30 avril 2025

Moi, Fadi, le frère volé - T1 (1986-1994)

de Riad Sattouf

****

978-2959133725


Les 6 tomes de L'Arabe du futur se terminaient par les retrouvailles entre Riad et son frère Fadi et le dernier laissait voir une légère incompréhension entre eux. Chose bien naturelle puisque élevés séparés dans des cultures différentes et, pour Fadi, dans des mensonges quant aux autres membres de sa famille. C'est sans doute pour dissiper cette incompréhension et réduire la distance entre eux que Riad a amené Fadi à se raconter et a traduit ce récit en bande dessinée. Du moins, c’est ce que j’imagine. Quoi qu’il en soit, on comprend dans ces conditions qu'il serait peu judicieux de lire cette BD sans avoir auparavant lu les 6 tomes de "L'Arabe du futur".

Ce pauvre Fadi brusquement arraché à sa mère et à tout ce qui faisait son monde, pas du tout comme le montre une couverture que je ne comprends pas, mais au prix d'un vrai enlèvement par tromperie alors qu'il n'avait que 4 ans, a vraiment vécu dans son enfance un traumatisme affreux qui émeut le lecteur.


On le suit dans le village paternel et on retrouve ce qui fut le monde de la petite enfance de Riad, comme nous l’avait montré « L’arabe du futur ». Le père, sans devenir ce qu'il espérait, a cependant amélioré sa situation sociale là-bas. Il a pris la prévalence sur son frère parce qu'il a gagné de l'argent. On ne sait pas comment. Sa fameuse villa, en construction depuis toujours, n'est toujours pas sortie de terre, mais il persiste à y croire. Il est mieux considéré, mais tout de même pas incontesté et, dans sa famille, tout le monde semble penser qu'il a eu tort de ramener Fadi. Le pauvre gamin, qui au début, pense que cette séparation ne sera que temporaire, ne cesse de réclamer sa mère alors que son père au contraire lui répète qu'elle ne veut pas le rejoindre. 

Fadi va à son tour connaître l'école syrienne, mais là aussi au moins, à défaut d'enseignement de qualité, le père se montre plus capable de protéger son fils. Les années passent, Fadi oublie un peu et le père se remarie avec une femme qu'il rend aussi malheureuse que la première.

Comme indiqué, nous n'avons là que le tome 1, il nous faudra un second volume pour suivre Fadi jusqu'à son retour en France. Comme L’arabe du futur, c'est une histoire très intéressante. Peut-être un peu moins chargée d'émotion directe - ce qui est peut-être dû au fait que Riad Sattouf n'a pas vécu lui-même cette histoire - mais tellement émouvante! Et puis, on voulait tous savoir ce qui était arrivé à ce petit frère dont la disparition avait détruit la vie de sa mère.

L’auteur explique dans les interviews : "J’ai d’abord voulu avoir des réponses aux questions que je me posais : qu’a fait mon frère pendant toutes ces années ?" et comme on partage sa curiosité, on le suit volontiers dans cette voie.




25 avril 2025

Les messieurs de Delft

de Charles Exbrayat

**+

978-2702418185


Dans les années 60 à 80, Charles Exbrayat était une célébrité dans le monde du polar. Il a publié une bonne centaines de romans policiers ou d’espionnage, qui plaisaient beaucoup en particulier grâce à leur ton plus ou moins humoristique. Plusieurs sont devenus des films. Certains sont excellents, d’autres un peu moins. Il écrivait au kilomètre. A une époque, j’en ai lu des quantités, puis Exbrayat est passé de mode, remplacé par des concurrents plus modernes, et voilà que l’autre jour, je tombe sur un de ses romans dans une boite à livres ! Il sentait un peu le moisi, ce que je fuis normalement, mais je l’ai pris quand même car j’avais envie de voir comment ce bon vieil Exbrayat avait vieilli. Et me voilà partie à Delft.

