29 mars 2025

Oscar Wilde et le nid de vipères

de Gyles Brandreth

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Mais ce pauvre Oscar a-t-il bien mérité cela???

Je résiste à tout, sauf à la tentation, disait Wilde (le vrai), fidèle à son exemple, je n’ai pas résisté à l’appel du quatrième volume de la série que Gyles Brandreth a lancée et dans laquelle il imagine Oscar Wilde en détective.

A chaque fois je me demande: "Mais ce pauvre Oscar a-t-il bien mérité cela??" et je ne peux pas honnêtement l'affirmer, mais chaque fois aussi, je finis par céder au charme de l'énigme et de l’enquête que je m'efforce de résoudre et mener à bien. Car je crois que c'est cela qui sauve ces romans policiers à l'audace (utiliser un écrivain réel) peut-être exagérée. Ce sont des "whodunit" à l'ancienne dans lesquels le lecteur peut vraiment essayer de trouver la solution. Ici, pas de deus ex machina ou d'information de dernière minute qui change toute la donne, mais un raisonnement logique que l'on peut tenter de mener à son terme. C'est amusant.

Bien que Gyles Brandreth soit un spécialiste de Wilde et qu'il puisse en parler en toute connaissance de cause, ce Wilde qu'il nous met en scène n'est évidemment pas le vrai Wilde, c'est un personnage mythique c'est à dire né d'un mythe autour de la personnalité de l'écrivain irlandais. On imagine que sa vivacité d'esprit puisse servir à résoudre des énigmes particulièrement complexes, on imagine que l'élégance et l'anticonformisme de son mode de vie puisse s’accommoder de fréquentations étranges, voire dangereuses et côtoyer des crimes... Et, pour enrichir le tout, Brandreth recycle avec savoir-faire les aphorismes et sentences wildiens pour notre plus grande jubilation.

Oscar n'est d'ailleurs pas le seul personnage réel utilisé dans cette série puisque nous y retrouvons entre autres Conan Doyle (qui allie une rigueur -voire raideur- morale et une naïveté qui le portera bientôt à croire aux fées) et Bram Stoker. Le narrateur de toutes ces aventures lui-même, Robert Sherard est un vrai écrivain, réellement ami d'Oscar Wilde et même son premier biographe. En fait, Brandreth, sans chercher plus loin, nous a mis Oscar dans le rôle de Sherlock Holmes et Shérard dans celui de Watson. Le pauvre Sherard n'est d'ailleurs pas épargné, on le dit "falot", terne etc. mais après tout, la neutralité de ton ne fait-elle pas le bon témoin?

Pour cette quatrième aventure, Wilde a vieilli. C'est assez pathétique, surtout au début du roman, ensuite l'action le ragaillardit un peu. D'autre part Brandreth est moins précautionneux sur la nature de sa vie sexuelle et il cesse de ne voir des jeunes gens que pour leur donner des cours. Ecoutons l'un d'eux:

"Je suis venu m'asseoir à côté de lui sur le lit, et j'ai tourné la tête de façon qu'il puisse mieux admirer mon profil.

-Qui êtes-vous Rex? Qu'êtes-vous? Me raconterez-vous l'histoire de votre vie?

Comme il (Wilde) posait sa main sur ma cuisse, je me tournais vers lui et lui souris. Mes lèvres, en s'entrouvrant, lui révélèrent combien mes dents sont blanches et mes canines acérées. Il a éclaté de rire et, jetant sa cigarette, il s'est penché pour m'embrasser."

En dehors de ce coming out auquel nous devons peut-être tout le rose -quelque peu excessif lui aussi- de la couverture, il est cette fois-ci question de vampires (d'où les canines acérées bien que plus loin Stoker parle des prémolaires mais on se demande ce qu'elles viennent faire là-dedans, passons, fin de la parenthèse), Charcot est nettement mis en cause et les frontières entre hypnotisme et charlatanisme se brouillent.

Un épisode donc bien intéressant de ces improbables aventures d'Oscar Wilde, peut-être le meilleur jusqu'à présent, je n'ai pas boudé mon amusement mais en revanche, j'ai tout oublié presque immédiatement. Mémoire sélective.


