programme m’a envoyée d’urgence chez mon libraire, et je ne suis pas seule, les ventes ont explosé à ce moment-là. Messieurs les censeurs, merci. Bien sûr, je connaissais ce titre depuis des années, je l'avais déjà vu, j'en avais déjà abondamment entendu parler, je l'avais même eu plusieurs fois en main, feuilleté, lu quelques pages, mais jamais, je l'avoue, je ne m'étais assise dans un fauteuil pour le lire du premier au dernier mot, du premier au dernier dessin. Quelle erreur! Je m'en veux. Ça ne suffit pas de connaître l'existence de ce livre, ni de savoir déjà bien des choses sur la Shoah, il faut lire ce livre. On ne peut pas s'en dispenser car il nous apporte quelque chose d'unique. Faites l'expérience, vous saurez ensuite pourquoi je vous dis ça avec une telle insistance.

Tout d'abord, il ne faut jamais perdre de vue que c'est une histoire vraie. Art Spiegelman a recueilli le récit de la Shoah auprès de son père qui l'a vécue en Pologne puis dans différents camps d'extermination. A ce moment-là, ils vivent tous deux aux USA, la mère d'Art est morte et ses relations avec son père au caractère difficile sont tout sauf aisées. Le lecteur ne peut s’empêcher de penser que ce sont peut-être justement ces défauts, opportunisme, obstination forcenée, égoïsme, qui ont permis au père de survivre là où des millions d'autres sont morts.

 Le récit, documenté par l'auteur comme un reportage, a été publié par épisodes dans un magazine pendant dix ans avant qu'ils soient réunis en un livre. Sous ses apparence de bande dessinée facile avec ses petites souris, c’est un vrai document qui m’a plus d’une fois fait penser à Hilsenrath .

Il a obtenu en 1992 un prix Pulitzer "spécial"", car ce prix n’est normalement pas attribué à une BD. C’est dire s’il a impressionné .

Pourquoi des souris ? Peut-être parce que les nazis soutenaient que les Juifs n’étaient pas humains, mais pas uniquement. Les Allemands sont des chats (je ne pense pas qu’Art Spiegelman déteste les chats, mais ils sont l’ennemi évident des souris) et les Polonais des cochons. Le père parle en faisant des fautes, ce qui rappelle en permanence qu’il est un exilé. Il part d’une situation aisée, jeune, quand son mariage le fait entrer dans la très riche famille de son épouse, lui qui est moins riche. La situation devient ensuite de plus en plus difficile jusqu’à l’abomination des camps d’extermination.

Le récit sans déclaration théorique se situe à hauteur de souris et de quotidien, de survie, où on a tellement de mal à s’en tirer qu’on n’est plus à considérer les choses dans leur ensemble. Mais le lecteur lui, a le recul et la vue d’ensemble. De même, il sait comment le Reich va finir.

Les Spiegelman racontent ce dont tant d’autres ne pourront jamais témoigner. Le récit est épouvantable et on sait en refermant ce livre qu’il n’y a pas d’innocents.

 Après la Libération, les Juifs n’ont généralement pas pu récupérer leurs biens en Pologne. Ceux qui réclamaient trop, on les a fait taire.

Beaucoup ont confirmé leur déni en tentant de nuire à sa publication dans leurs pays respectifs. Wikipédia précise "La traduction vers l'arabe, envisagée depuis longtemps, ne s'est pas encore concrétisée" . Les Russes quant à eux, égaux à eux-mêmes, l’ont édité mais la vente est interdite.

C’est un livre d’une tristesse infinie, mais on ne peut pas faire l’économie de sa lecture.

978-2081278028

07 février 2025

 Cabane

d'Abel Quentin

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Chronique d'une mort annoncée

D’Abel Quentin, j’avais bien aimé "Sœur" et plus encore "Le Voyant d’Étampes", c’est pourquoi, quand à la rentrée de septembre 2024 j’ai vu apparaître un nouveau titre de lui, je me suis tout de suite juré de le lire. Ce qui fut fait quelques mois plus tard. C’est peu dire que j’ai été déçue. Le sujet m’intéressait, pourtant. J’aurais tendance à dire que c’est un livre raté. Ça arrive aux meilleurs et cela ne m’empêchera pas d’aller mettre mon nez dans son prochain roman. J’aimerais beaucoup mentir un peu et dire que oui, c’est intéressant… etc. Tout le monde serait d’accord avec moi, un petit ronron de bon aloi, et ce serait plus simple. Mais non, ça ne va pas être possible, je suis ici pour dire ce que je pense.

L’histoire d’abord, elle est inspirée, de façon à la fois très proche et très libre de l’histoire vraie du "Rapport Meadows" publié en 1972. Je vous recommande à ce sujet le dossier "Ils étaient quatre mousquetaires" de Télérama. On retrouve beaucoup de faits réels dans le roman mais par contre, la psychologie des personnages est inventée par A. Quentin. Il a d’ailleurs également changé leurs noms pour que cela soit clair même pour ceux qui n’auraient pas lu l’avertissement de début de livre.