Dans cette ville très bourgeoise, le très riche et puissant directeur d’usine Karel Klundert a coutume de régaler régulièrement quelques amis, notables comme lui pour les faire bénéficier des talents de sa très excellente cuisinière. Ces repas sont de notoriété publique et nul ne doute à Delft que les sommets des plaisirs de la table y soient atteints. Mais ce soir-là ne sera pas comme les autres puisque Klundert y reçoit un coup de fil d’une inconnue qui se prétend sa maîtresse et le somme de tenir les engagements qu’il a pris envers elle. Klundert n’a rien d’un coureur et pensant avoir affaire soit à une mauvaise blague, soit à une tentative d’escroquerie, il répond sur le ton de la grosse plaisanterie quand elle menace d’aller se noyer. Le dîner avec ses amis se termine dans les éclats de rire. Seulement voilà, le lendemain, le corps d’une jeune femme est repêché dans le canal. Seulement voilà, voilà, il s’avère qu’il ne s’agit pas d’un suicide mais d’un meurtre. Notre Karel qui, pour bien faire est sorti seul marcher en ville après le départ de ses amis, est dans de beaux draps, d’autant qu’il s’estime lui même coupable en raison de sa réaction négligente lors de l’appel. Mais que se passe-t-il donc dans cette bonne ville de Delft ?

Alors pour avoir vieilli, certes oui, ça a vieilli, et sérieusement. Des patrons comme Klundert ne feraient pas long feu aujourd’hui, du moins en Europe, mais également toutes les relations sociales, le machisme radical, etc. Le mystère n’est pas très surprenant et l’enquête pas passionnante non plus, si on peut appeler ça une enquête. Bref, un médiocre Exbrayat. Je suis mal tombée et il va vite retourner dans une boîte à livres, mais je ne regrette pas ma visite à Delft, ni ce petit voyage dans le passé qui rappelle tout de même que certaines choses ont évolué. Je retenterai Exbrayat, mais avec un titre plus connu. Peut-être « Une ravissante idiote » qui a donné un film bof bof avec Bardot et Perkins, mais un meilleur roman, ou un opus de la série Imogène car j’en ai gardé un lointain mais plaisant souvenir. Oui, un Imogène, tiens !




21 avril 2025

Le bleu est une couleur chaude

de Jul Maroh

*****

978-2723498760


"Le Bleu est une couleur chaude" a obtenu divers prix et inspiré le film "La Vie d'Adèle", Palme d'Or à Cannes en 2013. Je n'ai pas vu le film et ne pourrai donc pas faire de comparaison et ce n'est que maintenant que je lis la bande dessinée.

Clémentine, lycéenne, sage fille unique de 15 ans vit une existence sans histoire quand un jour, tout simplement dans la rue, elle a un coup de foudre. Ce genre d'évènement ne lui parait pas vraiment possible, aussi décide-t-elle de ne pas en tenir compte... d'autant que l'objet de son coup de foudre a plusieurs années de plus, les cheveux bleus... et que c'est une femme. Or, Clémentine ne s'est jamais interrogée sur ses préférences sexuelles. Ça lui paraissait évident: les filles avec les garçons, et inversement. D'ailleurs elle a des flirts garçons. C'est vrai qu'elle n'a jamais vraiment envie d'aller jusqu'au bout avec eux, mais ça ne veut rien dire, c'est juste une question de personne, non ? Elle n'est pas attirée par les filles non plus. Du moins, elle ne s'est jamais posé la question avant, mais elle n'en a toujours pas l'impression. Elle a d'autres choses en tête, le bac blanc en l’occurrence, et le temps passe. Son expérience augmente un peu dans son milieu lycéen et son penchant lesbien se confirme. Un soir, le hasard la remet en présence de la femme bleue et elle ne peut que constater que son attirance est toujours aussi puissante et là, elle a l'occasion de lui parler, elle s'appelle Emma et semble aussi la trouver sympathique.

Le dessin est harmonieux, peu coloré, majoritairement sépia et bleu, est très explicite dans certaines scènes.