1. Oscar Wilde and the Candlelight Murders (2007) Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles

 2. Oscar Wilde and the Ring of Death (2008) Oscar Wilde et le jeu de la mort

3. Oscar Wilde and the Dead Man's Smile (2009)  Oscar Wilde et le cadavre souriant

4. Oscar Wilde and the Nest of Vipers (2010) Oscar Wilde et le nid de vipères

 5. Oscar Wilde and the Vatican Murders (2011) Oscar Wilde et les Crimes du Vatican 

6. Oscar Wilde and the Murders at Reading Gaol (2012)  Oscar Wilde et le Mystère de Reading

978-2264051240

24 mars 2025

La distinction

Librement inspiré du livre de Pierre Bourdieu

de Tiphaine Rivière

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Vous le savez tous, "La distinction" de Pierre Bourdieu est un ouvrage majeur et passionnant… mais c’est aussi un gros livre à la lecture difficile. Pour cette raison, beaucoup ne l’ont pas lu à part quelques devoirs scolaires rapides dans les meilleurs des cas. Cet album arrive à point et va beaucoup nous aider.

Alors, une étude de presque 700 pages transposée en 280 pages de gros dessins, vous vous doutez que vous allez lire une vulgarisation simplifiée, n’empêche que vous aurez les grandes lignes et que j’ai trouvé que l’esprit n’avait pas été trahi. Je conseille non seulement de lire cet ouvrage qui devrait se trouver dans toutes les bibliothèques publiques, mais aussi de l’offrir à vos jeunes, qu’ils fassent des études ou non. Ils comprendront mieux le monde dans lequel ils vivent, car ce qui fait l’objet de cette étude de 1979 perdure encore cinquante ans plus tard et si le monde a bien changé, ce dont on parle ici, est toujours là. Preuve que Bourdieu avait bien mis à jour un élément fondamental de notre mode de vie.

Tiphaine Rivière prend le parti de transposer l’action à notre époque. Notre héros est un jeune professeur de lycée qui, face à la difficulté qu’il y a aujourd’hui à faire classe en Terminale, entreprend de faire lire à ses élèves "La distinction" de Pierre Bourdieu. Ce texte est une révélation pour ces jeunes gens qui, peu enclins au départ à accorder leur attention, ne vont pas tarder à se sentir directement concernés par ce dont Bourdieu (et leur professeur) leur parle. Ils vont immédiatement faire rapprochements et comparaisons entre leurs vies, leurs familles, leurs mondes et les théories qu’ils découvrent. Ils prennent conscience de choses qu’ils ont toujours vécues et acceptées sans jamais les comprendre ni les remettre en cause alors qu’ils sont si fiers de leur libre arbitre. A partir de là, ils s’observent eux-mêmes et questionnent leurs motivations réelles. Ils observent et interrogent leurs familles. Leurs visions du monde changent.

Le graphisme noir et blanc, simplifié, vivant, m’a bien convenu. Le montage est passionnant. La mise en scène claire. C’est complètement accessible. C’est convaincant. Beaucoup vont découvrir des choses. Tout le monde va tout comprendre… et certains, une fois cet album terminé, poursuivront les recherches. Je conseille à 100 %.

978-2413081333




19 mars 2025

Prisonnier du rêve écarlate

d' Andreï Makine

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Ce nouveau roman d'Andrei Makine va nous raconter la vie de Lucien Baert, prolétaire français idéaliste acquis aux idées communistes, au long de plusieurs décennies, et, à travers lui, l'évolution de l'URSS et de la France.

A l'époque (1939) où Lucien jeune mécano entreprend ce voyage guidé en URSS avec d'autres camarades communistes après avoir appris un peu de russe, Gide y était déjà allé et en avait dit ce qu’il en pensait « Si je me suis trompé d'abord, le mieux est de reconnaître au plus tôt mon erreur; car je suis responsable, ici, de ceux que cette erreur entraîne. Il n'y a pas, en ce cas, amour-propre qui tienne; et du reste j'en ai fort peu. Il y a des choses plus importantes à mes yeux que moi-même; plus importantes que l'U.R.S.S.: c'est l'humanité, c'est son destin, c'est sa culture. »