L’équipe de scientifiques qui a établi ce Rapport 21 est composée de quatre chercheurs de nationalités et spécialités différentes, dont un couple. L’auteur a choisi de présenter le couple américain puis successivement les deux autres personnages, un Français et un Norvégien, puis de regrouper ceux qui restent cinquante ans après pour une sorte de conclusion (parce que les plus malins l’auront compris, la véritable conclusion, c’est le monde qui la fera). Aucun des personnages n’est vraiment sympathique même si certains lecteurs se sentiront sans doute plus près de l’un ou de l’autre (moi, d’aucun). De plus, ils sont caricaturaux dans leur genre. La partie centrée sur le couple occupe en gros le premier tiers du livre et a été pour moi d’un ennui a peu près total. C’est terriblement plan-plan et convenu. Au point que c’est devenu pavlovien chez moi, dès qu’on reparlait du couple, l’ennui me saisissait. Ensuite, entre en scène un journaliste qui entreprend de rédiger un article sur ce que sont devenus les quatre du Rapport 21. Il se pique au jeu, et poursuit ses investigations bien plus loin que ne le nécessitait l’article.

L’idée directrice du roman pourrait être d’explorer les différentes réactions possibles quand on annonce la fin du monde et qu’on doit bien constater que votre annonce ne changera rien au déroulement des choses. Le couple se retire à la campagne pour tenir un élevage porcin (loin d’être l’option la plus écologique dans mon esprit, mais bon… je ne suis pas là pour tout discuter). Le Français décide que foutu pour foutu, il va en profiter au maximum et passer sa vie dans le luxe. Le Norvégien perd la boule et devient mi ermite - mi gourou. Le roman ne devient jamais passionnant, même si cela s’améliore au fil du livre et si les dernières dizaines de pages se tournent plus vite.

J’ai trouvé sur le net des avis contrastés. Certains ont aimé, d’autres non mais surtout des avis mitigés. Certains ne l’ont pas lu entièrement mais ont tout de même dit que c’était bien parce que Quentin est un bon auteur. Le Masque et la Plume en a parlé. Mon avis rejoint celui d’Arnaud Viviant, comme souvent, sans que ce soit une nécessité. Mais bon, c'est peut-être parce que je ne m'attendais pas à cet ennui...


NB : Répète 2 ou 3 fois "avoir les foies" dans le sens d'être en colère; ce qui n'est pas sa signification. Personne ne parle plus argot dans les comités de lecture? 😏

979-1032925430

02 février 2025

Habemus Bastard

Scenario de Schwartzmann Jacky

Dessin de Vallée Sylvain

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Histoire en deux volumes, ce sera donc les deux, sinon rien, ou vous allez rester en plan en plein milieu de l’aventure.

Un tueur poursuivi par des truands très dangereux bien décidés à lui faire la peau, saisit l’occasion de se cacher en se faisant passer pour le nouveau curé attendu dans un village. Personne ne peut se douter de cette astuce. C’est la planque idéale, si ce n’est qu’il ignore tout de la religion et de ce qu’est censé faire un curé, et le premier dimanche arrive vite.

Qu’à cela ne tienne, d’autant qu’il n’a pas le choix. Il pense que quelques vidéos sur le net lui permettront de trouver de quoi meubler son sermon. Mais ce n’est pas gagné.

Grâce à sa nouvelle fonction, il ne met pas longtemps à connaître quelques petits secrets locaux et à réorganiser les choses à sa convenance, grâce cette fois à son ancienne fonction. Ayant notablement amélioré ses conditions de vie, notre nouveau curé prend goût à son nouveau rôle et se voit bien s’installer là. C’est évidemment à ce moment-là que son ancienne vie le rattrape et que tout part en vrille...


Jacky Schwartzmann, auteur de polars, a fourni le scenario de ces BD où l’on retrouve quelques uns de des thèmes qui lui sont chers : trafics en tous genres, criminel sympathique quand même (quoique...), figure d’autorité qui n’est pas tel qu’on le croit, flic qui prend cher etc. Les vieux rouages fonctionnent bien. Ca n’est pas d’une originalité absolument ébouriffante (des truands bouleversant la vie de villages reculés où ils sont partis se cacher, on en a quand même déjà vu quelques uns, et même en curés), mais ça marche encore. Un ton non dénué d’humour fait plaisamment passer le tout.

Les dessins sont parfaits. J'avais déjà apprécié son "Tananarive", Sylvain Vallée n’est pas un inconnu, un Prix à Angoulême en 2011, et le grand prix du Quai des bulles au festival de Saint-Malo en 2015. Excusez du peu.



 978-2205089943      et     978-2205211306