C’est un roman de formation pourrait-on dire. Dans cette BD, nous allons suivre l’éveil à la sexualité d’une adolescente, avec la particularité que c’est une homosexualité et que Clémentine va découvrir dans le même temps ce qu’est l’homophobie, au lycée, pour commencer, et jusque chez elle puisque ses parents ne veulent même pas en entendre parler. C’est bien fait, bien vu, sans exagération, et c’est avant tout une histoire d’amour, une passion sans concessions… La psychologie paraît assez juste et précise. C’est intéressant, que l’on soit concerné ou non, surtout si on aime les histoires d’amour, qui comme on le sait, en général...




16 avril 2025

Un mois à Sienne

de Hisham Matar

****

978-2072850028

Ce court ouvrage (140 pages) relate un séjour que l’auteur a fait à Sienne en 2015. Il explique que, passionné d’art et plus particulièrement de peinture, il a nourri depuis ses 19 ans une véritable fascination pour l’École siennoise et que ce séjour était donc la réalisation d’un rêve ancien. Ce livre va être une sorte de compte-rendu de son séjour là-bas. Nous allons avec lui visiter les musées, stationner des heures devant les mêmes tableaux comme il a coutume de le faire, et le voir les ressentir et les comprendre. Nous allons avec lui visiter la ville à sa façon déterminée de poursuivre ses marches tout droit jusqu’à la limite de la cité, puis de faire demi-tour. Nous allons y faire des rencontres, peu nombreuses, mais chaleureuses et éclairantes.

L’intérêt du livre tient à la culture et à l’intelligence de l’auteur puisqu’il consigne par écrit ses connaissances sur l’histoire, l’architecture et l’art de la ville, comme sur les tableaux qu’il observe longuement l’un après l’autre. Il évoque également savamment la période historique, les effets civilisationnels de la Grande Peste, par exemple.

« Après 1348, l’art changea parce que l’humanité avait changé. Une des premières vies que la peste emporta en arrivant à Sienne fut celle de Lorenzetti. Nombre de ses contemporains succombèrent aussi. Avec eux disparurent leur expertise et leur capacité à former la génération suivante. Les jeunes artistes étaient désormais pour la plupart privés de maîtres et de soutiens financiers : l’économie ayant été dévastée, il n’y avait plus de mécènes. La ferveur religieuse inspirée par tant de souffrances avait renforcé l’emprise de l’Église. »

S’y mêle des réflexions plus personnelles, par exemple sur son père disparu sans que l’on sache exactement dans quelles circonstances, à la suite de son enlèvement au Caire par la police secrète égyptienne et de sa remise au régime de Kadhafi. Hisham Matar sait qu’il a été enfermé dans la terrifiante prison d’Abou Salim, mais ses informations s’arrêtent là et, à l’époque où il fait ce voyage à Sienne, il est temps pour lui d’admettre qu’il n’en saura très probablement jamais plus sur ce qui est arrivé à son père. Pour cela, c’est aussi un voyage de réflexion et de deuil. J’ai aimé également le lire évoquer sa façon de penser le monde, par exemple, l’importance qu’il accorde à l’influence des bâtiments et même des objets sur les humains. C’est un de mes credo et je suis contente de ne pas être seule.

« Or, je fais confiance à la présence physique des choses – bien plus qu’aux abstractions intellectuelles.Je crois qu’un objet peut exercer une influence, indépendamment du fait que les gens qui occupent la pièce où il se trouve interagissent ou non avec lui, et lui accordent ou non la moindre attention. »

Fasciné qu’il est depuis tant d’années par cette École siennoise, il ne faut pas s’étonner de l’étendue de ses connaissances à son sujet. Il nous décrit en détail les tableaux qu’il est allé voir et nous en donne son interprétation, décrypte par exemple, les significations possibles des allégories qu’il observe. Le gros problème en l’occurrence, c’est que l’ouvrage ne nous offre que des reproductions vraiment médiocres, aussi à mon avis, on ne peut en tirer aucun bénéfice si on ne fait pas cette lecture avec un ordinateur ou une tablette qui nous permette d’observer en même temps de bonnes photos des œuvres. C’est ce que j’ai fait et autrement, vraiment, je ne vois pas ce que j’aurais pu tirer de celles du livre.