Mais ceux qui ne voulait pas y croire n’y croyait pas. Plus tard circuleraient des rumeurs de touristes "coincés" derrière le rideau de fer (mot de Churchill en 46) lors de ce genre de voyage. Il y aura même des romans et des films sur le sujet et on parlera des guides, aussi. Mais en 1939, Lucien et ses camarades refusaient d'y croire. Ce n'était à leurs yeux que propagande capitaliste, et c'est confiants qu’ils partent pour ce voyage dont lui ne reviendra pourtant que plusieurs décennies plus tard, à moitié détruit. Nous verrons avec lui ce qu'était vraiment l'URSS puis la Russie et comment elle a évolué depuis 1939 jusqu'à actuellement. Lucien va goûter à tout, la prison, les camps, l'armée, le Front en tant que chair à canon même pas armée pour se lancer à l'assaut des lignes ennemies (il fallait prendre des armes aux cadavres), puis la Russie profonde, la Mafia omnipotente et omniprésente. Quand il parviendra à rentrer en France, ce sera pour jouer le rôle de témoin professionnel sur les plateaux et dans tous les médias, découvrant un autre monde, moins dangereux mais où le paraître a ôté toute importance à l'être. Et ici non plus, toute vérité n'est pas accueillie. L'époque rejette les nuances, seules les positions tranchées et sans concessions sont reconnues valides. (C’est de l’époque actuelle dont nous parlons).

C'est un roman intéressant, surtout d’un point de vue historique, mais du point de vue humain aussi. Cependant, on est loin du "Testament français" ou de "L'archipel d'une autre vie" en ce qui concerne le style. On n’a hélas qu’une suite de phrases courtes, simplistes, une énumération de faits, un style de compte-rendu à se mettre sous les yeux pendant la majeure partie du livre. Cette page en est un exemple mais jusque là, elles sont toutes du même tonneau :


C’est frustrant.

Et puis soudain, alors que je ne l'espérais plus, dans le dernier tiers, le roman s'envole enfin! Makine retrouve l'inspiration et nous, lecteurs, retrouvons l'écrivain que nous aimons.

C'est un peu tard, bien sûr, mais c'est beau quand même. Ça rattrape presque le bouquin et on le quitte sur une bonne impression qui fera des commentaires de lecture bienveillants.

‎ 978-2246840152

14 mars 2025

Le banquet des Empouses

de Olga Tokarczuk

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Sous-titre : "Roman d’épouvante naturopathique"

Enfin de la Littérature! Vous le savez, je n'ai rien contre les lectures distractives, que ce soit pour se lancer dans des aventures échevelées ou pour sourire à des fables humoristiques, et il y a aussi une quantité de romans que je qualifierais d'"honnêtes" et dont on se satisfait aisément mais on a cependant besoin, au moins de temps en temps, de retrouver la Littérature, avec un L majuscule. C'est ce qui nous arrive quand on met le nez dans un roman d' Olga Tokarczuk et ça fait un bien fou.

Nous sommes en 1912. Atteint de tuberculose, le jeune Mieczyslaw Wojnicz a dû interrompre ses études de Polytechnicien juste avant leur fin pour partir en sanatorium. Pendant ses soins, il logera dans une "Pension pour messieurs" tenue par Monsieur Opitz. Vous avez bien compris qu'on n'y voit aucune femme, il y avait bien une Mme Opitz mais elle sort rapidement de l'histoire (suicide? Son mari l'a-t-il "aidée"? On ne sait trop mais on ne s'en soucie pas beaucoup non plus, ou peut-être... mais on ne peut pas encore le savoir.) Mieczyslaw trouvera là une sélection de Messieurs, malades comme lui, mais plus âgés, tous tenant à défendre leur position sociale et tous un peu fauchés (les malades plus aisés sont logés au sanatorium lui-même). Derrière ce vernis assez inauthentique, le lecteur décèle les crispations mesquines, la cupidité, la forfanterie, parfois déchirées par un craquage inattendu pour révéler une chair plus tendre, mais à peine. On se réunit et on bavarde, soutenu par une petite liqueur locale à base de champignons hallucinogènes. Tous ces messieurs réunis là dissimulent leur dilemme personnel de besoin-peur des femmes sous une gigantesque misogynie. Il ne se termine aucune discussion sans qu'on ait trouvé l'occasion de répéter à quel point "le cerveau des femmes fonctionne d'une manière complètement différente du nôtre, il aurait même une autre structure.(...) Là où l'homme s'y entend en chiffres et plus généralement en structures, chez la femme se trouve la maternité." Et le lecteur ébahi découvrira en fin d'ouvrage que loin d'être dans la fiction, "TOUS les propos misogynes sont des paraphrases de textes des auteurs suivants: " suit une jolie liste de messieurs pourtant fort honorablement connus. Eh oui, c'est comme ça.

