GARANTI SANS SPOILER Petite liste de ce que j'ai lu... "J'ai lu quelques bons livres cet été-là, ainsi qu'un grand nombre de mauvais, et le les ai tous aimés." (Quatre saisons à Mohawk de Richard Russo)
01 janvier 2021
30 décembre 2020
L'ombre sur Innsmouth
ou Le Cauchemar d'Innsmouth
de Howard Phillips Lovecraft
Titre original : The Shadow over Innsmouth
Un de mes préférés
Cette histoire a été écrite par Lovecraft six ans avant sa mort et publiée 1 an avant. On peut la rattacher nettement au mythe de Cthulu, contrairement à d'autres rattachements qui me semblent plus "capilotractés".
Le narrateur, jeune homme à l'esprit ouvert et ayant entrepris de voyager à la fin de ses études, entend parler chemin faisant d'un bien étrange village, Innsmouth, et de ses habitants plus étranges encore... Il n'avait pas prévu de passer par cet endroit, et moins encore d'y séjourner, mais un incident de parcours l'amène pourtant à le faire (le bus passant par Innsmouth est bien moins cher que la voie normale).
Somme toute, on lui a dit peu de choses car le sujet semble révulser tout le monde, mais néanmoins, que les habitants de ce port sont riches et possèdent en particulier des bijoux très étranges mais que parallèlement, ils se sont transformés progressivement ; qu'ils ne recherchent pas plus le contact avec les autres villages que ceux-ci ne le recherchent avec eux, et que le seul à parler de ce qui se passe là-bas est un vieil alcoolique dément, interné à l'asile du lieu...
Ah si ! Autre chose : que les gens qui s'aventurent à Innsmouth -ils sont rares, mais certains y sont forcés- ont tendance à ne pas revenir...
Bien sûr, notre narrateur s'y rendra et... je vous laisse découvrir si ce récit est posthume... ou pire.
On peut lire entre les lignes la hantise phobique du métissage qui perturbe tant l'auteur. Un bon Lovecraft, très représentatif, totalement conforme aux codes. Architecture spéciale, religion étrange mais puissante, morphologies étonnantes, héros plus curieux que prudent... Les amateurs ne peuvent que l'aimer.
28 décembre 2020
26 décembre 2020
Des vies à découvert
de Barbara Kingsolver
Entre deux confinements, cet été 2020 nous a offert la parution en français d'un nouveau roman de Barbara Kingsolver. Nous avons plus de temps pour lire ? Profitons-en au mieux, et en voilà l'occasion.
Par l'entremise d'un maison familiale commune, nous allons suivre deux familles, l'une au 19ème siècle, l'autre au 21ème. Nous verrons que l'Amérique, ou du moins sa mentalité, n'a pas tant changé qu'on pourrait le croire entre les deux périodes. La maison non plus n'a pas fondamentalement changé. Nous la découvrons au 21ème siècle menaçant ruine et défiant toute tentative de réparation, mais nous découvrirons qu'au 19ème, elle empoisonnait déjà la vie de ses occupants par ses perpétuels (et coûteux) besoins de colmatage. Le problème étant qu'elle a depuis le début été construite en dépit du bon sens par des gens qui n'y connaissaient rien bien que se targuant du contraire.
Le personnage que nous suivons principalement à l'époque actuelle est Willa Knox, la cinquantaine, journaliste et même rédactrice en chef mais au chômage, en pleine période pré-Trump dont le nom ne sera jamais cité mais qu'on l'on subodore derrière le candidat baptisé « Grande Gueule » dont la montée invraisemblable inquiète Willa et autres gens sensés autant qu'elle réjouit toute une frange de petits blancs racistes, sexistes, ignorants, parfois eux-mêmes miséreux. Willa et sa famille en ont un insupportable représentant à domicile en la personne du beau père grabataire qui pourtant ne survivra un peu que grâce aux aides de l'Obamacare que son idole désire tant abroger. La famille, malgré un père professeur d'université (mais n'étant jamais parvenu à se faire titulariser car tel est le système américain), un fils trader (pour simplifier) et une mère journaliste, est dans une misère noire incluant de nombreux jours de frigidaire vide. Le fils vient d'avoir un bébé dont le décès de la mère l'a laissé responsable, charge qu'il ne peut assumer et Willa héritera du bébé. Leur fille, altermondialiste agissante, vient justement de les rejoindre.