Plutôt destinée à ceux qui s’intéressent soit à Sienne, soit à l’art, soit à Hisham Matar, cette lecture est intéressante, instructive, sans jamais être ennuyeuse.


12 avril 2025

VilleVermine Le garçon aux bestioles

de Julien Lambert

******


Ceux qui suivent savent comment j’avais été brutalement stoppée à mi-parcours lors de ma lecture précédente de "L’homme aux babioles", heureusement, l’alerte aura été de courte durée et une rapide visite à la bibliothèque m’a mise en possession de la fin de cette première aventure. Je dis première car cela a été pour moi l’occasion de découvrir que Jacques Peuplier avait encore mené une autre enquête difficile, mais je vous en parlerai une autre fois, aujourd’hui je termine la première enquête avec ce "garçon aux bestioles".

Le garçon aux bestioles est bien le gamin sauvage rencontré dans le premier tome, celui qui est accompagné d’un gros matou pas commode et d’une sorte de grosse libellule, une "bestiole", quoi. Jacques se lance à sa recherche parce que s’il s’est tiré de justesse des griffes du savant fou, il pense que ce dernier lui a pris son don de parler avec les objets car la terrible vérité est là, il ne le peut plus. Or, sans ce don, Jacques n’est plus rien, il perd sa seule compagnie (car il fréquente peu les humains) et son métier de "retrouveur" d’objets. Il veut donc mettre rapidement la main sur le savant et lui faire rendre ce qu’il lui a pris. Jacques ne sait pas où se cache le savant, mais il se souvient que le gamin, lui, le sait. Il part à sa recherche. Ça n’est pas gagné non plus. Et je ne vous ai pas encore parlé de la super bestiole de 15 mètres…



Voici le thème de ce deuxième volume, plein de suspens, de dangers et même assez dramatique, pour le coup. Je dirais même que le tome un avait beau être excellent, celui-ci est encore meilleur. En effet, les personnages sont de plus en plus intéressants et attachants avec toute leur humaine faiblesse, loin de faiblir, l’action se durcit, les personnages s’épaississent, la réflexion est plus profonde également. Vraiment, une réussite, cette première enquête ! Je vous la conseille vivement. Et j’ai hâte de vous parler de la prochaine aventure de Jacques Peuplier.

Quant à l’intégrale (Tomes 1 et 2 ensemble) comme elle est parue en 2024, si c’est pour l’avoir en 16 X 20cm, pour moi, c’est non. J’aime le dessin et je déteste les mini-BD, on n’en profite pas.

978-2377312030




07 avril 2025

Cadres noirs

de Pierre Lemaitre

****


Ce que j'admire toujours chez Pierre Lemaitre, c'est sa maîtrise et son savoir faire. Une fois encore, je n'ai pas été déçue, et pourtant, Lemaitre débutait presque avec ce roman, mais il connaissait déjà son métier et il le faisait fort bien. Voyons de quoi il est question

Quatrième de couverture:

"Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans complètement usé par quatre années de chômage. Ancien DRH, il accepte des petits jobs qui le démoralisent. Au sentiment d’échec s'ajoute bientôt l'humiliation de se faire botter les fesses pour cinq cents euros par mois... Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d'étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l'argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme et de ses filles, et même à participer à l'ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d'une prise d'otages. Il s'engage corps et âme dans cette lutte pour retrouver sa dignité. S'il se rendait compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite. Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre… "

Vous avez saisi la problématique et le potentiel? Eh bien je peux vous dire que P. Lemaitre va en tirer le maximum. Il ne nous épargnera aucun rebondissement inattendu, aucune surprise, aucune angoisse, aucun succès enivrant, aucune défaite cuisante. Les règles du management qui sont les bases de la formation de Delambre, vont être implacablement mises à l'épreuve du réel, car c'est vers elles que se tournera notre héros à chaque fois qu'il sera en danger de perdre pied.