Mieczyslaw a été élevé par son père et son oncle, assez à l'écart du monde. Sa mère étant morte à sa naissance, la seule présence féminine proche n'a été de toute sa vie qu'une domestique, bienveillante mais sévèrement gardée à distance par le père puis renvoyée dès que l'enfant a été jugé assez grand pour se passer de "soins féminins". C’est peu dire que Mieczyslaw ignore tout des femmes. Il est maintenant frêle, un peu timide, et manifeste une phobie d’être observé à son insu. Il va s'intégrer dans le groupe en tant qu'"étudiant", le seul autre hôte de son âge étant un peintre malheureusement très malade.

Ces messieurs de la pension pratiquent en groupe la petite randonnée de montagne et culturelle, et sont très portés sur la bonne chère et Mieczyslaw se goinfre volontiers avec eux de plats locaux même si la découverte après-coup de leur composition exacte peut le faire vomir (et nous avec). Ce sentiment d'appétit et de dégoût, attirance et répulsion, est central dans ce livre. Par ailleurs, les choses ont souvent un double sens qui apparaît peu à peu et qu’on comprend plus tard (Emérencie, par exemple). Nous sommes dans une fiction très profonde et complexe.

Parallèlement, un mystère rode. Mieczyslaw ne tarde pas à découvrir que les morts suspectes se multiplient dans ce village depuis fort longtemps et qu'on ne peut pas toujours en accuser la tuberculose. Il tente d’en savoir plus, fouille un peu, observe... et nous aussi nous l'observons, car il est tout de même un peu étrange ce Mieczyslaw.

Qui nous fait ce récit? Eh bien, ce sont les empouses qui, invisibles, sont pourtant présentes partout et observent tout, bien que personne ne soupçonne leur présence. Et qui sont les empouses? Ce sont les spectres de la déesse Hécate.

Un grand roman ! Bien sûr, maintenant je n'ai plus qu'à lire "La montagne magique" de Thomas Mann devant laquelle j'ai toujours reculé, à tort, sans doute.

978-2882508669

09 mars 2025

Baignade accompagnée

de Serge Brussolo

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D'abord, je tiens à le préciser, je suis fan de Serge Brussolo. Il a un vrai don pour nous accrocher à des histoires surprenantes qui nous tiennent en haleine d'un bout à l'autre. Avec lui ne se posent pas les questions de vraisemblance, mais les histoires ont toujours une solide logique interne qui permet de s’y croire. De plus, il aime et il sait mettre en action des héroïnes qui n'ont pas froid aux yeux. Et justement, pour cette "Baignade accompagnée", nous en retrouvons une que nous avions déjà rencontrée dans des circonstances tragiques dans "Les enfants du crépuscules" et que nous retrouverons ensuite dans "Iceberg Ltd" (tous deux bien meilleurs à mon avis) parce qu'il faut bien dire que, je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas vraiment accroché à celui-là. Pourtant tout y est, l'environnement hyper dangereux (les requins de Key West), les ennemis tout aussi dangereux (qu'ils soient du clubs des mutilés d’attaques de requins que le choc a sérieusement fêlés ou ninjas sadiques trafiquants de drogue) et l'art du récit est toujours aussi bien maîtrisé par l'auteur. Non, je ne sais pas, quelque chose n'a pas marché pour moi. Déjà, les requins ne font pas du tout partie de mes phobies et la plongée sous-marine, pour moi, c'est un peu comme marcher sur la lune, je sais que certains le font mais je ne m’identifie pas. Ou peut-être tout simplement que je n'étais pas d'humeur, bref, j'ai tout lu, j'ai même été surprise par le twist final, mais je n'y suis jamais allée à fond. Mais allez-y, vous, tentez le coup, vous verrez bien.