Willa, à la recherche d'un passé historique à sa maison pour pouvoir prétendre à des aides pour la réparer, découvre les habitants du 19ème siècle, à savoir Thatcher Greenwood, sa jeune et très belle épouse, sa belle-soeur et sa belle-mère. Thatcher vient de se marier et, bien qu'éperdument amoureux des charmes de sa conjointe, commence à subodorer qu'il n'a peut-être pas fait un choix très judicieux... Par ailleurs, petit prof de science dans une école ultra conservatrice il se heurte au fanatisme religieux du principal (et de la majorité de la population), lui, adepte des toutes nouvelles théories de Darwin. Hélas pour Willa, ce n'est pas lui qui deviendra célèbre, mais sa voisine Mary Treat, scientifique proche de Darwin et d'autres, mais dont les travaux ne seront jamais salués et récompensés, du simple fait qu'elle est une femme et donc, à l'époque, même jamais tout à fait majeure...
Tout cela va-t-il bien se finir ? Pas sûr.
Les admirateurs habituels de Barbara Kingsolver ne seront en rien déçus par ce nouveau roman, qui est magnifique. Précipitez-vous si vous ne l'avez pas encore lu. Il est vraiment remarquable.
EXTRAITS :
« - Une famille de six a droit aux soins gratuits si le revenu familial est inférieur à quarante-quatre mille neuf cents dollars.
C'était largement supérieur à leurs gains conjoints. Willa se sentit à la fois soulagée et désorientée. Mettre un nom sur cette asphyxie prolongée qui la transformait en mort-vivante : la pauvreté. »
« Le tremblement de terre, les flammes, le déluge, la fonte du permafrost, c'était maintenant, et tout le monde continuait à se mettre des briques dans les poches au lieu de fuir le naufrage et de chercher la lumière. »
978-2743651077
Keisha l'a lu (Si vous l'avez aussi chroniqué, échangeons nos liens)
22 décembre 2020
La vie devant soi
de Romain Gary
20 décembre 2020
Le Maître et Marguerite
de Mikhaïl Boulgakov
Présentation de l'éditeur:
"Pour retrouver l'homme qu'elle aime, un écrivain maudit, Marguerite accepte de livrer son âme au diable. Version contemporaine du mythe de Faust, transposé à Moscou dans les années 1930, Le Maître et Marguerite est aussi l'une des histoires d'amour les plus émouvantes jamais écrites. Mikhaïl Boulgakov a travaillé à son roman durant douze ans, en pleine dictature stalinienne, conscient qu'il n'aurait aucune chance de le voir paraître de son vivant. Écrit pour la liberté des artistes et contre le conformisme, cet objet d'admiration universelle fut publié un quart de siècle après la mort de celui qui est aujourd'hui considéré comme l'égal de Dostoïevski, Gogol ou Tchekhov."
2020 : Nouvelle traduction
Ce livre est dans mon panthéon. Il fait partie des quelques grands livres qui font que je pense qu’il y a peu de choses plus importantes que la littérature. C’est un roman fabuleux, jouissif de la première à la dernière ligne, de ces romans qui comme "La conjuration des imbéciles" et le premier "Dune" posent leur marque sur ceux qui les ont lus.
18 décembre 2020
Les vestiges du jour
de Kazuo Ishiguro
16 décembre 2020
Vernon Subutex - 1
de Virginie Despentes
*****
14 décembre 2020
Les yeux dans les arbres
de Barbara Kingsolver
12 décembre 2020
Apocalypse bébé
de Virginie Despentes
10 décembre 2020
King kong théorie
de Virginie Despentes
09 décembre 2020
Le train d'Erlingen ou La métamorphose de Dieu
de Boualem Sansal