On part d'un chômeur désespéré que l'on voit accomplir les derniers mètres de descente au 36ème dessous en entraînant toute sa famille et qui réalise que son ultime espoir n'était en fait qu'un mirage, pire, une cruelle et impitoyable manipulation des nantis sur sa misère. A partir de là, comme on dit "le cave se rebiffe" et ça va faire TRES mal, à tout le monde.

Évidemment, on est là pour l'aventure, le suspens, le danger et les surprises. Il serait stupide de lire ça comme un documentaire sur le chômage ou même sur la banditisme (en col blanc ou survet'), la vie carcérale etc. N'allez pas bloquer sur les
invraisemblances, elles sont nombreuses et, je pense, assumées. Quand vous lisez James Bond, vous ne protestez pas que ce n'est pas possible. Laissez-vous mener en bateau. Prenez votre plaisir là où il est. Ca commence un peu lentement pour la mise en place et le lancement (trop longs à mon avis) intéressants mais manquant de rythme, mais je peux vous rassurer, ça va bien bien durcir et accélérer par la suite. Vous ne serez pas déçus. Et au moins, on ne peut pas accuser Lemaitre de manichéisme, car son héros qui manipule et utilise tout le monde, même ses alliés, n'est pas vraiment sympathique non plus. Notre chômeur acculé est vraiment prêt à tout, et il le montre. Et il se trouve qu'il a des dons et de la ressource.

Ca ne sera peut-être pas votre Lemaitre préféré, mais si vous passez le cap du démarrage façon diesel, vous en aurez pour votre lecture.



978-2253157212



03 avril 2025

Le dessin

de Marc-Antoine Mathieu

*****

978-2840557852

Marc-Antoine Mathieu a choisi pour cet album de nous livrer de grandes images (2 par page) en noir et blanc, même pas de gris. Nous n'aurons qu'une touche de couleur à la fin. (N'allez pas voir! Vous vous gâcheriez la surprise). Ce n'est pas ce que je préfère, mais je me suis livrée au jeu et bien m'en a pris car j'ai adoré cette bande dessinée si poétique. Je l'ai lue deux fois de suite, et j'ai bien fait, des finesses m'avaient échappé et je suis prête à parier que si je la relisais une troisième fois, j'en trouverais encore d'autres, cette BD est aussi profonde que la gravure le tableau dont elle parle.

Emile est un homme assez solitaire, si bien que quand son ami Edouard meurt, il se retrouve vraiment seul, et aussi, désorienté. Tous deux artistes, ils avaient l'habitude de se lancer dans des discussions sur le sens de l'art ou des "controverses insensées sur les qualités comparées du mystère et de l'énigme". Edouard qui avait prévu ce désarroi de son ami lui a fait un étrange legs: dans un entrepôt qui contient une quantité extravagante d’œuvres d'art, Emile devra en choisir une mais "oublie l'esthétique" lui précise-t-il et "ne prends que celle qui te plaira". A sa place, j'aurais été perdue, tout m'aurais plu, mais, vous l'aurez deviné, Emile prend celle que son ami lui avait destinée. Il s'agit d'une simple gravure faite par Edouard, et qui représente son appartement. De ce choix découlera tout le reste de la vie l'Emile.

Une histoire complexe, poétique, recherchée et intelligente, presque imperceptiblement fantastique, et où tout fait sens. Chaque détail dans les mots comme dans les images. C'est ainsi que ce récit en trois chapitres passe de "dessin" à "destin", puis "dessein" et que nous nous enfonçons dans cette mystérieuse gravure qui ne semble pas avoir de fond. Nous devrons également réfléchir à ce qu’est la réflexion.

Mais au fond, tout cela, est-ce un mystère ou une énigme? ...