Voici l'histoire: Peggy Meetchum gravement déstabilisée par ses aventures des "Enfants du crépuscule" n'a jamais pu reprendre une vie "normale". Après des errances borderline, elle finit par se calmer un peu en s'établissant sur une plage de Floride bien que les requins y pullulent. Elle y a installé une fausse épave immergée qu'elle fait visiter aux touristes qui veulent marier plongée et émotions fortes (étant bien entendu qu'ils ne se feront pas vraiment croquer, mais qu'entend-on par "bien entendu"?). Par ailleurs, elle arrondit ses fins de mois en gardant un parc de requins pour un laboratoire qui les utilise à des fins expérimentales. Un jour, elle trouve dans sa fausse épave, un container suspect. Quelqu’un utilise son décor comme cachette pour ce qui semble bien être de la drogue. Sans trop réfléchir, elle l’emporte pour l’observer de plus près. Ce n’était clairement pas une bonne idée, tout le reste du livre va le lui prouver.


Série Peggy Meetchum : 3 romans distincts qui peuvent se lire dans le désordre.

Les Enfants du crépuscule

Baignade accompagnée

Iceberg Ltd


 978-2253171584

04 mars 2025

VilleVermine  L'homme aux babioles

de Julien Lambert

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Encore une trouvaille due aux hasards de mes fouilles aléatoires en bibliothèque. Je me souviens que je l’ai embarquée en me demandant encore si c’était une BD pour enfants ou adultes. La différence, hormis les images crues ou gores, tient à la simplification des histoires et des sentiments exprimés. Mais là non, s’il n’y a pas d’images choquantes il n’y a pas non plus simplification abusive des choses et j’ai passé un vraiment bon moment avec cet album.

Nous sommes donc à VilleVermine, le nom dit tout. C’est une mégapole en mauvais état et peuplée de gens étranges. "VilleVermine, ville poisseuse, grouillante, crasseuse... Ville de petites magouilles, de petits truands, de sales bizness". Notre héros s’appelle Jacques Peuplier et il vit seul dans une mansarde. Il est détective privé, spécialisé dans la recherche d’objets. Il faut dire qu’il a un atout secret, il parle la langue des objets. Il les aime, il les répare et, quand il est sur une enquête, il peut interroger les objets témoins des faits. Il a donc d’excellents résultats et une bonne réputation dans son métier. Il est par ailleurs aidé par une constitution de colosse et une bonne efficacité dans les bagarres. Ses recherches lui font traverser la ville en tous sens et on croise ainsi les autres habitants, les truands, les bandes de gamins à moitié sauvages, de gros insectes volants et on parle même d’un homme volant, mais Jacques a du mal à y croire jusqu’à ce qu’il le voie de ses yeux. Il y a tellement de choses étranges dans cette VilleVermine… Mais un jour, la Reine des Bas Fonds, lui demande de retrouver sa fille qui a été enlevée. C’est en dehors des compétences de notre détective, mais quand celle-là demande quelque chose, il ne reste plus qu’à obéir, et le voilà parti, interrogeant les objets qui ont assisté aux évènements. Il rencontrera ainsi d’autres personnages dotés de dons tout aussi étranges que les siens et découvrira un complot glaçant dont personne ne se doutait...

Et moi, je lis ça, captivée, car l’histoire est très originale et intéressante, car c’est poétique et ça titille constamment la curiosité, parce que tout peut arriver et que ça n’est pas simpliste. Je me sens comme lorsque, gamine, je dévorais les BD. Le dessin aussi me convient. Lui aussi est original, brut mais parfait et hyper évocateur. Il est exactement adapté au récit. Julien Lambert a assuré le scenario et le dessin et je ne peux qu’admirer son talent. Mais voilà qu’au moment où je suis le plus accrochée, j’arrive à cette vignette :

J’ai fait exactement la tête qu’on voit en haut du dessin et je me suis précipitée dès le lendemain à la bibliothèque pour m’emparer de ce fichu tome 2. Comment avais-je pu ne pas voir que ce n’était pas un one shot ?!

Par contre, mon engouement ne devait pas être totalement infondé car je m’aperçois que cet album a reçu le Fauve polar 2019 à Angoulême.

978-2377311552