07 décembre 2024

La Marque Jaune 

d’Edgar P. Jacobs 

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Ayant réalisé il y a peu que Jacobs et ses Blake & Mortimer n’étaient pas du tout représentés sur mon blog, j’ai entrepris d’en relire et commenter un pour combler cette lacune, et mon choix s’est porté, de façon assez prévisible j’en conviens, sur « La Marque jaune », l’album le plus connu et réputé le meilleur. C’est le sixième tome et la série avait dix ans à sa sortie. Le sixième tome, mais la troisième aventure seulement, car la première, « Le secret de l’Espadon » avait occupé trois tomes et la deuxième, « Le mystère de la grande pyramide », deux. Maintenant, les personnages sont bien rodés, graphisme et caractères.

Et voilà le capitaine Francis Blake et le professeur Philip Mortimer à nouveau réunis à Londres où le capitaine vient d’être chargé de la graaaande affaire du moment : mettre fin aux agissement de la mystérieuse Marque Jaune qui multiplie les vols les plus invraisemblables dans la capitale anglaise, au nez et à la barbe de la police impuissante. Scotland Yard reste sans la moindre espèce de piste. Ca commence comme ça :

Lisez ce texte ! On ne fait pas plus ringard ! Mais quel charme des histoires à l’ancienne ! Bref, on se lance, pour voir carrément les joyaux de la couronne disparaître de la Tour de Londres, et encore un point d’exclamation ! C’est qu’on retrouve son âme d’enfant, et c’est avec le plus grand sérieux qu’on découvre les invraisemblables aventures de nos deux compères. De son côté, la Marque jaune poursuit ses exploits, manifeste des talents vraiment surnaturels, et se met maintenant à enlever d’éminents savants, pile ceux que Blake vient de rencontrer. Ça tombe bien, on est en pays de connaissance.

L’enquête démarre. Le coupable n’est pas trop difficile à trouver, c’est un peu réac, les textes sont un peu longs et serrés, mais qu’importe ! C’est le charme de Londres, des Clubs et du Tea Time. C’est notre enfance et donc, forcément, il y a un peu de nostalgie.

Et puis il y a le dessin. Excellent. La ligne claire comme Hergé (lui et Edgar P. Jacobs se connaissaient bien), les décors soignés, le mouvement par l’envol du vêtement… en toute élégance.

C’est aussi un monde totalement sans femmes. On se demande d’où tous ces beaux messieurs ont bien pu sortir, ou plutôt non, on ne se le demande même pas parce que c’est comme ça. C’est bien connu, les femmes ne participent à aucune aventure, aucune décision, aucun pouvoir. D’ailleurs on ne les voit même pas. De tout l’album, on les aperçoit à peine à l’arrière plan dans une foule, ou brièvement en secrétaire ou servante, effacées -dans tous les sens du terme-, tandis que de beaux jeunes gens ou de fiers vieillards menaient des vies passionnantes. C’est ça aussi, qu’on a avalé avec nos lectures d’enfance. Il faut bien le dire.

978-2870971703


6 commentaires:

  1. J'avoue m'être débarrassée de mes vieux Blake et Mortimer, et m'être délectée récemment d'une série de parodies où les héros sont un peu ridiculisés.

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    1. Ah oui ? :-D Laquelle? J'aimerais bien lire ça.

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    2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Aventures_de_Philip_et_Francis

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    3. Merci beaucoup! Et il y a plusieurs tomes, en plus! Ils sont à la bibli. J'y cours dès que je peux

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